2005/09/23

le 4 à 7 de Radio-Canada: la locomotive qui n'avance pas

Les habitudes télévisuelles du public de la SRC sont bousculées depuis le début de la rentrée au petit écran. Fini les émissions pour enfants à 16h, case-horaire hérité de Bobino. Fini les nouvelles à 6h, après plusieurs changements de formules et/ou animateurs. Place à des shows de chaise.

Pourquoi tout ce remue-ménage? La concurrence très forte de TVA et TQS dans cette plage horaire semblait agacer royalement les dirigeants de la SRC et ils croient que si un téléspectateur est accroché suffisamment pendant le souper, il va oublier la zappette sur le micro-ondes et ne changera pas de canal arrivé à 19h.

Ils décidèrent donc de transformer l'ancienne case-horaire hétéroclite en un exemple parfait de rockdétentisation des ondes.

La première émission a été directement inspirée de The View, émission matinale très populaire aux États-Unis. Trois jeunes femmes débattent de sujets chauds en compagnie de leurs invités, évidemment choisis pour leur sex-appeal auprès d'un public de matantes (vendredi: Normand Brathwaite, Denis Filiatrault, Ghyslain Tremblay et lundi: Bruno Pelletier). Le problème est que l'émission est animé par des jeunes femmes à une heure où les jeunes femmes justement sont encore au travail, dans leur auto, à la garderie ou pour les chanceuses, en train de faire les devoirs ou le souper. Mauvais timing. Et il faut avouer aussi que Anne-Marie Withenshaw, bien que talentueuse, ce n'est pas Barbara Walters, ni Christiane Charette d'ailleurs, qu'on a cavalièrement laissée aller de la Société d'État. Donc au lieu d'attirer des téléspectateurs, on les repousse à l'autre canal regarder un soap. Cela dit, je crois tout de même que cette émission, placée ailleurs (samedi après-midi?) pourrait avoir du succès.

Le téléjournal était traditionnellement casé à 18h et pour des raisons strictement mercantiles, on l'a déplacée à 17h afin de faire place au nouveau talk-show animée par la star de la SRC, Véronique Cloutier.

Là-dessus, je ne veux rien enlever à Véronique Cloutier car c'est une excellent animatrice dans son genre sauf qu'elle se retrouve face aux poids lourds de l'information sur les autres chaines. Le mieux qu'elle peut faire, c'est grappiller des parts de marché bien maigres par rapport à ce que son émission aurait pu rapporter, programmée à 21h ou bien simplement transformée en une émission hebdomadaire le vendredi soir par exemple.

Parenthèse: combien de fois pouvons-nous voir Normand Brathwaite dans un talk-show? Seulement dans le dernier mois, je l'ai vu à des kiwis et des hommes et à Tout le monde en parle et maintenant La Fosse aux Lionnes, en plus de CKOI à tous les matins. Non mais, il n'y a pas que son tour de taille qui soit en expansion, son exposure aussi. Je ne sais pas si le star system québécois peut supporter cet avalanche de confidences, opinions, secrets, portraits, ouvertures, discussions...

Mais en bout de ligne, toute cette situation pourrait être résumée par les questions suivantes: qui a demandé à Radio-Canada de devenir un TVA public? Qui exige de Radio-Canada que la station domine les cotes d'écoutes dans tous les créneaux horaires?

Aucun commentaire: