2005/12/14

La télé vs le cinéma

Extrait du Globe and Mail du 19 novembre où deux critiques discutent des mérites de leur média préféré respectif:

''Actually, even good TV drama doesn't absolutely need to be watched, but just listened to. Try this experiment. Turn up the sound on The Sopranos, then leave the room, and you'll still be able to follow the narrative thread. Try the same thing with Sofia Coppola's Lost in Translation or Gus Van Sant's Last Days and you'll get completely disoriented in a matter of seconds. The difference is basic. Any film director worth the name uses the camera to advance and shape the story. Plot is just one component of the whole piece.''

ainsi que

''Yes, I will watch Da Vinci's Inquest, and hope that it's more appetizing than the cold porridge I've come to expect from most TV fiction on most of my 406 channels most of the time. I'll watch because I dearly want television to start living up to its promise. Just as dearly, I want film to stop sliding away from its potential. But for now, on balance, I'll take my chances at the big screen any night. How sad I won't see you there.''

Vous devinerai que ces deux extraits sont ceux du critique de film. Instinctivement, j'aurais tendance à me ranger derrière le cinéma. Pour plusieurs raisons:

* Je suis un anti-TV primaire. Pour moi, une télé ouverte, c'est un trou noir qui aspire tout: la conversation, l'attention, le silence.
* Curieusement par contre, on parle souvent pendant que la télé est ouverte mais pas pendant un film. Peut-être qu'inconsciemment, on sait fort bien que la télé elle-même est ambiante, tel le son des voitures pour quelqu'un qui habite au deuxième étage de la rue Sainte-Catherine. Il faut vivre avec et malgré.
* Comme il est écrit dans la deuxième citation, 500 canaux, c'est trop. Trop d'inepties. Trop de traductions délocalisées. Trop de voice-over de Paul Beauregard. Trop de spécialisations. Trop de biographies. Trop de reality. Trop de news. Trop de NASCAR.
* Les émissions de télé vieillissent mal par rapport aux films. Je suis certain que dans 10 ans, le navet Dukes of Hazzard sera moins mauvais que la série originale aujourd'hui, pour ce que nous en voyons au début du DVD du film de 2005. La silhouette de Jessica Simpson restera à jamais implantée dans l'imaginaire du ''cinéphile'' mâle, au même titre que le fameux poster de Farrah Fawcett en camisole rouge.
* Le ratio excellence/médiocrité est trop bas pour la télé. Pour chaque bon télétoman ou bonne télésérie, il y a 15 nullités, dont plusieurs shows de chaises insipides. Du côté du cinéma, si on exclut les films d'Ashton Kutcher, le ratio tombe à 1 pour 12. Mais je crois que pour le cinéma, il y a le choix du genre qui entre en ligne de compte. The Fantastic Four n'est pas un grand film mais un bon divertissement. Je crois que pour la télé, les attentes sont apathiques. On regarde ce qu'il y a parce que souvent, il n'y a rien d'autres, même à 500 canaux.
* Vrac TV (tous les parents ici vont comprendre).
* Les films ont un début, un déroulement et une fin, tout ça en 120-150 minutes à peu près. À la télé, il y a des téléromans qui n'ont ni un, ni l'autre et je pense principalement à Mon Meilleur Ennemi, probablement le pire téléroman de l'histoire de la télévision québécoise.
* Après 5 heures de télé conventionnelle, l'homme est près de l'abrutissement total. Il ne lui reste qu'à aller se coucher. Tandis qu'après 2 films par exemple, il lui reste une culture, même si ces deux films ne sont que de pures productions hollywodiennes. Il les a vu. Qui se souvient de l'Or du temps? Par contre, plusieurs personnes se souviennent de Deux femmes en or...

Cela dit, il existe tout de même d'excellentes émissions de télé, les américaines The Sopranos et 24h pour n'en citer que deux, Les Invincibles aussi, Omerta, La Petite Vie. Mais en général, est-ce que notre cinéma est supérieur à notre télé? Je pense que oui, malgré le retour à la terre actuel. Mais me diront les pro-tv, que dire de Star Académie, de Loft Story, de Tout le monde en parle? Est-ce bien de notre télé dont il s'agit?

2005/12/12

Les partielles: tout le monde gagne.

À l'heure où j'écris ces lignes, le PLQ se dirige vers la victoire dans son château-fort d'Outremont mais se dirige vers une cuisante défaite dans le très francophone comté de Verchères. Le porte-étendard péquiste Stéphane Bergeron est un député qui obtenait ces dernières années les plus grandes majorités lorsqu'il était pour le Bloc québécois.

Ce résultat n'est donc pas vraiment surprenant, d'autant plus que les élections partielles sont rarement favorables au gouvernement car la grogne populaire est souvent canalisée lors d'un vote sans conséquences réelles puisque le gouvernement est confortablement assis sur une majorité de sièges.

Par contre, on pourrait parler de victoire morale pour le PQ dans Outremont où le péquiste a fait une lutte réelle à une vedette du PLQ, l'ex-président du Fond de Solidarité de la FTQ, Raymond Bachand. Un score de 35% est honorable dans les circonstances pour l'Oppositio même s'il ne faudrait pas prendre cette performance pour une tendance de fond, étant donné la participation très décevante à cette élection. Qui n'ont pas voté? Des étudiants sans aucun doute, mais aussi beaucoup d'électeurs urbains qui n'ont pas été rejoints par la campagne et qui sont probablement trop occupés pour aller voter un lundi. Ces absents votent souvent pour le PLQ comme on le sait, puisque ce parti a détenu ce siège lors des 70 dernières années. Et étant donné la victoire probable, plusieurs ne se sont pas donnés la peine de se déplacer pour voter.

Quels sont les conséquences de ce match nul? Pour le PLQ, un remaniement ministériel est certainement dans l'air au printemps. Il faut faire entrer M.Bachand au Conseil des Ministres et il faut croire que ce ne sera pas au Ministère de l'Environnement mais dans un poste à caractère économique. Une jeu de chaises musicales est à prévoir et si j'étais Mme Théberge, je profiterais de la chaleur de ma limousine cet hiver.

Pour le PQ, comme je l'écris auparavant, l'élection dans Verchères n'était qu'une formalité, d'autant plus que c'était l'ancienne circonscription de Bernard Landry. Par contre, le résultat d'Outremont doit porter à réflexion pour André Boisclair. Si on ajoute les 5% du Parti Vert et les 8% de l'Union des Forces Progressistes, on s'approche solidement du candidat libéral. Lors des prochaines élections générales, une telle division du vote pourrait être fatale dans une dizaine de comtés, surtout urbains. Pour M.Boisclair, comment récupérer les votes des partis de gauche ou à tout le moins, la partie la plus centriste et neutraliser la frange la plus radicale?

À première vue, le plus grand perdant de ces partielles est Mario Dumont. Même si le résultat d'Outremont est catastrophique (moins de 2%, comme le lait), cette circonscription urbaine et multi-ethnique n'est vraiment pas le type de comté où l'ADQ pourrait faire des gains importants. Dans Verchères cependant, le résultat est beaucoup plus reluisant où les 10% de la candidate adéquiste placent le parti à portée du PLQ qui ne recueille que 17%. Avant de remporter un siège, il faut d'abord s'imposer comme solution de rechange et Verchères représente justement un type de comté prenable pour l'ADQ où la banlieue, le monde rural et les parcs industriels se côtoient. Donc les résultats ne sont pas si noirs pour M.Dumont.

Donc le PLQ est content, M.Bachand est élu et l'autre comté n'était gagnable. Le PQ est content parce qu'il a chauffé le PLQ dans Outremont. Et l'ADQ a chauffé le PLQ pour la 2e place dans Verchères et l'autre comté n'était pas gagnable. Alouette tout le monde est content, donnez-moi un Blackberry et je ferais tout un spin-doctor!

Le monopole de la LNI?

