2006/03/30

Ménage du printemps - Fin

J'avais oublié de vous dire que les ajouts ou commentaires était en bleu comme ça.

1.21$ par jour ou 32¢ par semaine? (23 mars 2006)

On m'écoute mais on ne m'écoute pas toujours. Québec s'attaque enfin à la dette mais laisse tomber pour de bon les baisses d'impôts promises.

Dans le premier cas, c'est comme si un particulier disait: "mes cartes de crédit sont loadées, ma marge aussi mais je vais me mettre de l'argent dans un compte spécial et quand le montant sera assez substantiel, je vais commencer à payer mes dettes". Big deal. L'intention est bonne mais ce n'est pas assez. Les intérêts sont quand même là. 7.2 G$ par année dans le cas du gouvernement di Québec, 7.2G$ qui seraient mieux investis dans le budget de l'Éducation (12.8G$) ou dans le garganthuesque budget de la Santé (22.1G$).

Il est étonnant de voir les médias et les partis d'opposition s'enfarger dans les baisses (sic) d'impôts offertes par le gouvernement. Le PQ parle de 32¢ par semaine alors que La Presse comptabilise le montant à 1.21$ par jour. Alors dites-moi chers experts, est-ce que je vais pouvoir me payer un petit sac de jujubes ou bien un trio Big Mac? C'est important, je suis au régime et je salive déjà. À voir compter ces gens-là, pas surprenant que nous soyons endettés jusqu'au cou?

Le déséquilibre fiscal (27 janvier 2006)

Voici ce que Josée Legault écrivait à propos du déséquilibre fiscal:

Un risque considérable

Lorsque les chefs du PQ et du Bloc demandent à Harper de « livrer » sa
marchandise, ils prennent un risque politique considérable.

Mardi, Gilles Duceppe faisait une déclaration surprenante : « Si Stephen
Harper veut vraiment régler le déséquilibre fiscal, disait-il, et s’il fait
vraiment une place au Québec sur la scène internationale, il trouvera le Bloc
québécois à ses côtés. Par contre, si le gouvernement conservateur ne remplit
pas pleinement ses engagements envers le Québec, il aura devant lui des députés
déterminés à défendre sans relâche les intérêts et les valeurs du Québec. »

Que feront messieurs Duceppe et Boisclair si Harper, ironiquement avec
l’aide du Bloc, finit en effet par livrer sa marchandise – ce à quoi ils
l’auront invité eux-mêmes à faire ?


Disons que ça avance plutôt à pas de tortue de ce côté-là et que messieurs Duceppe et Boisclair n'ont pas vraiment à s'inquiéter pour l'instant. Mais mon intuition est que, peu importe la somme négociée ou offerte par le gouvernement fédéral, ça ne sera jamais assez pour les leaders souverainistes et il en est de leur avenir politique de refuser tout accommodement.

Le prix d'un démocrate? (23 janvier 2006)

Le problème de Paul Martin est que lorsqu'il est arrivé dans le fauteuil du Premier ministre, il a abandonné son rôle de Ministre des Finances prudent et modéré pour le rôle burlesque d'un néo-démocrate en goguette qui dépense à droite mais surtout à gauche pour sauver son gouvernement. Par exemple, il a accusé Harper d'être contre Kyoto mais les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de 24% sous le règne des Libéraux.

Et une fois au pouvoir, il a hérité d'un surnom, Monsieur Tergiversation parce que lors des premiers mois de son règne, il a été incapable de faire preuve de leadership sur plusieurs enjeux divisifs comme l'Irak, le bouclier anti-missile, Kyoto, le mariage gai. Un premier ministre doit certes être à l'écoute de ses électeurs mais à un moment donné, il doit rendre des décisions basées sur ses instincts et non sur des innombrables appels téléphoniques, réunions et exposés de fonctionnaires.

Et il doit surtout rendre cette décision dans un temps raisonnable, qui n'exaspère pas la machine bureaucratique, les journalistes, son cabinet et ses collaborateurs. M.Martin avait la réputation d'être un bourreau de travail et un patron qui voulait tout contrôler (comment se fait-il qu'en tant que vice-président du Conseil du Trésor, il ne contrôlait rien du programme des commandites, ça on se le demande).

M.Martin a payé cher pour avoir mis sur pied la commission Gomery, ce qui était la chose la plus démocratique à faire.

Comme quoi, en politique, ce qui doit être fait pour le peuple n'est pas nécessairement bon pour soi.

La haute-finance et les élections (20 janvier 2006)

Mon père, dans ses meilleurs moments, a toujours dit que la haute-finance (notez bien les italiques) décidait des élections. Et quand le Parti libéral, fédéral ou provincial, perdait ses élections, c'était voulu.

- Mais pourquoi, 'Pa, ils feraient exprès de perdre le pouvoir?
- Parce que, mon gars, c'est de même. Quand Parizeau était un haut-fonctionnaire et que les employés de l'État était en grève, il rapportait à tous les jours à son patron, le ministre du Travail Jean Cournoyer, les économies réalisées sur la masse salariale par le gouvernement. Les grèves des fonctionnaires étaient donc voulues par les patrons, tout comme les grèves dans le secteur privé.

J'ai toujours pris cette théorie quelque peu loufoque avec un grain de sel mais quand je vois le scandale des commandites et le mini-scandale d'Option Canada, je vois que mon père n'a pas tout à fait tort dans ce qu'il avance. Bon, ça y est, vous vous dites, j'ai trop lu de romans de Jean-Jacques Pelletier. Il n'en n'est rien.

Ce qui me fait croire qu'il y a du vrai dans cette théorie, c'est la manière que Normand Lester a récupéré les preuves qui sont à la base de son livre, Les secrets d'Option Canada, en collaboration avec Robin Philpot, qui a étrangement un nom qui fitterait bien avec la parodie du mini-putt par RBO. Biiiiiiiiirrrrrrrrrrrr-dye!

M.Lester a retrouvé, suite à un appel d'une source, une boîte remplie de documents près d'un conteneur à déchets d'un centre d'achat de la grande région montréalaise.

D'après les documents publiés par les auteurs, il faut que leur source soit hautement plaçée dans l'organisation fédéraliste pour avoir eu accès à des documents de cette importance. Mais pourquoi cette source décide-t-elle dix ans après les faits de couler des informations capitales à un journaliste très opposé à la cause fédéraliste? Parce que la haute-finance a décidé de faire tomber le Parti libéral! Ce n'est pas moi qui le dit mais le conspirationiste de deuxième génération en moi qui prend le dessus.

Une explication plus plausible serait que Jean Chrétien aurait décidé une fois pour toutes de régler ses comptes avec Paul Martin et de laisser couler ces informations qui seraient hautement dommageables pour le PLC actuel, même si cela risque d'écorcher ce qu'il reste de la réputation de M.Chrétien au Québec. Mais depuis quand M.Chrétien se soucierait-il de ce que l'on pense de lui au Québec? Au Canada anglais, l'affaire d'Option Canada n'est pas si noire pour l'ancien premier ministre puisque qu'elle pose Chrétien comme chef prêt à tout pour protéger son pays des méchants séparatistes.

Le Parti libéral s'apprête à vivre lundi une défaite qui le laissera peut-être dans l'opposition pour 8 ans peut-être. Sous le règne libéral, le Canada n'a pas connu de récession économique. Et si la haute-finance décidait qu'il était temps de mettre le frein à cette croissance avec un gouvernement plus à droite au pouvoir? Est-ce que l'inspecteur Théberge est là?

NOTE DE L'AUTEUR (30 mars 2006) : Mais pourquoi la haute-finance voudrait-elle mettre fin à cette croissance économique ininterrompue?

Ménage du printemps - Début

J'avais quelques textes en réserve qui étaient restés des brouillons soit par manque d'intérêt, soit par désuétude du sujet dans l'actualité et j'ai décidé, avec quelques ajouts, de faire le ménage du printemps de mon blogue.

2006/03/24

Vendredi

il est 13h14
je me demande jusqu'à quelle heure je vais tougher avant de me déboucher une petite Molson frette.
je me demande aussi quel genre de "sortes" il peut bien y avoir au bar un vendredi après-midi comme ça, même si on n'est pas le premier du mois? La meilleure manière de le savoir serait d'y aller et d'upgrader ma Molson vers le gros format, accompagné d'un fromage dans la saumure. Et peut-être pas, je ne voudrais pas que mes baisses d'impôts (1.92$) passent tous d'un coup dans le tip...

****
Parlant de bière, voici les résultats de la première ronde du combat de la bière dont je vous parlais cette semaine:

Bud bat Canadian
Carling bat Coors light (!!!)
Keith's bat La Bleue
Export bat La varte (la 50)

Même si les goûts ontariens sont différents de nos goûts, la Carling qui bat la Coors! Une bière de cheap, tout un upset! Mais je peux comprendre, ben frette, la Coors est buvable mais lorsqu'elle est tiède, j'aimerais mieux boire l'eau de vaisselle oubliée pendant trois jours dans le sink.

Anyway, prochains matchs: Carling vs Ex, Keith's vs Bud.

****
Évidemment, pour moi, chômeur, le vendredi ne revêt pas la même signification pour moi que pour vous, travailleurs. Je suis toujours en questionnement cette journée-là. Est-ce qu'on peut envoyer un CV le vendredi?
Ne lance-t-on pas un drôle de message à l'employeur? Du genre, j'avais ben des choses à faire cette semaine, des affaires urgentes pis là, à 3h30, je me suis dit, tiens, pourquoi ne pas envoyer mon CV à cette compagnie? Et l'employeur de se dire quand il reçoit le CV par courriel: tu parles d'un ... de PAS-BON, est-ce qu'il pense que je vais me mettre à chercher des employés le vendredi après-midi??? Heille j'ai un départ à 4h00. Je n'ai pas que ça à faire! Et il a le culot d'écrire qu'il est ponctuel et motivé dans son courriel de présentation!

Bon c'est décidé, je me pousse au Plaza. À plus!

2006/03/23

Pauline, sérieusement maintenant

"Quand une femme ayant l'expérience de Pauline Marois, son bagage, sa passion ne peut pas se faire élire chef de son parti alors qu'elle est de loin la plus qualifiée, il faut se demander, ça prend quoi?" (Liza Frulla)

D'abord, mettons de côté les affirmations gratuites. Être le plus qualifié ne garantit pas nécessairement que l'on va devenir chef de son parti car si c'était le cas, Louis Bernard serait chef du Parti Québécois et jamais Jean Chrétien -et plusieurs autres il faut avouer- ne serait devenu premier ministre du Canada.

Cela dit, la question est tout de même valable. Alors que la très charismatique Belinda Stronach contemple la possibilité de se présenter à la chefferie du Parti libéral du Canada, malgré sa relative inexpérience, il faut se demander s'il n'y a pas un juste milieu pour les femmes en politique entre le look d'enfer et la substance, entre l'expérience et les idées nouvelles.

Dans les deux cas, tout jouait contre Pauline Marois: son look de matante bourgeoise et son bagage très lourd, qui inclut malheureusement son mari Claude Blanchet, ex-patron de la Société Générale de Financement.

Parenthèse: ce n'est pas vrai que traîner le ou la conjointe de son adversaire dans la boue est strictement réservé aux femmes. La feue épouse de Bernard Landry s'est retrouvée dans les pages de The Gazette à cause de ses traitements contre le cancer. La femme de Jean Charest s'est retrouvée bien malgré elle au beau milieu d'un violent chassé-croisé de questions à l'Assemblée Nationale pour son implication philanthropique dans la Croix-Rouge. Et Mila Mulroney a été déjà accusée d'être la Imelda Marcos du Canada parce qu'on avait fait construire au 24 Sussez un garde-robe assez grand pour y mettre toutes ses chaussures.

Mais revenons à nos moutonnes (ou lionnes, c'est comme vous voulez). Même si la question de Frulla demeure valable, il reste que la réponse est loin d'être évidente. Les exemples et les contre-exemples pleuvent sur les victoires et les défaites des femmes en politique: Kim Campbell, Sheila Copps, Margaret Thatcher, Geraldine Ferraro, Hillary Clinton, Andrée Boucher, Condoleeza Rice.

La franchise de l'une peut être considérée comme une faiblesse (Kim Campbell) alors que la franchise de l'autre est une qualité indéniable, masculine même (Margaret Thatcher). En politique, si un homme est droit, bagarreur, fier, c'est un ... de bon. Donnez les mêmes qualités à une femme et les gens diront que c'est une ... de folle. Méchante différence de perception chez l'électorat.

Les femmes sont donc face à une question fondamentale qui ressemble jusqu'ici à la quadrature du cercle: comment faire de la politique comme un homme sans passer pour une ... de folle? Comment se tenir debout devant ses opposants sans broncher, sans faire de compromis, tout en ayant l'instinct du tueur près à sauter à la gorge de ses opposants lorsque ceux-ci présente une faiblesse à la Paul Martin et Jacques Parizeau?

Ça peut sembler drôle comme ça mais il ne faut pas oublier que les femmes en politique sont plus souvent sous les feux de la rampe que les hommes. Je suis convaincu que jamais Pierre Paradis n'aurait subi le même barrage de question de la part de l'opposition que Carole Théberge.

Je ne pense pas que les hommes sont meilleurs que les femmes en politique. Je crois cependant que la politique gagnerait si plus de femmes participaient avec succès à l'administration de notre société, que ce soit au niveau municipal, provincial ou fédéral. Selon moi, les femmes en politique sont en général mieux préparés, plus souples et plus humaines.

À part peut-être Madame Thatcher? Peu importe les réalisations controversées de cette dernière, il faudra bien un jour que le Québec ou le Canada ait sa propre version de La Dame de Fer.

