2006/01/30

I am from Sorel too

À voir Normand L'amoursla semaine dernière à Tout le monde en parle, je suis un peu gêné d'affirmer provenir du même endroit que lui, en même temps que la réincarnation joyeuse de Pierre Marcotte, Éric Salvail.

I am conservative too
C'est drôle, la gauche québécoise tourne souvent en dérision la droite canadienne pour son insistence à durcir le fonctionnement de la justice en vue de punir plus fortement les criminels. Est-ce qu'il y avait quelqu'un la semaine dernière à TLMEP pour défendre le meurtrier de Julie Boisvenu? Pour suggérer une peine moins sévère, pour parler de réhabilitation, de détention préventive, de peine avec sursis, de libération conditionnelle? Personne et avec raison, parce que c'est indéfendable.

Sauf que pendant ce temps-là, à Il va y avoir du sport à Télé-Québec, le débat faisait rage autour de la question ''Faut-il être plus sévère envers les criminels?''.

Et du côté du ''non'', le célèbre avocat Julius Grey, qui défendait notre façon actuelle de faire: pourquoi, disait-il, ouvrir des prisons alors qu'on ferme des écoles et des hôpitaux? M.Grey, à moins que je me trompe, ne doit pas vivre avec des problèmes de criminalité lorsqu'il embarque dans sa limousine le matin et le soir pour se déplacer de Westmount à son bureau du centre-ville.

Sa compagne d'opinion était une criminologue de l'Université de Montréal. Évidemment pour elle, il faut à tout prix éviter la prison, sauf dans le cas de criminels dangereux pour qui cette alternative était la seule viable. Je peux comprendre que la plupart des études s'accordent pour dire que des peines d'emprisonnement plus longues ne diminuent pas la criminalité.

La fonction première du criminologue est d'étudier le crime, pas de le combattre. Et à force de trop l'étudier, on ne le combat pas assez. Les gens qui sont contre le durcissement des peines sont ceux qui bénificient le plus personnellement de toutes ces détours administratifs pour ne pas imposer de peines plus sévères: les avocats, les criminologues, les experts appelés en cour, les travailleurs sociaux. Et qu'il ne faut peut-être pas emprisonner tout le monde, sauf que dans la plupart des cas, il ne s'agit plus d'avoir une vision utilitariste de la justice, mais une vision pure. Est-ce que c'est juste pour leurs victimes de libérer des criminels au sixième de leur peine parce que les prisons sont pleines?

À mon humble avis, non. Si les prisons sont pleines et que le système est débordé, qu'on construise des prisons et qu'on engage des policiers, des juges et des procureurs. Si l'État du Québec, avec un budget de 55 milliards, ne peut pas le faire, qui va le faire? SNC-Lavalin? La fonction première de l'État est d'empêcher ses citoyens de s'entretuer, ce que nous ferions qu'il n'avait pas un Leviathan hobbésien au-dessus de nous pour assurer notre sécurité. Qui peut assurer cette fonction essentielle, sinon le gouvernement?

En conclusion, mon opinion est simple. La gauche est hypocrite, spécialement la gauche québécoise qui se toise dans ses habits nationalistes trop grands pour elle. Combattre le crime c'est nul, c'est dépassé mais quand le crime a un nom, on se cache derrière la victime.

Bloqués dans la Vieille Capitale

Une semaine après les élections fédérales, il y a une chose dont on parle encore et qui a surpris tout le monde lundi dernier, c'est la percée conservatrice dans la région de Québec.

Selon les sondages nationaux et les sondages locaux, nous savions que les Conservateurs avaient des chances de faire élire Josée Verner dans Louis-Saint-Laurent, Lawrence Cannon dans Pontiac, Maxime Bernier dans Beauce et peut-être même Jean-Pierre Blackburn dans Saguenay. Je me doutais aussi que le PCC réussirait à faire élire des députés sur la rive-sud de Québec, où les bleus ont toujours été historiquement présents avec l'ADQ ou l'Union Nationale première ou deuxième mouture. Mais de là à balayer la région de Québec? Trois députés sortants du Bloc ont été battus, dont un par un candidat conservateur qui a accroché ses pancartes trois jours avant le scrutin.

Cela m'amène à plusieurs questions. Québec est-elle toujours une ville de fonctionnaires? Comment se fait-il que ces gens votent pour un parti de centre-droite? Ne devraient-ils pas plutôt voter massivement pour le Bloc ou le NPD? Je pense qu'il y a plusieurs réponses à ces questions.

Premièrement, est-ce que la rivalité Québec-Montréal n'y serait pas pour quelque chose? Le Bloc est un parti souverainiste certes mais, contrairement au PQ, son chef habite à Montréal, ainsi que ses principaux collaborateurs. Un exemple, le premier caucus du parti la semaine dernière a eu lieu à Montréal. Et est-ce que Duceppe a fait son mea-culpa à propos de la région de Québec lors de son discours lundi soir? Pas du tout, il a surtout parlé des gains faits sur l'île de Montréal où des députés bloquistes ont fait des gains, mais avec moins de voix cependant qu'en 2004 (5 cas sur 6).

Deuxièmement, je vois un lien très net entre la force relative du Parti conservateur dans cette région et la présence dans les médias de Québec de porte-parole de la droite qui bousculent les idées établies de la gauche corporatisée. On a qu'à penser à l'infâme Jeff Filion, le diable en personne, mais aussi l'ineffable André Arthur, ainsi que la mairesse Boucher qui n'y va pas dans la dentelle lorsque vient le temps de parler avec les syndicats. On rapporte que ce courant de droite pullule dans les médias de Québec. Les électeurs québécois étaient donc prêt à recevoir le message conservateur parce qu'ils avaient déjà entendu ce message auparavant.