Premièrement, avant d'aller plus loin, j'aimerais tout de suite affirmer que je trouve les publicités libérales absolument insipides, idiotes et abjectes. On croirait voir un scandale des commandites de 30 secondes. ''L'humour marche fort au Québec, alors on va faire de l'humour dans un publicité et les gens vont voter pour nous''. Et dire que la ''pauvre'' compagnie publicitaire ne pourra pas être payée deux ou trois fois pour cette pub, éthique oblige.

Cela dit, je ne peux par contre que défendre le Parti libéral dans la controverse du jour sur l'utilisation du concept d'improvisation et par le fait même, de Ligue d'improvisation avec tout le décor conceptuel que cela comporte. Le co-fondateur de le LNI n'en a pas dormi de la nuit? Le pauvre monsieur avait le sommeil léger à mon avis, non pas à cause de la soi-disante utilisation frauduleuse de ''30 ans de travail'', mais plutôt face à la perspective d'un backlash à la Raymond Lévesque-Lucien Bouchard-Pierre-Marc Johnson de la part de ses amis souverainistes. Sans le vouloir, un Traître des Bleus a donné des munitions à l'équipe honnie des Rouges?

Si le Bloc avait loué les décors dans les mêmes circonstances, est-ce que M.Leduc s'objecterait aussi vivement? J'en doute fort. Et selon les informations fournies par les médias couvrant l'affaire, le Théâtre de la LNI a loué le décor sans demander aux emprunteurs ce qu'ils voulaient en faire. Une fois les décors loués, les publicités tournées et la campagne publicitaires lancée, n'est-il pas un peu tard pour s'apercevoir que l'utilisation du concept de LNI n'est pas celle que l'on aurait souhaitée?

À la limite, je pourrais comprendre que M.Leduc s'oppose à toute récupération du concept de la LNI à des fins politiques ou partisanes mais au risque de me répéter, si c'était le Bloc ou le PQ, aurait-il aussi dénoncé la situation? Si j'étais parano, je dirais que ça sent l'arnaque à plein nez. Laissons le PLC tourner ses publicités avec nos décors et ensuite dénonçons-les avec ferveur, pleurs et grincement de dents.

Je me demande si Ding et Dong ont demandé à la LNI avant de parodier leur ''sport'' dans leur sketch sur la LUI, la Ligue (H)Umaine d'Improvisation. Ou si les auteurs de Ramdam ont demandé à M.Leduc avant de faire jouer leurs ados dans la ligue de leur polyvalente. Interprétation juridique à part, l'improvisation fait partie du paysage culturel québécois depuis 30 ans et je ne pense pas que la LNI détient un monopole sur le concept, d'autant plus qu'elle loue les décors à quiconque sans vraiment s'informer de leur utilisation.

2005/12/08

Common people (version de Capt. Kirk)

She came from Greece,
she had a thirst for knowledge.
She studied sculpture at Saint Martin's College.
That's where I caught her eye.

She told me that her Dad was loaded.
I said, in that case I'll have a rum and coca-cola.
She said fine, and in thirty seconds time she said,

I want to live like common people.
I want to do whatever common people do.
I want to sleep with common people.
I want to sleep with common people, like you.

Well, what else could I do?
I said, I'll see what I can do.

I took her to a supermarket.
I don't know why,
but I had to start it somewhere, so it started there.

I said, pretend you've got no money.
She just laughed, and said oh you're so funny. I said, yeah?
Well, I can't see anyone else smiling in here.

Are you sure you want to live like common people?
You want to see whatever common people see?
You want to sleep with common people?
You want to sleep with common people, like me?

But, she didn't understand,

[Jackson]
She just smiled and held my hand.
Rent a flat above a shop.
Cut your hair and get a job.
Smoke some fags and play some pool.
Pretend you never went to school.
But still, you'll never get it right.
When you're lying in bed at night
watching roaches climb the wall,
if you called your Dad he could stop it all.Yeah.

[Shatner]
You'll never live like common people
You'll never do whatever common people do.
You'll never fail like common people.
You'll never watch your life slide out of view,and dance and drink and screw

[Jackson and Shatner]because there's nothing else to do.