Pauline

La saison mais tendre l’arrive encore
Pou fait gâte à moin’ semb mon Tégor
Pauline, ah rende mon mari
Ah pauline, ah Pauline
Ah Pauline, rende son mari
Si ti continié ton vilain manière
Moin mi dis à toué té va gagne malhèr
Le pas en sûreté ton trois brins cheveux
Moin va plime ton tête comme volaille crévé
Ma envoye à toué côté Trois-Barreaux
Té va engraisser le pied d’filaos

-chanson créole

2006/03/22

Le Polyiste en vrac

Le budget Audet 2006: Enfin quelqu'un qui m'écoute même si personne ne me lit! On apprenait ce matin que le gouvernement Charest imposerait finalement des redevances sur l'eau et que l'argent recueilli servirait à financer le "Fonds des générations".
SAQ vs Ville de Montréal: Un employé comptant 31 ans de service exemplaire est suspendu 6 mois pour avoir envoyer une lettre d'opinion "honnête et raisonnable" (selon le columnist Yves Boisvert) au journal Le Devoir. On apprend ce matin que la Ville de Montréal suspendra pendant trois jours un col bleu surpris en train "d'étirer son lunch, avoir du fun sur l'heure du midi ou prendre une bière avec ses chums" . Un col bleu récidiviste sera congédié. Ne trouvez-vous pas que dans les deux cas, les punitions sont disproportionnées? Est-ce un concours de boss?
Labatt lance une nouvelle bière au Québec: Il s'agit d'un bière brésilienne de type Brasilia (quel jeu de mot) qui viendra emcombrer le marché déjà saturé de la bière commerciale au Québec. Pendant ce temps à Toronto, le Globe and Mail faisait dans son édition du 4 février (ça fait longtemps qu'elle est sur ma pile de journaux) un combat des bières commerciales avec un gagnant assez inattendu. Quatre goûteurs devaient goûter (!!!) et arriver à un consensus. Voici les matchs de première ronde: Bud vs Canadian, Coors light vs Carling, Keith's vs Bleue, Export vs 50 (la varte comme on dit ici à Marieville). Je vous donne des nouvelles plus tard la semaine prochaine.
Martin Cauchon renoncerait à la course: Et moi qui pensait m'acheter une carte de membre du PLC et voter pour lui. Damn!
Boisclair veut siéger à l'automne: Insérer votre propre commentaire ici.
L'asthme frappe plus fort au Saguenay-Lac-Saint-Jean: Je croyais que les co-sanguins résistaient mieux aux maladies? Arrêtez, on ne peut plus faire de blague?
Coup de théâtre: Dufort remplace Brathwaite à CKOI: Oh, qu'est-ce que j'entend? Le conjoint de Roxane St-Gelais qui met son radio-réveil à CKMF?
Madonna pourrait chanter à Montréal: Et moi qui croyait qu'elle faisait du lip-sync?

En nomination aux Oscars 2008

Voici le synopsis de The Road to San Francisco, un film en préparation: Benjamin, un gai de 33 ans (joué par Edward Norton Jr.), qui fréquente les bars de sa ville natale, San Francisco, découvre un jour la religion en la personne d'un vieux prêtre presbytérien (Sean Connery). Il tombe par la suite en amour avec une fille (Jennifer Aniston) qui est impliquée dans les activités de cette communauté religieuse. Malgré quelques hésitations et faux-pas, il se marie et devient plus tard le père de trois enfants. Cependant, alors que tout va pour le mieux, la maladie frappe: Benjamin découvre qu'il est atteint du SIDA et meurt au bout de plusieurs années, non sans avoir combattu la maladie et dévoilé son histoire unique sur toutes les tribunes médiatiques des États-Unis.

Le film connait un succès monstre, surtout dans le Sud des États-Unis. La sortie du film n'est pas sans controverse. Il est dénoncé vivement par les associations de défense des gais et lesbiennes comme étant une "fiction complètement déconnectée de la réalité sociale et biologique des gais et lesbiennes''.

Voilà qui serait assez intéressant si toute cette histoire était vraie, mais il n'en est rien. Aurais-je un avenir comme scénariste dans une compagnie de production chrétienne de Greenborro? Évidemment, les vedettes proposées n'accepteraient jamais de jouer dans un film financé par des organisations conservatrices. Il faudrait alors se contenter d'has-been dans les rôles-clefs mais bon, Eddie Murphy peut très bien jouer un prêtre pour une fois.

À première vue, on pourrait accuser le lobby gai et lesbien de n'avoir aucun principe sur la liberté d'expression et de création. Pourquoi applaudir une histoire loufoque d'une part et dénoncer une histoire saugenue de l'autre? Dans les deux cas, il s'agit de situations exceptionnelles, de cinéma américain avec tout ce que cela comporte.

Par contre, je crois qu'il serait peut-être normal que ces gens soient mal à l'aise par rapport à un tel film. Tout est dans le point de vue.

Les hétérosexuels ne se sentent aucunement menacés par un film gai comme Brokeback Mountain, malgré ses qualités cinématographiques indéniables. Les gais et lesbiennes par contre, par leur statut de minorité, se sentiraient menacés par The road to San Francisco.
qui est un genre de Brokeback Mountain irréversible. Un gai qui se transforme définitivement en hétéro.

C'est évidemment différent du film de Ang Lee, où les personnages, atypiques de l'univers gai, demeurent entiers: hétéros dans leur vie publique, gais dans leur vie intérieure. Et dans une société américaine où jamais des gais ne se sont embrassés encore à la télé conventionnelle, une transformation irréversible à la The Road serait un pas en arrière vers une société plus tolérante envers ses minorités. Cela consoliderait l'idée parmi la population américaine mainstream que la source de l'homosexualité est sociale et non biologique.

En même temps, je reste prudent. Un film comme Brokeback Mountain laisse penser que tous les hétérosexuels, peu importe leur occupation ou leur situation familiale, sont tous des homosexuels en devenir. Je suis presque gêné d'accepter un voyage de pêche avec un de mes chums la fin de semaine prochaine.

Finalement, en me relisant, mon opinion c'est un peu n'importe quoi. Aurais-je laisser mon intelligence dans le placard?

2006/03/17

Cap sur l'avenir

Cap sur la dette, titrait La Presse à la une de son édition du mercredi 15 mars. Je me suis tout de suite dit en dépliant mon journal, "(juron), il y a maudites de bonnes chances de se perdre avant de se rendre!".

Car endettés, nous le sommes jusqu'au cou. Disons que plus bas que ça, tu mets le cap sur la Terre de Feu:

15400$ / hab (dette du gouvernement du Québec)
6600$ / hab (dette des autres sociétés d'État du Québec)
14300$ / hab (dette du gouvernement fédéral)

Ce qui fait un whopping 145200$ pour une famille normale de quatre personnes. Ce qui fait 1210$ d'intérêt par mois à débourser, sans compter les paiements sur la capital. Ce qui totalise pour l'État québécois seul (pour les 15400$), 7.5 milliards à payer en intérêts par année. Hum, n'avons-nous pas déjà vu ce chiffre quelque part? Ah oui, c'est souvent ce chiffre qui est utilisé pour chiffrer le déséquilibre fiscal au Québec.

Oui mais, les économistes diront, il est salutaire pour un État de s'endetter pour se payer des infrastuctures qui lui permettront de créer de la croissance économique et de récolter beaucoup plus de revenus en taxes et impôts. Malheureusement, dans le cas seulement le dette québécoise (le premier chiffre), seulement 30 millions sur 116 ont servi à construire des routes, des hôpitaux, des écoles, des ports, des égouts, des usines de filtration etc.

Il est temps que le gouvernement du Québec décide de faire mieux dans ce domaine. En ce sens, les annonces de Jean Charest dans son discours inaugural sont bien accueillies. Mais où aller à partir de maintenant?

Si j'étais dans le fauteuil du premier ministre, je tenterais de trouver un consensus dans la société québécoise avec une conférence sur le sujet, un peu comme dans le cas du déficit zéro. Les syndicats et les organisations patronales seraient invitées à faire partie de la solution.

J'essaierais ensuite d'arriver à un accord avec les deux principaux partis d'opposition présents à l'Assemblée Nationale pour fixer des objectifs et adopter un projet de loi spécial sur le remboursement de la dette. Dans les deux cas, le lit est déjà fait. André Boisclair avait fait du de la dette l'un de ses thèmes principaux lors de sa campagne au leadership et le parti de Mario Dumont milite depuis longtemps pour que ce problème soit poussé à l'avant-scène.

C'est à ce moment que ça deviendrait intéressant pour les libéraux de Jean Charest. Il s'agit d'un enjeu récupérable à leur droite et divisifs à leur gauche. Quelques sondages et un focus-group sur la dette parmi les électeurs qui appuient l'ADQ pourrait donner une idée au gouvernement jusqu'où il peut aller dans son budget pour co-opter les préférences adéquistes sur la question. Et j'écris bien préférences, et non position officielle des adéquistes, qui tenteront bien de pousser le gouvernement dans le coin, de le forcer à faire des choix douloureux pour fixer un calendrier de remboursement. Évidemment, les libéraux auront en main les données concernant l'opinion de l'électeur adéquiste moyen et pourront faire fi de la position officielle du parti de Dumont. Et faire ainsi le plein de ces votes lors du prochain scrutin.

À gauche, une rupture est en vue entre le PQ et la gauche solidaire à propos du remboursement de la dette. André Boisclair ne peut plus renier sa position sur cet enjeu, parce qu'elle est en porte-à faux avec la position traditionnelle du parti et de ses alliés, et le gouvernement doit l'amadouer et l'amener à se commettre sur la question lors de la conférence ou du projet de loi. L'aile radicale n'aimera pas et serait ainsi tenté de donner son appui au nouveau parti Québec Solidaire.

Si le PLQ arrive à un consensus avec l'ADQ et le PQ, tant mieux pour les générations futures. Si non, le PLQ arrivera dans la campagne électorale avec l'image d'un parti responsable qui cherche à régler un gros problème. Les autres partis se déchireront sur le pourquoi, le combien et le comment.

Machiavélique mon plan? You bet. Mais on ne fait pas d'omelette sans casser d'oeufs. Cap sur le déficit. Cap sur les élections. Cap sur l'avenir.

De Clinton à Charest

Ce matin dans La Presse, le columnist Alain Dubuc rebâtissait le discours inaugural de M.Charest afin de lui donner "une cohésion et une énergie que l'original n'avait pas''. Et franchement, je dois dire que le texte reconstruit est court, ciblé et clair. J'aime mieux ne pas imaginer comment était auparavant le texte original, surtout avec les nombreuses fautes de français.

Cependant, le columnist a dans sa version laissé de côté les éléments du discours qui étaient les plus partisans, les plus revanchards. Je ne sais pas si cela était voulu mais je crois tout de même que la recherche de consensus est nécessaire à ce stade-ci du développement du Québec. Les accusations partisanes, du genre ''je n'avais pas vu que les finances publiques étaient si mal en point grâce à la mauvaise gestion du gouvernement précédent", n'ont pas leur place dans un discours inaugural qui se veut le nouveau point de départ d'un gouvernement après deux ans de pouvoir.

Et c'est la principale critique qu'adressaient Mario Dumont et André Boisclair au discours de M.Charest. Jouer sur le programme référendaire de l'adversaire, c'est montrer qu'on n'a dans le fond pas grand chose à vendre aux Québécois. On l'a vu dans la campagne électorale fédérale, l'épouvantail du référendum ne fait pas peur à personne présentement. En campagne électorale, ce sera autre chose mais pour l'instant, parler de référendum, c'est exposer sa propre faiblesse.

Comme je vous l'écrivais dans un billet précédent, je suis en train de lire l'imposante biographie de Bill Clinton, le président qui a été en poste lors de la plus grande et la plus longue pédiode de prospérité économique de l'histoire américaine, voire mondiale. Voici ce qu'il raconte à propos des tractations en vue de sa première proposition budgétaire au Congrès à son arrivée au pouvoir:

Hillary then described how we'd failed in Arkansas in my first term by
doing too many things at once, without a clear story line and an effort to
prepare people for a long, sustained struggle. The she told them about the
success we'd had the second time around, by focusing on one or two issues every
two years, and laying out long term goals, along with short-term benchmarks of
progress against which we could be judged. That kind of approach, she
said, enabled me to develop a story line people could understand and
support.


Les libéraux devraient à ce moment-ci se recentrer sur deux choses précises. Bien que plusieurs choses aient été annoncées dans le discours inaugural, il y a dans ce discours plusieurs histoires à raconter, qui pourraient être utilisées comme fil conducteur de la réélection du gouvernement.

Réduire la dette serait certe un objectif intelligent car cela est mesurable mais ce n'est pas malheureusement pas politiquement payant à court terme. D'ici la fin de son mandat cependant, le gouvernement devrait tendre la main aux principaux partis d'opposition afin trouver un terrain d'entente à ce sujet.

Améliorer le réseau de la santé? C'est là l'une des seules réalisations positives du gouvernement libéral alors il n'y a pas lieu de brasser la marmite, pour ne pas qu'elle déborde.

Accélérer le développement économique? C'est un enjeu où il est très difficile de faire des gains nationaux, comme on peut le constater avec la saga Bombardier-Alstrom et le projet du Mont Orford. Sans toutefois arrêter tous les projets, les Libéraux devraient ce concentrer ailleurs.

Quand on parle d'histoire à raconter, le gouvernement en a déjà une qui date de la dernière campagne électorale. Elle est chiffrée, elle frappe l'imagination: 1 milliard de baisses d'impôts par année, 4 milliards en 4 ans. À mon avis, il est indispensable de donner aux contribuables la sempiternelle baisse d'impôt promise, même si cela ne se fait que lors des deux prochaines années, les dernières de ce mandat.

Que les ministres des Finances aient été incapables dans les dernières années de trouver 1 milliard par année dans un budget de 55 milliard me dépasse. Je comprend que Québec soit face à une situation financière difficile mais il est encore temps de rectifier le tir. L'atteinte de cet objectif est primordial pour la réélection du gouvernement et sa crédibilité lors de la prochaine campagne électorale. Si le ministre des Finances réussissait ce tour de force et qu'en plus, les statistiques pouvaient prouver que le revenu disponible après impôts des contribuables québécois est plus élevé après quatre ans de gouvernement libéral, celui-ci serait en bien meilleure posture pour affronter le PQ.

Mais s'il y a un enjeu que les Libéraux pourraient garder dans leur manche pour les prochaines élections, c'est le développement du potentiel hydro-électrique du Québec. L'histoire a déjà commencé à se raconter dans le discours du premier ministre. Pourquoi ne pas mettre en branle un certain nombre de projets, question de mettre le PQ sur la défensive aux prochaines élections. Diviser, c'est régner. Et les adversaires sur PLQ ne sont pas tous d'accord sur la question du développement hydro-électrique. La preuve, c'est les Verts n'ont pas rallié Québec Solidaire. Et le PQ est très vulnérable par son inaction dans ce domaine lors de son séjour au gouvernement.

Ainsi, on pourrait se fixer l'objectif suivant: le Québec devra dans 10 ans exporter 10% de l'hydro-électricité produite sur son territoire. Pour y arriver, le gouvernement proposerait la construction de nouveaux barrages et un gigantesque plan de conservation d'énergie qui toucherait tout le monde. L'objectif intermédiaire serait que le Québec soit autonome en la matière d'ici 5 ans, qu'il arrête donc d'importer de l'électricité en période de pointe.

C'est clair, précis et ça frappe l'imagination. Les Québécois sont fiers de leurs barrages. Le gouvernement Charest doit profiter de cette situation pour développer le Québec pour tout le monde.

2006/03/16

Billet contre la brutalité des anarchistes


C'est drôle comme à chaque année, la fameuse manifestation contre la brutalité policière est une self-fulfilling prophecy: elle se termine toujours par du désordre, de la violence, de la provocation, des coups de matraque et des arrestations.

Ne venez pas me dire que c'est la police -ou un agent provocateur selon votre degré de conspirationnisme- qui force le jeune punk à essayer de défoncer à coup de pied la porte du Shed Café? N'essaye pas mec, ça donne rien, Richard Barnabé a déjà essayé avant toi et on sait ce que ça a donné.

Bien que je sois conscient de la nature de la brutalité policière, il reste néanmoins que la très grande majorité des policiers ne sont pas des brutes, mais des gens normaux qu'on pourrait peut-être qualifier de ''zélés'' pour la plupart. On ne peut pas en dire autant de la grande majorité des manifestants d'hier, qui vont certainement se faire affubler de l'étiquette ''crottés'' de la part de Claude Poirier ce soir au TVA de 17h.

Est-ce que la manifestation d'hier rassemble les gens ordinaires contre la brutalité policière? Certainement pas, elle l'a cautionne. Et je ne peux m'empêcher de croire que les gens qui participent à ce genre de manifestation ne sont aucunement attiré par une cause, mais par l'anticipation indescriptible de participer à gros party de défoulement.

Je suis très triste pour les organisations communautaires de défense des sans-abris (ou des quatters ou des altermondialistes en quête d'un Sommet) qui se battent pour casser l'image du squatter-piercé-tatoué-teindu cheap-pas-trop-propre-qui-se-crisse-de-toutte. Ces organisations essaient de convaincre les gens ordinaires qu'il y a du bon dans ces jeunes-là, qu'il faut les accepter, que ce sont des poqués de la vie. Mais comme à chaque année, malheureusement, leur travail vole en éclat en même temps que les fenêtres des commerces de la rue Saint-Laurent.

2006/03/14

Dans la course aux séries

Ce matin dans La Presse, les manchettes et les columnists sont très critiques envers Jean Charest et son gouvernement: La cascade des bavures alimente la grogne des députés (D.Lessard), Mont-Orford: la tension monte(H.De Granpré), Les "six travaux" des libéraux demeurent incomplets (T.Chouinard). Ajoutons à cela la grogne générale dans le réseau des CPE, les hausses de tarifs de la SAAQ et la frustration budgétaire des maires défusionnés, la coupe du gouvernement du Québec est pleine et elle commence même à déborder.

Mais qu'est-ce qui se passe? Où est le problème? Comment un gouvernement peut-il se tirer autant dans le pied et avec autant de régularité dans tous ses projets?

Alain Dubuc n'en revient pas de cette "propension du gouvernement Charest à se mettre les pieds dans les plats et à provoquer de toutes pièces des crises politiques. André Pratte quand à lui croit que les gens ne croient pas le gouvernement Charest: "Et cela n'est pas dû qu'à la qualité des opposants. C'est dû, dans cette affaire comme dans d'autres, à l'incapacité de ce gouvernement de bien mener les dossiers délicats.''

Qui pouvons-nous pointer du doigt dans tout cela? Quel est le dénominateur commun de toutes ces mauvaises exécutions, peu importe le titulaire du ministère? Est-ce que le capitaine de la barque a une responsabilité générale? Est-ce que Jean Charest est encore l'homme de la situation?

J'hésitais avant de pointer de façon indélébile Jean Charest mais il faut constater, à l'instar de M.Pratte, qu'il y a des gens au gouvernement qui font les choses mieux que d'autres. Avez-vous vu une tempête de boucliers (comme dirait Jean Perron) suite à l'annonce de la réponse du gouvernement au jugement Chaoulli? Avez-vous vu la semaine dernière de la panique, de l'improvisation et de l'indécision dans l'annonce du plan québécois pour lutter contre la grippe aviaire? Et si on remonte plus loin, malgré les tergiversations, est-ce que le choix finalement final (excusez le pléonasme) de l'hôpital St-Luc comme emplacement du CHUM a été depuis remis en question?

Quel est le dénominateur commun à toutes ces décisions et annonces délicates? Philippe Couillard, un ministre qui est préparé, qui sait de quoi il parle, et qui ne pousse pas la prudence jusqu'à l'indécision. Et qui aurait, selon les rumeurs, des ambitions, ce qui pousserait le bureau du premier ministre à le surveiller étroitement, sans toutefois être capable de l'atteler.

Selon moi, il reste six mois à Jean Charest pour remonter la pente dans l'opinion publique. Pour faire un analogie sportive en pleine course aux séries dans la LNH, les libéraux ne peuvent se contenter de jouer pour .500, ils doivent aligner les victoires d'ici les prochaines élections, question d'être within reach, une fois la campagne en cours. Si à l'automne, les perspectives demeurent très négatives, je pense que les militants libéraux devront mettre de la pression sur Charest, leur coach.

Et les députés dont les postes seront en jeu d'ici le printemps 2008? Afin de sauver les meubles sans déménager, ils seront peut-être tentés d'arrêter de jouer pour Charest. À moins que cela ne soit déjà commencé?

2006/03/11

Ajoute un couvert 2

Ajoute un couvert à ta table Seigneur
Tu auras aujourd'hui
un convive de plus
Ajoute un couvert à ta table Seigneur
C'était notre Casino

Je me suis réjouis hier de l'annonce faite par Loto-Québec d'annuler son projet de déménagement du Casino dans la Cité-du-Havre, près du quartier défavorisé Pointe-Saint-Charles.

Lorsque le projet avait été annoncé, j'avais été plutôt séduit par l'ampleur et surtout par la possibilité de construire quelque chose d'intégré pour redonner le fleuve aux Montréalais et par le fait même, aux Québécois. Je balayais du revers de la main les arguments des groupes sociaux sur les conséquences possiblement néfastes de la maison de jeu sur la santé publique.

Mais j'ai changé d'idée en cours de route pour trois raisons:

Premièrement, je me suis rendu compte que Loto-Québec vivait grâce à l'argent des pauvres. Je ne me souviens plus en regardant quelle émission cet éclair de génie m'est venu (sic). J'aimerais que Loto-Québec fasse une expérience socio-politique pour la suite des événements. Ils devraient mandater un sous-comité bidon pour faire une étude concernant le déménagement du Casino, cette fois vers la gare de triage d'Outremont, site proposé et rejeté pour la construction du CHUM. À la publication d'une telle nouvelle, jamais on ne verrait dans l'histoire du Québec une telle levée de boucliers. Le Casino à Outremont? Le Casino chez les riches? Ils n'ont pas besoin de ça eux, ils ont Nortel. Jamais des gens sensés accepteraient la venue d'une telle patente dans leur voisinage . Pourquoi alors aller dans un quartier défavorisé? Parce que la clientète est là, malheureusement.

Deuxièmement, avant de construire un nouveau Casino, ne pourrait-on pas commencer et terminer la construction des hôpitaux universitaires envisagés depuis plus de vingt ans? Ne pourrait-on pas non plus donner une pelletée de terre dans le projet tant attendu du prolongement de l'autoroute 30, envisagé au moins depuis le retour de Bourassa en 1985? Je me retiendra ici de sacrer car c'est un blogue familial (je me trouve très drôle), mais 30 ans pour un autoroute, 20 ans pour des hôpitaux et quoi, 5 ans pour un Casino de la conception à la construction? Je ne suis plus capable: colisse.

Troisièmement, les chiffres ne mentent pas. Si je me fie à Yves Boisvert dans la Presse:

  • le nouveau Casino aurait coûté 1.1 milliard;
  • en 2021, le Casino aurait rapporté 205 millions par année;
  • sans nouveau Casino, les profits vont chuter à 129 millions en 2021;
  • présentement, le Casino rapporte 204 millions;
  • de manière cumulative, un nouveau Casino aurait rapporté 342 millions de plus, en extrapolant sur les pertes anticipées par rapport aux gains anticipés, ce qui fait autant d'anticipation que lorsque tu te ramasses avec 17 au blackjack;

On aurait donc englouti 1.1 milliards de fonds publics pour 1 million de profit de plus qu'actuellement? Ou si on croit aveuglément les chiffres de Loto-Québec, on aurait englouti 1.1 milliards de fonds publics pour récupérer 342 millions en 15 ans? Et on ne compte pas les fameux dépassements de coûts ni les problèmes sociaux créés par l'opération.

Ça ne se tient pas du tout. Et Pointe-Saint-Charles vous allez me dire, qu'est-ce qu'on fait pour revitaliser le quartier? Pour une fraction du prix, on pourrait regarder ce qui s'est fait à Québec pour le quartier St-Roch. Par exemple, le magnifique jardin au pied de la Côte-d'Abraham n'a coûté que 5.2 millions. Pour 1.1 milliard, on pourrait raser le quartier au complet pour faire place à un jardin! Pierre Bourque serait au moins content. Tout cela pour dire que la revitalisation d'un quartier est plus une affaire de volonté politique qu'une affaire d'argent.

Ajoute un couvert à ta table Seigneur, il était mon Casino. Qu'il repose en paix.

Ajoute un couvert

Ajoute un couvert à ta table Satan
Tu auras aujourd'hui, un convive de plus
Ajoute un couvert à ta table Satan
Il était Le Boucher des Balkans

pour plus de détails sur les crimes de Milosevic
voir les accusations portées par l'ONU à son endroit à cette adresse (en anglais)

Si j'avais un IPOD, ça changerait ma vie

Coldplay...Sparks
The Stars...Your ex-lover is dead
The Tragically Hip...Fireworks
The Organ...Brother
The Rosebuds...Boxcar
Belle and Sebastian...White Collar Boy
Artic Monkeys...Mardy Bum
Bob Dylan...Hurricane
The Dandy Warhols...Bohemian like you
Indochine...Alice et June
Martha Wainwright...Question of Etiquette
Cat power...Living Proof
Kings of convenience...I'd rather dance with you
Talking Heads...Psycho Killer
Philippe Katerine...100% VIP
Tegan and Sara...Walking With a Ghost
The Decemberist...We Both Go Down Together
The New Pornographers...Letter From an Occupant
Belle and Sebastian...We are the Sleepyheads
Beth Orton...Wild World
John Mayer...Message in a Bottle
Bruce Springsteen...My Hometown

Je ne vous apprend rien avec Mardy Bum mais qu'est-ce que vous voulez, je ne fait pas partie de la clique du Plateau :-)

2006/03/10

La Fureur du polyiste

So it started there (petit riff d'orgue qui se termine sec)

concours: quelle est cette toune? À gagner, une photo autographiée de Benoit Sébastien, l'animateur mime et muet de ma nouvelle émission.

2006/03/09

Biographies, bipartisme, biosphère

Décidément, je suis parti sur les trios de B. Ça doit être parce que je suis en manque d'un trio Big Mac.

Biosphère
"Corridor protégé dans l'axe Sutton-mont Orford: Québec a repris l'idée d'un groupe écologiste", titrait La Presse hier matin. Ils vont être contents, je me suis dit en avalant une gorgée de mon café. Mal m'en pris. Et bien non. Messieurs et mesdames ne sont pas contents. L'organisme en question, Corridor appalachien, déplore la ''récupération'' politique d'une idée qu'il pousse avec vigueur depuis 5 ans.
Je peux comprendre que ces gens soient fâchés parce que le ministre ne les a pas invités, pas plus que les autres groupes écologistes d'ailleurs, mais de là à faire toute une esclandre avec une chose qui est somme toute positive pour leur mouvement.
C'est la première fois que je vois une telle chose, un groupe d'intérêt qui se plaint de voir une de leurs idées adoptée presque intégralement par un gouvernement. Je me demande des fois si l'objectif premier des groupes écologistes est de chiâler plutôt que défendre l'environnement et promouvoir la conservation.

Biographies
On apprenait hier l'ex-Premier ministre du Canada, Jean Chrétien préparait une biograhie qui devrait sortir en 2007. The way it works, en devrait être le titre selon les rumeurs dans les médias, C'est comme ça que ça marche, que voulez-vous en traduction française.
Je blague bien entendu. Et je ne me casse pas trop la tête en plus, reprenant la line de plusieurs imitateurs et humoristes.
J'applaudis le geste de M.Chrétien, en autant que sa biographie ne soit pas seulement un règlement de compte, mais un ouvrage étoffé qui nous dévoilera plusieurs secrets de cette époque charnière du Canada et par le fait même, du Québec. Et aussi pour l'histoire avec un grand H, au delà du parcours du personnage qu'est devenu Jean Chrétien au cours des ans. Il ne faut pas oublier que M.Chrétien a commencé à faire de la politique alors que Duplessis était encore vivant.
Présentement, je suis dans mon deuxième stint de lecture de la biographie de Bill Clinton et je trouve cela très intéressant. Au Québec et au Canada, la tradition pour les hommes et les femmes politiques d'écrire leurs mémoires n'est pas tout à fait implantée. À moins que je me trompe, je ne crois pas que Lucien Bouchard, Jacques Parizeau, Bernard Landry, Brian Mulroney, pour ne citer que ceux-là, n'aient rédigé leurs mémoires.
Aux États-Unis, tous les présidents, rédigent leurs mémoires, souvent assistés d'un nègre évidemment. Même Reagan l'a fait, un acteur pourtant. Pour une nation, un peuple, une collectivité, je crois que cela est très important de pouvoir compter sur des témoignages de première main. Comme dit le vieil adage, l'Histoire est condamnée à se répéter.