Comme troisième raison, n'existerait-il pas non plus une certaine opposition entre les gens qui travaillent pour la fonction publique et le reste des contribuables qui travaillent pour un secteur privé de plus en plus dynamique dans la région de Québec? Peut-être que les deuxièmes ont marre des premiers et de leur alliés bloquistes?

Il n'y a certainement pas une seule réponse à la percée conservatrice à Québec mais il reste que ces trois théories peuvent expliquer à tout le moins en partie le phénomène. Est-ce que certains de ces éléments pourraient se retrouver ailleurs au Québec? Quand on voit le PCC arriver deuxième dans 40 circonscriptions québécoises et obtenir au total presque autant de votes qu'en Alberta, je crois que tous les espoirs sont permis pour Verner, Bernier, Cannon, Blackburn et les autres.

2006/01/28

Tout le monde en mange

Depuis que j'ai vu que ''le grand plateau de deux heures'', Tout le monde en parle, avait des recettes sur son site, j'ai décidé de faire pareil, question d'être in et de peut-être m'attirer un fou du roi, des invités, des commentaires ou peut-être même, un budget (beware of what you wish for, you just might get it).

Mon chef favori ces jours-ci est Jamie Oliver et je vais vous traduire -avec commentaires- une recette essayée cette semaine. Il faut dire que j'ai pris comme résolution de l'année 2006 de faire deux recettes par semaine. Et quoi de mieux que d'essayer les recettes d'un chef brandé? Un peu comme Martha Steward, qui est une marque ambulante.

Boeuf avec bok choy, champignons et nouilles.

-1/2 paquet de nouilles chinoises
-une slab de steak de surlonge (quel poids? quatre onces ou bien cent-trente quelques grammes)
-de l'huile d'olive (ou autre, j'affectionne particulièrement le mélange huile d'olive/canola, disponible au Provigo - merci, merci, 25$ pour la plogue ça va faire)
-1 cuil. à thé de cumin
-sel et poivre
-1/2 oignon rouge
-la grosseur d'un pouce de gingembre frais, pelé et tranché finement
-1 poivron rouge tranché finement (épépiné, évidemment)
-une poignée de champignons de paris, shitake (si vous avez les moyens) ou des pleurotes, simplement déchirés. Ne vous inquiétez pas si les pleurotes sont poilues, je pense que c'est normal, enfin j'espère.
-1 tasse de bouillon de poulet
-1 bok choi, en quatre

Faire tremper les nouilles dans l'eau bouillante pour les cuire. Évidemment, j'ai fait tout un dégât car essayer de couper ce type de nouille avec ses mains, c'est aussi facile que de s'évader d'une prison vietnamienne et je ne suis pas Rambo. Ensuite, masser le steak avec le sel et le cumin. L'utilisation de cette épice orientale est très intéressante ici et je vais probablement répéter l'expérience pour des biftecks ordinaires l'été prochain sur le BBQ. C'était très bon. Mettre le steak dans une poêle très chaude et saisir rapidement des deux côtés. J'ai pris une poêle antiadhésive et je pense qu'il est impossible de tout faire dans une seule poêle. Prenez donc votre poêle préférée pour cuire le boeuf et un wok ou quelque chose d'ovale pour ce qui suit. Ajouter l'onion, le gingembre et le poivron et cuire quelques minutes et ajouter ensuite le reste des ingrédients. Ajouter finalement les nouilles et mélanger le tout. Couper le steak en biseau et ajouter sur les nouilles et les légumes dans un bol et couvrir le tout du bouillon. Il faut que le steak soit saignant, donc attention de ne pas le faire trop brunir. Et pour le bok choi, que je ne connaissait aucunement, il serait peut-être mieux de le couper en quatre dans le sens du tronc et en deux sur la longueur, afin qu'il soit plus facile à manger, surtout pour les enfants ou les gens moins habiles avec des baguettes.

avec du saké ou un rouge, ça fait la job si vous me permettez l'expression.

Donc moi aussi, j'ai des recettes sur mon ''site'', et j'ai aussi de la répartie et certainement moins de menton.

Oliver, Jamie, Jamie's dinner, Hyperion Books, New York, 2004, 321 pages.

2006/01/27

Le Polyiste en vrac, version post-électorale

La première chose qui m'a frappé, c'est Jean Charest lors de sa conférence de presse le lendemain de la journée d'élection. Les commentateurs ont qualifié sa réaction d'enthousiaste. Il a débité son discours d'un ton tellement monocorde que Bob Gainey a l'air de Louis-José Houde à côté de lui. Il avait l'air d'un gars qui venait d'apprendre une terrible nouvelle. Hum, je crois que j'ai déjà vu des politiciens plus enthousiastes que ça, notamment M.Charest en campagne électorale pour le Non lors du référendum de 1995. Je comprend que le Premier ministre du Québec se doit d'être neutre, digne et prudent, surtout lorsque des négociations sur le déséquilibre fiscal s'en viennent, mais tout de même, dans son enthousiasme, Charest avait l'air mou, indécis, un peu comme s'il aurait aimé être à la place de Harper...
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Et dans le métro, mercredi soir en allant mes cours, un titre de la Gazette lu au-dessus de l'épaule d'un quidam: Be wary of the 10 Québec Conservative MPs ou quelque chose comme ça. Je n'ai pu retrouver l'article sur le Net ce matin mais j'aurais bien aimé connaître la teneur de cet article. Au Québec, il y a les purs et les durs de la souveraineté, mais il y a aussi les purs du fédéralisme pour qui tous ceux qui ne sont pas trudeauistes sont tout simplement des closets péquistes à la veille d'un retentissant coming-out référendaire.
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J'ai aussi entendu à Indicatif présent en rediffusion mercredi soir une comparaison entre Josée Verner et Liza Frulla. Les commentateurs, Josée Boileau et un commentateur masculin dont je ne me souviens plus du nom, exprimaient leur idées sur les deux candidates, l'une victorieuse et l'autre défaite. Ce qui était surprenant et puis plus j'y pense, non, c'est que les éloges allaient à la candidat défaite, Liza Frulla. On a entre autres qualifié Mme Verner de ''mannequin d'un jour'' et on a laisser planer des doutes quant à sa capacité de défendre son point de vue autour d'un cabinet ou d'un caucus. C'est drôle comment les journalistes peuvent utiliser des épithètes qui sont incroyablement plus blessantes que certaines épithètes utilisées par les politiciens eus-mêmes. Pour ma part, l'attachement à Liza tient surtout au fait que Madame la Ministre avait promis de doubler le financement du Conseil des Arts du Canada, ce qui fait vivre la plupart des artistes au Québec, qu'ils soient engagés ou non, si vous voyez ce que je veux dire.

Je pense aussi que Madame Verner a droit à une chance. Qui était Liza Frulla-Hébert lorsqu'elle est arrivée en politique en 1985, sinon une fort jolie politicienne et l'inspiration de Réjean Tremblay pour son personnage de Linda Hébert dans Snappe pis bourdonne, première génération? On a questionné aussi si Madame Verner sera nommée ministre junior or senior? Je trouve ça drôle parce que lorsqu'on parlait des sept ministres libéraux de la région montréalaise, on ne faisait pas une telle distinction alors que M.Saada sur la Rive-Sud était ministre de la Francophonie et du Développement régional pour la province de Québec.

Donnons-donc une chance à...Josée. Quant à Liza, la politique est ainsi faite, au revoir et bonne chance. Je ne doute aucunement de ses perspectives sur le marché du travail où elle pourrait aussi bien atterrir sur ses pattes comme lionne à la SRC que dans un cabinet-conseil de relations publiques.
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J'ai aussi entendu sur les ondes de Newsworld un pundit canadien-anglais affirmer que les Conservateurs ne s'étaient pas assez rapprochés du centre pour aller les votes qu'ils leur fallaient pour remporte une majorité. Mais jusqu'où un parti politique doit-il diluer son programme pour s'aligner sur le vrai centre (un peu comme l'expression, true north)? À un moment donné, il faut qu'un parti politique garde un minimum de principe et se présente tel qu'il est à l'électorat. Si les Conservateurs devaient se placer encore plus vers le centre, ils n'auraient plus qu'à fusionner avec le Parti libéral! Vu de la gauche, les deux plateformes électorales étaient semblables sauf à quelques enjeux près. Stephen Harper doit essayer d'appliquer les éléments les plus rassembleurs de son programme et se présenter dans dix-huit ou vingt-quatre mois avec son bilan. Je ne pense pas qu'il doive se rapprocher encore plus des Libéraux dans le but unique d'aller chercher des électeurs dans les grands centres urbains. Si le PCC offre un bilan adéquat, ces électeurs viendront d'eux-même.

2006/01/24

Deux signes qui ne mentaient pas

Quand les chiffres de l'Atlantique ont commençé à déferler sur nos écrans à 21h30 hier. J'ai vu tout de suite que je m'étais trompé dans ma prédiction. Pour être majoritaire, Harper avait besoin de plus de sièges que les Libéraux dans les quatre provinces les plus à l'est. Et ce n'était pas le cas du tout car les Libéraux a repoussé les attaques des Conservateurs qui n'ont fait seulement que deux gains dans cette région.

Et souvent lorsqu'un parti d'opposition a le vent dans les voiles, les députés qui sont en même temps ministres du gouvernement tombent comme des mouches. Ce n'était pas le cas du tout hier avec les principaux ministres libéraux sauf Anne McLellan, Tony Valeri, Pierre Pettigrew, Liza Frulla etJacques Saada.

Les électeurs, avec un seul vote à leur disposition pour exprimer leur opinion, ont fait preuve de sagesse collective, si une telle chose est possible dans notre système politique. Ils ont voté pour un changement. Mais ce changement sera fait dans la plus grande prudence. Et les électeurs se sont gardé une porte de sortie, si jamais les choses n'allaient pas en ce sens. Un gouvernement minoritaire pourra être battu si jamais les sondages démontrent des réserves face à l'application de son programme. Sauf qu'en même temps, n'est-ce pas demander beaucoup à un nouveau Premier ministre d'apprendre à gouverner tout en tentant de survivre?

2006/01/23

And the winner is

Le moment est maintenant venu de me mouiller, comme si les élections étaient une soirée à Blue Bonnets.

Au Québec:
Parti Conservateur: 6 députés
Parti Libéral: 12 députés
Bloc québécois: 57 députés

Au Canada:
Je pense sincèrement qu'il serait très possible que nous nous retrouvions à la fin de la soirée avec un gouvernement conservateur majoritaire, bien que les sondages indiquent qu'il manquerait quelques points de pourcentage à Stephen Harper pour atteindre le chiffre magique de 155 sièges. Les Conservateurs peuvent faire des gains partout au Canada et les Libéraux, malgré la consolidation de leurs appuis dans les derniers jours, ne pourront pas arrêter la vague bleue. Le NPD reste fort en Ontario et la perspective de voir les Conservateurs former le gouvernement va camper les électeurs progressistes derrière le parti de Jack Layton. On pourrait peut-être donc assister à une division de la gauche au profit d'une droite unifiée, exactement l'inverse de ce qui s'est passé lors des élections de 1993, 1997 et 2000 lorsque les Libéraux profitaient en masse de la division de la droite entre les anciens Progressistes-Conservateurs et le Reform Parti / Alliance canadienne.

Les électeurs ont certes des réserves face au PCC mais individuellement, ils n'ont qu'un seul vote pour exprimer leur opinion. Pour les indécis, la perspective de retrouver les Libéraux au pouvoir pendant 2 autres années ou encore pire, 4 autres années, est plus repoussante à mon avis que la perspective d' ''essayer'' Harper comme Premier Ministre.

Nous saurons finalement ce soir qui sera Premier ministre du Canada et pour combien de temps. Bien que les gens sont généralement sceptiques par rapport à la politique, il faut insister sur le fait que l'identité de la personne qui occupera ce poste sera déterminante pour l'avenir du Québec à l'intérieur ou l'extérieur du Canada.
Moi je n'étais rien
Et voilà qu'aujourd'hui
Je suis invité
Chez Guy A. et Dany
Je m'emmerde à mourir
Vous pouvez bien dire
Tout ce qu'il vous plaira
Il n'aura qu'à couper
Ce qu'il ne lui plaît pas
Pour tout reconstruire
Pour tout reconstruire
Je m'emmerde à mourir

2006/01/20

Cher Claude

Non mais, il est à ce demander si un seul joueur écoutait ce que disait Claude Julien lorsque celui-ci était toujours l'entraîneur du Canadien de Montréal.

Le gars se fait abandonner par ses joueurs qui travaillent comme des fainéants sur le long des bandes, qui patinent comme s'ils portaient leur sac de golf sur le dos et qui décident en bloc de plus faire les ''petites choses'' pour gagner.

Depuis trois matchs, les choses sont revenues comme elle devraient. Le beau Mike se pavane dans l'enclave, Alexei retrouve sa touche magique et José laisse le papillon trop rapide pour sa position de gardien numéro#1.

Je n'ai pas de misère à croire que les joueurs n'écoutaient plus et ne respectaient plus Claude Julien parce que Claude Julien ne se respecte pas lui-même. Comment un entraîneur peut-il se faire congédier et être aussi zen envers ses anciens joueurs et patrons? Comment peut-il faire une conférence de presse à l'endroit où il a été congédié, c'est-à-dire le Centre Bell?

Claude Julien veut revenir dans la LNH et il ne veut pas faire de vagues pour ne pas brûler de ponts. Justement, les directeurs-généraux cherchent quelquefois plus que des entraîneurs, ils veulent des coachs. Vous saisissez la différence? Alain Vigneault est un entraîneur, Bob Hartley est un coach. Il y a tout un monde entre les deux. La même chose s'applique dans d'autres sports professionnels. Pas besoin de vous dire dans quelle catégorie se trouvent Don Matthews ou Felipe Alou.

Un entraîneur est un patron qui en connait plus que ses joueurs au niveau de la technique tandis qu'un coach se fout de la technique, il veut des résultats. Il ne perd pas son temps à analyser des films pendant des heures. Pas de dentelle non plus avec les journalistes. Bill Parcells, coach émérite de la NFL a déjà traité de ''fille'' un de ses receveurs de passe. On est loin des inepties de Claude Julien pour expliquer la présence de Mike Ribeiro dans les estrades.

Au hockey, contrairement au football, il faut alterner entre les coachs et les entraîneurs. Quand une équipe va mal et qu'elle est dirigé par un entraîneur qui insiste sur les petite choses justement, il faut quelqu'un qui va botter des culs et faire bouger les choses, quitte à piétiner quelques égos en cours de route. Mais quand une équipe subit pendant trois ans cette médecine, il arrive souvent que les égos deviennent habitués aux sautes d'humeur et au chantage émotif du coach et que collectivement, l'équipe ne réponde plus. Il est alors temps de mettre un bon petit entraîneur qui va replacer l'équipe sur la voie de l'organisation, du travail technique individuel et d'un système de jeu logique et structuré.

Regardez le Canadien: Bob Gainey a remplacé Claude Julien qui a remplacé Michel Therrien qui a remplacé Alain Vigneault qui a remplacé Mario Tremblay qui a remplacé Jacques Demers qui a remplacé Pat Burns qui a remplacé Jean Perron.

Ma théorie se suit parfaitement sauf peut-être dans le cas de Jacques Demers qui n'a jamais été reconnu commme un grand tacticien mais plutôt comme un motivateur capable d'aller chercher ce qu'il y a de mieux dans chacun de ses joueurs. Est-ce que vous remarquez que les ex-coachs du CH connaissent plus de succès dans la LNH que ses ex-entraîneurs?

Alors bonne chance Claude dans ta recherche d'emploi. Mais si je peux te donner un conseil d'un chômeur à un autre: avant d'envoyer ton CV à la trentaine d'équipes de la LNH, envoie-le donc à Victoriaville ou à Shawinigan. Tu sauveras du temps même si avec ton contrat de 2 ans, tu n'as pas vraiment besoin de surveiller le prix des timbres.

ps je n'ai malheureusement pas de conseils de chômeur à donner à Jean Lapierre...

2006/01/19

La loi du silence

Il y a une dizaine d'années, il existait dans la lutte professionnelle une omerta qui exigeait des lutteurs qu'ils soient dans la vie comme leur personnage dans le ring, sous peine d'être banni des nombreux circuits et promotions de la lutte professionnelle nord-américaine.

Je me souviens d'un article de Réjean Tremblay, celui qui s'occupe de la chronique human interest dans le plus petit cahier du plus grand quotidien français d'Amérique et qui écrit des télé-séries interchangeables. Enfin je m'égare. Dans cette chronique, la veuve du très coloré Michel ''Justice'' Dubois expliquait que lorsqu'elle accompagnait en Californie son mari, où son personnage dans le ring était russe (est-ce que son surnom était Goulag?), il fallait que le couple s'exprime dans un langage qui sonnait russe lorsqu'ils sortaient au restaurant. Tout cela dans le but non-avoué de faire croire aux gens que la lutte n'était pas arrangée et que tout existait vraiment.

Mais où s'en va-t-il celui-là avec Justice Dubois? Il va nous parler de Mad Dog Lefevre maintenant?

Pourquoi pas? Le jour où un accident de la route fît périr le sympathique Mad Dog ainsi que Tarzan ''La Bottine'' Tyler, les deux protagonistes méchants était accompagné d'un arbitre, Adrien Desbois, qu'ils avaient probablement bousculé la veille durant un combat. La loi du silence était brisée. Ce fut le début de la fin pour la lutte professionnelle au Québec. Mais pas aux États-Unis où un dénommé Vince McMahon Jr. a transformé le concept vieillot de ''lutte'', fragmentée en plusieurs entités régionales, en une compagnie unifiée basé sur un concept plus large et certainement plus ''convergeable'', le divertissement sportif.

Mais revenons à cette loi du silence. Contrairement au monde de la lutte, cette loi est toujours présente dans le cas du cyclisme professionnel où les cas de dopage sont légions et où pourtant, les aveux sont rares comme de la ...enfin, vous savez, même si Jean-Paul II n'est plus.

Personne ne veut avouer avoir consommé des substances interdites, comme si la vie de la survie de leur sport en dépendait. Tout le monde se doute que tous les coureurs sont dopés et tout le monde continue à suivre le Tour de France, la Flèche Wallonne, l'Arbalète flamande. Tout le monde se passionne également pour les Championnats du monde d'athlétisme, les Jeux Olympiques, la course aux circuits de Barry Bonds, le travail de la ligne offensive des Broncos de Denver et les nombreux joueurs semi-pros qui se ''défoncent'' au travail sous l'influence possible de médicaments contre le rhume.

Pas plus tard que cet été, un vétéran établi des Orioles de Baltimore, jurait devant le Congrès américain n'avoir jamais pris de stéroïdes alors que deux mois plus tard, il testait positif.

Qu'est-ce qui pousse un athlète à mentir carrément de la sorte sur la place publique? Même si les enjeux sont parfois grands, ce n'est que du sport, ce n'est tout de même pas la commission Gomery.

Je crois avoir une partie de la réponse pour ce qui est des athlètes olympiques ou de haut-niveau. Tous les témoignages de ces athlètes s'accordent sur un point: le retour à la vie normale en dehors de la compétition est très difficile. Leur personnalité étant fondé sur le principe de se dépasser, il est difficile pour eux de retourner à leurs activités quotidiennes où cette pression n'existe pas. Il n'y a rien de glorieux à faire son épicerie, si ce n'est les regards des gens dans les allées à la vue d'un champion olympique qui s'achète des Pringles.

Si on ajoute le fait que consommer des substances illicites pour améliorer leur performance au détriment de leur santé contribue à l'échafaudage d'un tel type de personnalité obsédé par la compétition, il est vraisemblable que la plupart des athlètes dopés nient tout, sinon la construction de leur personnage extérieur s'écroulerait sous la pression d'une estime de soi devenu déficiente par cet aveu public. Geneviève Jeanson ne peut tout simplement pas avouer qu'elle se dope, parce que cela trahirait son sport d'une part et son moi de l'autre.

Est-ce que Geneviève Jeanson est coupable de dopage? Pas du tout selon elle. Peut-être pour son avocat, probablement pour le public et certainement pour les spécialistes anti-dopage.

Je n'ai jamais pris d'EPO, ni aucune substance interdite, affirme-t-elle. En reste-t-il pour la croire, demande Foglia, aficionado à moitié-fou du cyclisme au Québec.

Peut-être, mais pas moi. Il n'y a pas de fumée sans feu. Qui se regarde dans le miroir quand la maison brûle?

2006/01/13

Les prochaines élections fédérales: 2010...ou 2008?

L'avance des Conservateurs semble se concrétiser. La tendance se maintient, comme dirait notre elder anchorman Bernard Derome. À la lumière des sondages,certains observateurs commencent même à parler de gouvernement majoritaire. Le Globe and Mail se risque même à prédire le nombre de sièges du prochain Parlement.

Même si ces chiffres confirment que Harper est encore à court de sièges pour former un gouvernement majoritaire, il faut se poser la question si ces prédictions sont réalistes.

Premièrement, au Québec, je serais très surpris que les Conservateurs récoltent plus que 5 sièges. L'organisation est embryonnaire dans la majorité des circonscriptions. Par exemple dans mon comté, Chambly-Borduas, les pancartes du candidat Yves Bourassa viennent de faire leur apparition, et nous sommes à 10 jours du scrutin! Lors des élections de 1984 et de 1988, le parti de Brian Mulroney avait bénéficié de l'appui d'une partie des organisations du PQ et du PLQ. Cela n'est certainement pas le cas présentement pour ce qui est du PQ qui se range fortement derrière son excroissance, le Bloc. De plus, jamais depuis 1968 les Québécois se sont rangés massivement derrière un parti dont le chef était anglophone. Si Jean Charest à la tête du PC n'a pu faire mieux que 5 sièges en 1997, comment Harper réussirait-il à battre ce total?

