"Your father is dead and my potroast is ruined"
-Ruth Fisher, mère de la famille Fisher de Six Feet Under
Déjà au premier épisode, Ruth nous montrait déjà des signes inquiétants de "f?%$ed-uptitude" (néologisme). Quelle manière d'annoncer à son fils que son père est mort. En liant sa mort tragique au destin manqué d'un vulgaire rôti.
Nous avons terminé le visionnement (ça fait fonctionnaire de Téléfilm Canada vous ne trouvez pas?) de la 5e et dernière saison de Six Feet Under et avant que vous posiez la question, oui, j'ai pleuré. Un peu comme si je vous y préparais au billet précédent à propos de The Sopranos.
Ma blonde et moi avons adoré cette série, malgré ses hauts et ses bas. Personnellement, je me suis beaucoup attaché aux personnages, tous plus f*&?ed-up les uns que les autres, pour paraphraser Burp. Et la fin m'a rappellé un peu la fin de La Vie, La vie.
Il y a la mère, souvent hystérique, presque toujours malheureuse. Elle est incapable d'être heureuse. Mais je crois que le mot incapable n'est pas assez fort pour décrire l'état anormal de Ruth. Il s'agit d'une incapacité congénitale. Deux forces traditionnelles et majeures s'affrontent à l'intérieur de sa personnalité après la mort de son mari: la mère-poule et l'amante débridée. (Un peu comme toutes les femmes d'ailleurs, j'oserais même écrire) Mais Ruth va et vient entre ses deux identités comme Paul Martin entre la gauche et la droite. Quelque fois en l'espace de quelques minutes. Un peu comme lorsqu'elle va camper avec son amant coiffeur lors de la dernière saison. Ou lorsqu'elle jette furieusement sa salade de patates dans une cuvette minuscule, au début d'une soirée branché de LA où elle est habillée comme une grand-mère sur le Prozac.
Nath? Un bon gars certes, mais incapable de se brancher. À la recherche de quelque chose. Du bonheur? Je ne pense pas qu'il y croit encore. De la paix? Sans doute. C'est ce que nous laisse croire les derniers épisodes. La paix vs le bonheur? Ça ferait certainement un intéressant combat des valeurs, vous ne pensez pas?
David? Le plus normal dans le fond. Il a définitivement hérité du côté mère-poule de sa mère. Comme j'ai déjà écrit, il est intéressant de constater le jeu d'acteur pour ce personnage. Du gai in the closet de la première saison, Michael C.Hall évolue vers un David plus en paix avec lui-même, malgré certains problèmes graves.
Claire? Une très belle fille, à la Renee Zellweger, ronde, pleine. Coudonc, suis-je en train d'écrire un article pour Maxim? Je disais donc que Claire respirait la vie, même dans une série qui puait la mort.
Et moi? Six Feet Under est une série sur la mort, ce qui est extraordinaire en soir. Comme on peut maintenant parler de sexe presque partout, la mort est le dernier grand tabou de notre société. Qui disait qu'autrefois, on naissait à l'hôpital mais qu'on mourait à la maison? Aujourd'hui, on naît presque à la maison mais on meurt à l'hôpital, loin des regards, loin de la famille. Car SFU est aussi une série sur la famille, même si celle-ci est dysfonctionnelle ou nouveau genre.
Mais SFU est surtout pour moi une série sur la vie. Sur l'obligation de faire des choix, de les assumer intérieurement et d'en subir extérieurement les conséquences.
Sortez vos kleenex pour les derniers épisodes, ainsi que la dernière scène.
La Vie, la Vie? Non, la mort, la mort. Everything Ends.
2006/04/20
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