Bipartisme
J'applaudis la nomination de l'ex-ministre péquiste Denis Vaugeois pour l'examination du processus d'appel d'offres qui a conduit la SODEC à donner le feu vert au festival de cinéma promoté, comme dirait Régis Lévesque, par Spectra. Sans vouloir donner dans le prêchi-prêcha encore une fois, je pense que le Québec gagne lorsque les différents partis politiques construisent des ponts entre eux. La ministre libérale de la Culture aurait bien pu nommer un libéral pour cette tâche, mais l'impact de l'enquête n'aurait pas été le même. Prenez l'exemple de la commission sur le déséquilibre fiscal. L'ancien gouvernement péquiste avait nommé à sa tête l'ex et futur ministre libéral Yves Séguin, redevenu simple citoyen depuis. Personne ne conteste les données de cette commission parce qu'elle est entre autres bipartisane.
La même chose se produit lorsqu'un ancien premier ministre est mis à contribution. Quand Lucien Bouchard propose des solutions pour la Cité du Havre à Montréal, on a l'impression que les propositions sont solides. Et si Stephen Harper nommait Paul Martin pour une mission spéciale du Canada à l'ONU par exemple, on aurait l'impression encore une fois que le Premier ministre a plus à coeur l'intérêt de son pays, plutôt que l'intérêt de son parti.
Aux États-Unis, ces ponts bipartisans sont présents partout dans le système politique et pas seulement lors des moments où la transition du pouvoir demande de la collaboration. On voit régulièrement tous les ex-présidents encore en vie sur une même tribune. Et qui a fait la promotion de l'aide humanitaire suite à l'ouragan Katrina? Bill Clinton et son prédédesseur, Georges Bush père, qui s'étaient pourtant affrontés lors d'une campagne électorale!
Les Amaricains, eux-autres ils l'ont l'affaire! Je déconne mais pourquoi ne pas développer au Québec un sens plus profond de l'État, au détriment trop souvent des intérêts bassement partisans?

Et ce soir en grande primeur

RON: écoute, Martin, je pense que (soupir), ça ne sera pas facile pour Bob Gainey
MARTIN: évidemment Ron, j'pense que Bob Gainey réfléchit à tout ça, pis il se dit que... il faut attendre encore.
RON: j'pense que t'as raison Martin...
MARTIN: j'ai une question totché pour toi mon Ron. Sais-tu ce que Aebicher est mariée avec une Wallonne?
RON: Je ne le savais pas. Wallonne, c'est dans les Europes ça?
MARTIN: Je pense que oui.
RON: Y'aurait pas pu en prendre une de Châteauguay?
MARTIN: C'est pas en Suisse ça. Mais c'est pas grave, j'pense qu'elle va aimer Montréal, qui a un charme tellement européen. Et Aebicher aussi, attend qu'il voit l'Axe, Ron, je pense qu'il va être charmé tout de suite et il va oublier les Rocheuses, l'altitude pis toute la patente...
RON: Revenons au hockey si tu le veux bien, Martin. Que va-t-il se passer avec le petit de Théo? Sera-t-il américain ou comme René-Charles? Je pense que la petite devrait accoucher à deux places...
MARTIN: Ron, dis-moi donc si ç'a du sens. J'ai jonglé de t'ça dans mon Hilton de Boston. J'te ferais un méchant trade, j'pense, j'enverrais Bégin à' défense pis je l'ferais jouer avec Bouillon...
RON: J'pense pas que Bob Gainey, écoute, Bob Gainey, c'est Bob Gainey. C'est pas Rick Chartraw, c'est Bob Gainey. J'pense que ça veut tout dire.
MARTIN: ...
RON: Martin, c'est pourtant simple à comprendre non? Est-ce que tu es Mario Langlois ou Pierre Rinfret?
MARTIN: Non, surtout pas Rinfret, j'pense qu'il n'y a personne comme lui. Il est au sport ce que Guy Bertrand est à la politique...
RON: Et bien Martin, Bob Gainey est au hockey ce que la double-luxation de l'épaule est aux séries éliminatoires de la Coupe Stanley? J'pense que c'est ce qui caractérise le plus Bob Gainey.
MARTIN: Que dire de Carbo, Ron? J'pense qu'on peut ajouter que l'ex-capitaine des Glorieux a eu son mot à dire dans la transaction?
RON: L'inflation Martin, l'influation.
MARTIN: Est-ce que tu penses ce que je pense?
RON: J'pense que oui. Carbo s'est sorti de Montréal avec un finger mais dix ans plus tard, ça en prend deux pour se sortir de Montréal...
MARTIN: À moins que tu fasses un Chelios?
RON: j'pense que j'aime mieux pas m'embarquer là-dedans, on passe aux appels?

2006/03/07

À lire

pas pour vous, pour moi:

Le siège de l'aigle (Carlos Fuentès)
Le dernier testament (Philippe Le Roy)
La fabrication de l'aube (Jean-François Beauchemin)
Trois modes de conservation des viandes (Maxime-Olivier Moutier)
Lunar park (Bret Easton Ellis)
La possibilité d'une île (Michel Houellebecq)
Aux pays des merveilles (André Pratte)

par où commencer?