Deuxièmement, je serais encore une fois très surpris que le PLC ne remporte pas au moins une douzaine de sièges, regroupés dans leur château-fort montréalais. Jamais le PLC n'a fait élire moins que ce nombre.

Troisièmement, il faut donc que le Parti Conservateur augmente ses appuis ailleurs et il doit à mon avis viser nécessairement l'Ontario et les Maritimes. En Ontario, Harper doit faire mieux que la prédiction de 57 sièges pour combler les sièges ''perdus'' au Québec et dans les Maritimes, il doit s'assurer au moins d'une majorité de sièges par rapport au PLC.

Ce qui m'amène à parler de la division géographique du vote en Ontario. La régions périphériques ontariennes sont acquises au PC. Harper doit donc obligatoirement viser la ville de Toronto s'il espère faire des gains importants qu'il l'installerait dans le fauteuil du Premier ministre pour 4 ans. Présentement, le Globe ne lui donne que 8 sièges sur 45 dans la Ville-Reine. Il y a de la place pour s'améliorer et cibler des sièges ''gagnables''. Sans vouloir être trop cynique, ses positions de droite pourrait séduire certaines communautés culturelles plus conservatrices.

Dans les 10 derniers jours de la campagne, il y a fort à parier que les stratèges conservateurs feront le même pari que moi et Harper sera à Toronto plusieurs fois.

Le printemps de Harper

D'abord, je dois me féliciter à propos de ma chronique du 6 janvier dernier (En hibernation). Ce qui devait arriver, arriva.

En désespoir de cause, les Libéraux ont lancé dans les derniers jours une série de publicités à la radio et à la télévision. Elles visent très durement et très négativement Stephen Harper. Le problème est que selon les journalistes, l'effet est plutôt inverse. Comme je l'écrivais précédemment, cette tactique débilitante se retourne cett fois contre le PLC. Le portrait qui est fait de Harper dans ces publicités n'est pas ce que les gens ont vu au débat. Et certaines des affirmations gratuites des publicités pourraient même s'appliquer à Martin lorsque celui-ci aiguisait ses couteaux dans le dos de Jean Chrétien. On pense en autre à un rapprochement avec les États-Unis, à Kyoto et à à la guerre en Irak. Les partisans de Martin ne disaient-ils pas à ce moment-là que leur poulain écraserait les Conservateurs parce qu'il irait les battre sur leur propre terrain, c'est-à-dire la droite?

Les libéraux sont sur la défensive et les gaffes se sont ajoutées: Paul Martin se contredit à propos de son approbation des publicités, Paul Martin lance en plein débat l'idée frivole d'un amendement constitutionnel , un député libéral sortant de la Colombie-Britannique traite un organisateur de son parti d'''idiot''. Et pire encore, les sondages démontrent désormais que les électeurs croient que le Parti Conservateur va former le gouvernement et que celui-ci pourrait être majoritaire. Fear is here.

À partir de ce point, les électeurs de gauche qui aurait pu être tenté de voter libéral pour empêcher la victoire conservatrice vont peut-être se cantonner derrière le NPD, étant donné l'inévitable, ce qui pourrait entraîner les Libéraux encore plus vers le bas. Cela pourrait se confirmer dans les sondages d'ici la fin de la campagne.

Au Québec, il est intéressant de constater que le paysage évolue. Duceppe ne se contente plus d'attaquer Martin mais se concentre maintenant sur Harper. En effet, qui a plus de votes à se faire prendre par les Conservateurs? Les Libéraux à 20% ou le Bloc à 48%? Un score moins élevé qu'en 2004 serait absolument désastreux pour Duceppe et le mouvement souverainiste. Et Mario Dumont qui en rajoute sur la présence du Bloc à Ottawa. Et les Conservateurs qui pourraient aller chercher quelques sièges.

L'hibernation est fini. La soirée du 23 janvier risque d'être plus intéressante que les 4 matchs de la NFL ce week-end. Et c'est peu dire.

2006/01/10

La clause nobostant et le bouton de panique libéral

Paul Martin a lancé hier une bombe pendant le débat. Il a demandé aux autres chefs de parti s'ils appuieraient un amendement à la Constitution Canadienne, éliminant pour le gouvernement fédéral la possibilité de se soustraire à la Charte canadienne des Droits et Libertés.

Bien que Martin ait lancé l'invitation aux autres chefs de partis fédéraux, n'aurait-il pas dû plutôt lancer l'invitation aux Premiers ministres provinciaux qui devraient alors s'entendre à la hauteur de 7 provinces sur 10, représentant 50% de la population, selon la procédure d'amendement de la Constitution canadienne?

Est-ce que la proposition Martin abolirait aussi l'utilisation totale de la clause nobobstant, même par les gouvernements provinciaux? Pas nécessairement mais si tel était le cas, cette proposition ''défensive'' de Martin ne serait-elle pas d'autant plus saugrenue qu'elle n'obtiendrait jamais l'appui du Québec, qui se sert de cette clause pour protéger la paix linguistique ?

N'est-il pas plutôt stupide pour M.Martin de proposer tout bonnement comme ça un amendement constitutionnel en plein milieu d'un débat?

Stupide peut-être mais pas dénuée de logique électorale. Ce geste sent la panique à plein nez. Les sondages internes libéraux doivent être vraiment catastrophiques pour que M.Martin lance un tel ballon destiné selon moi à consolider ses appuis parmi les minorités, disséminées dans plusieurs comtés urbains partout au Canada. On consolide avant de perdre tout, avant que les électeurs de gauche glissent vers le NPD.

Document à l'appui: aucun

Qui sont les acteurs des secrets d'Option Canada? titre La Presse ce matin en page A-6. Dans la longue liste de personnes soupçonnées d'avoir reçu des sommes d'argent illégales en vertu de la loi québécoise sur les consultations populaires, nous retrouvons celui de Jean Charest. Les auteurs du livre en question, Messieurs Philpot et Lester allèguent que l'actuel Premier Ministre du Québec était au courant des activités ''illégales'' d'Option Canada.
Alors que les accusations vers les autres personnes étaient toutes documentées par des copies de chèques ou de factures, dans le cas de M.Charest, il n'y a rien, niet, none, nenni, eurgdien.
Non mais, dans quel but l'inclut-on si nous n'avons pas de documents pour appuyer des accusations très grave? L'affirmer dans un livre, c'est une chose. Le rapporter dans un journal, fédéraliste de surcroît, c'est une autre. Pourquoi frapper sur M.Charest dans les pages de La Presse?

2006/01/09

Les rockers cadavériques

Je suis à bout. Combien d'articles, de mots, de photos, de papier, de salive seront encore dépensés en pure perte pour la enième dernière tournée d'adieu des sexagénaires du rock, the Greatest Rock'n Roll Band of the World, The Rolling Stones! Quel que soit le sujet: l'âge, l'énergie, le fric, le commercialisme, les papys, les mannequins brésiliens, la dope, les doigts croches de Keith, les abdos de Mick, les babines de Charlie, Dieu-sait-quoi de Ronnie, les chicanes, les hits, la fourchette d'âge des fans, le Viagra, Altamont, The Ed Sullivan Show, le rock'n roll, la dope, la survie, Satisfaction, Margaret Trudeau, les excès, les cures, la pression médiatique.

Relisez-moi et je pense bien que tous les clichés sont là depuis 1985 au moins.

J'ai assisté au moins à 3 spectacles des Stones et chaque fois, j'ai été comblé. Mais quoi dire ne neuf, quoi dire qui n'a pas été dit? À propos des Stones, pour citer leur compatriote Shakespeare, c'est much ado about everything. Pourtant, les médias montréalais s'emballent à chaque visite pour les mêmes maudites affaires. Je rêve d'une visite des Stones où les médias traiteraient cette nouvelle comme le dernier album de Chantal Pary.

J'adore regarder danser les gens

...les conseillères en orientation, les chirurgiens, les mécaniciens, les chômeurs... (Louxor j'adore)

Tokyo Dragons...High on Hate
Nancy Sinatra...Kinky Love
The Standells...Dirty Water (Boston, Your're my Home)
Swayzak...Make Up Your Mind
The Postal Service...Such Great Heights
Darkest Hour...Nickel Creek
Metric...Dead Disco
Jens Lekman...You Are The Light
The Rolling Stones...Under My Thumb
Lynard Skynard...Alabama Bound
The Decemberist...The Engine Driver
Katerine...Louxor j'adore
KT Tunstall..Suddenly I See
Tom Petty...You Don't Know How It Feels
Jenny Lewis...The Changing Sky
Cat Power...The Greatest
Abba...Summernight City
David Bowie...Rock'n Roll With Me
Camper Van Beethoven...Eye of Fatima
The Ramones...I Don't Want to Grow Up
Rufus Wainright...Danny Boy
Architecture in Helsinski...Maybe You Can Owe Me
The Pixies...Debaser
Wilco...At Least That's What You Said

PPP: l'annus horribilis

Bon, enfin me direz-vous. L'éléphant libéral québécois a accouché de sa souris privatisante? Il va nous parler du pont de l'autoroute vingt-quelque-chose entre Montréal et Laval?
Pas du tout. j'aimerais vous parler du Pauvre Pierre Pettigrew, sur qui les tuiles s'accumulent sur sa crinière argentée. Voyons voir, pas vraiment en ordre chronologique:
D'abord, il perd son chauffeur et le retrouve quelques mois plus tard. Gilles Duceppe sort dans un scrum quelques gags qui aurait été considérés extrémistes mais depuis la sortie du film Brokeback Mountain, ce genre d'humour est mainstream.
Ensuite, des danseurs presques nus font une parodie de YMCA à l'émission de fin d'année d'Infoman. Pierre-Petti-grew-ouh...
PPP déclenche une tempête médiatique en traitant les chefs souverainistes de ''losers''.
Stéphane Laporte, dans sa revue de l'année dans La Presse, nomme Pierre Pettigrew et André Boisclair au premier rang se son palmarès des mariages gais les plus improbables.
Encore une fois en fin de semaine dans La Presse, nous retrouvons le nom de Pierre Pettigrew et l'expression ''à voile et à vapeur'' dans la même phrase.
Et finalement, PPP se fait agressé dans le métro par un homme dérangé qui veut lui voler son cellulaire. L'agression a au moins lieu à la station Côte-Vertu, pas à la station Beaudry...
Il ne manquerait plus que notre ministre se fasse battre par le Bloc dans deux semaines et la coupe serait pleine.