Le Polyiste en vrac

Crash: bof, situons l'action à New York et ce fim n'aurait jamais été en nomination. Regardez les gagnants des cinq dernières années et ce film n'est même pas dans la même catégorie.
Brokeback Mountain: ça ne m'intéresse pas du tout. Il s'agit pour moi d'un film de propagande.
Mont Orford: le nouveau ministre Claude Béchard sait où il va, dans la petite poche du Premier ministre et de ses amis Gobeil, L'Espérance et Boulay.
le kirpan dans les écoles: non mais je m'en cr...-tu? la plupart des gens qui envoie des courriels et des lettres pour dénoncer la décision de la Cour suprême n'ont probablement jamais mis le pied dans une école depuis vingt-cinq ans.
Marc Boilard: qu'est-ce que les invités de Tout le monde en parle avaient à lui tomber dessus ou à le voir comme un extra-terrestre? Regardez n'importe laquelle des revues québécoises et vous avez au moins une chronique ''comment'' dans chacune d'elle. Boilard, il explique comment cruiser et il n'est pas vulgaire comme Mike Ward. Il est où le problème?
Hydro-Québec: je suis parfaitement d'accord avec la hausse permise par la Régie de l'énergie même si mon propriétaire vient tout juste de nous convertir à l'électricité. Si cette hausse peut amener de l'argent dans les coffres du gouvernement pour la dette...
Réjean Tremblay: il va-tu nous sacrer patience avec sa croisade contre les hausses des droits d'immatriculations pour les motos décrétées par la SAAQ? Et surtout de se faire passer comme le défenseur de la veuve et de l'orphelin. Il n'a qu'à changer son Audi quattro ou y aller mollo sur la greffe...
Casino: non, je ne peux pas l'écouter mais je sais d'avance que le gouvernement est pourri, les Anglais sont chiens, le héros est un bon gars et que les dialogues sont directement inspirés de Scoop.
Bill Clinton: Avoir vu Bill Clinton dans le métro ou dans les couloirs souterrains de Montréal, je crois que j'aurais halluciné. Une Molson vite.
L'Afghanistan: Maintenant que nos soldats deviennent la cible des terroristes et des talibans, il faudrait déguerpir comme des pleutres, des poltrons, des pissous, des peureux, des jaunisses, comme dirait mon frère? Je suis d'accord que la vue des bodybags est sans doute énervante pour les âmes sensibles mais n'est-ce pas une condition d'emploi pour un soldat de faire face à des situations dangereuses et potentiellement mortelles? Nous sommes en Afghanistan pour appuyer la coalition occidentale qui a envahi le pays avec l'appui de l'ONU suite aux attentats du 11 septembre. Ça n'a rien à voir avec l'Irak.
Pointe-au-Trembles: Allez André, t'es capable.

2006/03/02

Le bouilleur, le bouilli et le bouillant

Pardonnez-moi chers lecteurs mon absence mais j'avais un examen mercredi soir et j'ai dû étudié une bonne partie du début de la semaine et en plus, c'est la semaine de relâche pour les enfants. J'espère que je suis pardonné. François, est-ce que je suis pardonné?

Voilà qui est fait.

Dans la dernière semaine, j'ai eu l'occasion de me faire ou de me défaire une opinion sur trois personnalités québécoises.

Normand Brathwaite
Bien qu'au début de la rédaction de ce blogue, j'ai pu avoir des commentaires désobligeants à son égard, son apparition à Tout le monde en parle m'a plutôt montré ce personnage sous un jour nouveau. Il m'est apparu plutôt sympathique, drôle, désarçonnant, candide, simple à la limite. Et assez porté sur la bouteille. J'aime ça. Mais il reste que malheureusement dans les pubs de Belle et Bum, il continue de m'énarver...

Guy A.Lepage
Je ne sais pas quoi penser. Je l'ai trouvé sympathique au début de son interview avec Richard Martineau (aux Francs-Tireurs) mais plus le show avançait et l'eau était chaude dans la marmite, plus le roi des ondes m'apparaissait suffisant et calme. Est-ce que le fait de rester calme pendant qu'on se fait bombarder de questions chiennes est un vilain défaut? Jusqu'à un certain point oui. Il avait réponse à tout et il avait l'air au dessus de ses affaires. Comme si il se crissait complètement de l'opinion qu'on pouvait se faire de lui. Comme s'il jouait un rôle, celui de Thierry Ardisson.

Ils ont montré un extrait de RBO et tout ce que je peux dire c'est que je m'ennuie du Guy A. irrévérencieux, railleur, qui ne se prenait pas trop au sérieux. D'ailleurs, quand il a repris Martineau au sujet de l' ''oubli'' de RBO dans sa liste de succès télévisés, j'ai trouvé drôle d'entendre Lepage dire ''j'ai aussi fait RBO'', comme s'il était le seul responsable des succès. C'est peut-être seulement un lapsus mais ça montre où est rendu le personnage.

À propos de cet interview mercredi soir, mon Dieu qu'il est difficile pour un intervieweur d'être interviewé. C'est un jeu de chat et de souris incessant qui donne de la très mauvaise télé. Le eur essaie de pogner le é en défaut tandis que le é dit presque au eur comment faire son entrevue. Ajoutons à ça deux égos gonflés à bloc et blessés dans leur orgueil, ça donne Lepage et Martineau. Ou bien Fillion et Lepage avec les bienfaits d'un montage complaisant.

Thomas Mulcair
Les journalistes parlementaires me font quelquefois penser aux journalistes qui couvrent le Canadien de Montréal. Leur chauvinisme transpire souvent leurs articles et leurs commentaires. Avant le remaniement ministériel de cette semaine, on ne pouvait jamais lire ''bouillant'' et ''Mulcair'' dans la même phrase, même au plus fort de la crise opposant Mulcair à son homologue fédéral Stéphane Dion en décembre Mais maintenant que Mulcair s'est fait éjecter du Conseil des ministres, on admire son caractère et son tempérament et on cite même ses réalisations.
On dirait que le nouvelle, le lectorat, le flash, priment sur le bon sens. Maintenant que la nouvelle est tombée, tout le monde essaie de trouver des excuses et des raisons à ce qui s'est passé. Mulcair s'opposait à Charest et les promoteurs du Mont-Orford? Je suis d'accord mais pourquoi attendre que le ministre de l'Environnement soit limogé pour circuler la nouvelle ou l'explication ou le commentaire, appelez-ça comme vous voulez?
Ça me fait penser à la saga Patrick Roy. Dans la semaine infernale qui suivit l'échange, on a appris entre autres que Roy s'était battu avec son coéquipier Mathieu Schneider dans l'avion à Philadelphie, la raison demeurant inconnue (wink-wink).
Ceci étant dit. Pour moi, Thomas Mulcair était un communicateur efficace mais il a été victime des exigences du poste qu'il occupait, comme l'ont affirmé Michel Auger dans le JdeM et Louis-Gilles Francoeur à Indicatif présent. Par contre, Jean Charest aurait bien pu lui offrir autre chose qu'un parachute en plomb à son seul ministre anglophone high profile. Keep your friends close but keep your enemies closer. C'est surtout vrai en politique.

ps Bouilleur (selon le Petit Robert): Personne qui distille une substance alcoolisée (vin, cidre) ou des fruits, des grains, pour obtenir de l'eau-de-vie.

Offre d'emploi

(compagnie non-identifiée de la rive sud de Montréal, leader mondial en rotation de personnel)

produits fissurés // cracked boss, cracked products, you will love our cracks!

Principale fonctions:

  • Prendre les commandes, demander au patron quel markup donner (un mauvais) afin d'obtenir le moins de commande possible et être plus facilement congédiable, faire le suivi avec les clients inexistants car les autres vendeurs les gardent tous pour eux, servir de punching bag lorsque le fondateur de l'entreprise est stressé.

Compétences:

  • Excellent têteux, déterminé à atteindre les objectifs fixés uniquement par le patron et connus par lui, dépendant et organisé, capable de travailler avec la pression de se faire renvoyer après trois mois, bilinguisme approximatif, doit être capable de demander des directions en Floride pour se rendre au golf avec le patron, pour être son caddy. Poitrine un atout.
  • Expérience dans la vente de produits fissurés.

possibilité d'avancement au poste (inexistant) de directeur de ventes même si vous êtes la 17ième personne à être engagée avec cette promesse.