2006/01/06

En hibernation

(étirement)

Excusez mon absence. Je me suis endormi pendant les débats avant les Fêtes. Ai-je manqué quelque chose? Sweet Mother of God, comme dirait le poète décédé cette semaine Irving Layton, les Conservateurs en tête au pays? Holy Cow, les Conservateurs en deuxième au Québec?
Hum, à la suite de la lecture de ces premiers résultats de sondage encourageants pour Harper, je me suis dit que cela devait être une anomalie statistique mais quelques sondages subséquents semblent vouloir confirmer la tendance. Au pire, si on tient compte des marges d'erreur, les deux partis seraient à égalité.
Quelles sont les conséquences de cette avalanche de chiffres? D'abord, pour la première fois depuis longtemps, les Libéraux sont sur la défensive et les gaffes s'accumulent. L'astronaute qui partirait en orbite advenant une victoire du Oui, des annonces déjà annoncées, des promesses déjà promises, de l'argent neuf déjà vieux, you name it. Ajoutons à cela encore de nouvelles enquêtes de la GRC pour malversations et la coupe est pleine. Une dégringolade pourrait survenir ou pire, la crainte d'un dégringolade, des troupes qui desserent les rangs. The only thing we have to fear is fear itself. Pour les Libéraux, tomber est une chose mais l'impression dans les médias et les électeurs que les Libéraux tombent, c'est beaucoup plus grave.
Deuxièmement, la campagne risque de devenir très négative alors que Martin tentera de faire passer Harper pour un idéologue de droite, pour effrayer les électeurs ontariens plus centristes. Il a fait le coup en 2004 lorsque la soupe est devenue chaude pour son parti et cela a assez fonctionné pour sauver les meubles et placer le PLC à la tête d'un gouvernement minoritaire. Mais il n'y a rien de plus mesquin que le poltron qui est revenu de sa peur. Et les électeurs canadiens pourraient punir les Libéraux pour ces tactiques débilitantes.
Troisièmement, voyons plus spécifiquement ce qui se passe au Québec et en Ontario dans les sondages. Un score de 20% au Québec pour les Conservateurs signifierait 4 ou 5 sièges et assurerait une présence québécoise au cabinet. Au delà d'un tel résultat, les Conservateurs devront se réjouir fortement car 6 à 12 élus jetteraient les bases d'un renouveau pour le parti en terre québécoise et injecterait une nouvelle dynamique à la politique fédérale. En Ontario, qui réellement est en tête? Le PCC peut avoir 36% des votes nationalement mais puisque ses appuis sont concentrés dans l'Ouest, cette avance ne peux pas se traduire en sièges s'ils tirent de l'arrière par 3-4 points en Ontario où sont concentrés la majorité des sièges de la Chambre.
Donc, il faut attendre. Plus que 17 jours. Je peux retourner à mon fauteuil. Bonne nuit.

Ici la gauche québécoise, encore une fois


J'ai regardé hier la première de Ici Louis-José Houde à la SRC et bien que les extraits choisis sont plutôt géniaux dans son ensemble, j'ai été plutôt déçu par le segment politique. Quand les humoristes attaqueront-ils l'un de leurs, c'est-à-dire un péquiste, bloquiste, syndicaliste ou gauchiste? (Ok, ok, Jean-René Dufort ne s'est pas censuré l'an dernier avec Serge ''The Thumb'' Ménard mais je pense qu'il ne pouvait pas laisser passer l'occasion)
Je sais que je suis fatiguant mais est-ce que LJH ne pourrait pas laisser tomber la voie facile de temps en temps. Comparer René Lévesque et Jean Charest, c'est trop simple. D'abord, autres temps , autres moeurs. En 1969, il était possible pour les politiciens de fumer et parler de mini-jupes à la télé. Et la comparaison est malhonnête, Jean Charest n'est pas le politicien complètement terne que les extraits choisis montrent. Quiconque l'a vu durant la campagne référendaire de 1995 dirait le contraire. Évidemment, ce n'est pas bien vu en 2006 de défendre le Canada alors on ne peut montrer un Jean Charest allumé. On compare René Lévesque dans un discours historique et Jean Charest dans une conférence de presse à la suite d'une défaite épuisante certes mais très banale. Si on avait voulu réellement jouer le jeu des comparaisons, j'aurais pris André Boisclair, le contraste aurait été plus fort entre le père fondateur et son héritier. Moins drôle peut-être mais plus honnête.

Taper sur la laideur de Jean Chrétien? Comme il l'a si bien dit, cette joke-là a dix ans. Nous avons aussi vu un orateur du Crédit Social qui perd son dentier. LJH ajoute intelligemment cette fois que cet acte a dû disqualifier automatiquement ce politicien pour tous les postes électifs au Québec (mais pas dans son parti visiblement). Personne ne pourrait sérieusement voter pour une personne qui échappe son dentier sur un podium.
J'aurais poussé la chose plus loin. J'aurais fait une comparaison avec Robert Stanfield, leader conservateur des années '70, qui avait été pris en train de manger une banane à la télé. C'était l'une des premières images que les électeurs canadiens avait de lui car il était un candidat plutôt inconnu nationalement qui ne devait pas gagner le leadership conservateur. Banana Bob n'a jamais vraiment pu se débarrasser de cet image et il a perdu trois élections de suite face à Trudeau. Une autre photo de Stanfield a aussi circulé et elle montrait le leader conservateur échapper bêtement un ballon de football. Même si d'autres photos le montrait en train de l'attraper, c'est la photo du fumble qui a fait le tour des médias.
Le Canada et par le fait même le Québec venaient alors d'entrer dans un ère de politique spectacle où nous sommes malheureusement toujours.