[Shatner and Chorus]
Sing along with the common people.
Sing along, and it might just get you thru.'

[Chorus]
Laugh along with the common people.

[Shatner and Chorus]
Laugh along, even though they're laughing at you

[Shatner]
and the stupid things that you do'
cause you think that poor is cool.

[Jackson]
Like a dog lying in a corner,
they'll bite you and never warn you.Look out.

[Shatner]
They'll tear your insides out'cause everybody hates a tourist.

[Jackson]'Cause Everybody hates a tourist,
especially one who think
sit's all such a laugh.

[Shatner]Yeah, and the chip stains' grease
will come out in the bath.

[Shatner and Jackson]
You will never understand
how it feels to live your life
with no meaning or control
and with nowhere left to go.
You're amazed that they existand
they burn so bright,
while you can only wonder why.
Rent a flat above a shop.
Cut your hair and get a job.
Smoke some fags and play some pool.
Pretend you never went to school.
But still, you'll never get it right.
'Cause When you're lying in bed at night

Shatner]
watching roaches climb the wall,
if you called your Dad he could stop it all.
Yeah.You'll never live like common people

[Shatner and Jackson]
You'll never do what common people do.
You'll never fail like common people.
You'll never watch your life slide out of view and dance and drink and screw
because there's nothing else to do.

[Chorus]I want to sing with common people, like you.
I want to sing with common people, like you.
I want to sing with common people, like you.

2005/12/07

Si j'avais une Chrysler 300, ça changerait ma vie (version hip-hop)


Outta control_50 cent featuring Mobb Deep
We Will Be Burning_Sean Paul
Lose Control_Missy Elliot feat.Ciara & Farman Scoop
Put Your Lighter Up_Lil' Kim
Slippin'_Lil'Kim
Here We Go Again_The Game feat.Dr.Dre
No Stings_Lola ****
We Can Make It Better_Kanye West feat. Talib Kweli Q-Tip & Common
Run It_Chris Brown
Touch it_Busta Rhymes
Clockwork_Juelz Santana
Girls, Cash, Cars_Camron'
Kryptonite_Big Boi feat. Purple Ribbon Allstars
Random_Lady Sovereign
Oh Yes_Juelz Santana
We Belong Together (remix)_Mariah Carey feat. Jadakiss & Style P
Shake it off_Mariah Carey feat. Jay-z & Young Jeezy
9 to 5_Lady Sovereign
Get Throwed_Bun B feat.Pimp C z-ro, Young Jeezy & Jay-z
Sad arse strippa_Lady Sovereign

la version alternative est à venir. Any suggestions?

Moby Dick

''Ainsi, Achab pouvait espérer trouver sa proie, non seulement grâce au juste choix de l'époque et du lieu de séjour du cachalot en des territoires alimentaires déterminés mais il pouvait même espérer l'y croiser, grâce à la subtilité de ses calculs, en traversant les vastes étendues qui séparent ses zones.''

Je trouvais la citation belle. Elle ne provient pas de Moby Dick de Herman Melville, mais dans un roman policier de Fred Vargas, Debout les morts.

Qu'est-ce que cela veut dire? Je ne sais pas. Mais pourrait-on faire un lien entre le Capitaine Achab et les chefs des 4 partis fédéraux, l'insaisissable baleine étant l'électorat?

Oh non, c'est vrai. Pour Duceppe et l'électorat québécois, on devrait plutôt parler de homards...

2005/12/01

Québec Évolution

(des Annales Anarchiques)

Le blues me guette. Anyway, les femmes sont toutes jalouses du blues, surtout ceux qui ne passent pu dans la porte. J'm'en allais l'aute jour sur la 20 et j'ai arrêté, décrissé, dans un bar sur le bord. J'ai eu un roadhouse blues. Arrivé à Montréal, on était dix mille sur la rue St-Paul, j'avais le blues de la métropole. Il faut que j'arrête de parler ainsi, ça s'en vient fleur bleue. Labatt Bleue, je t'aime, légère ou pas.

Ginette, t'as mis de la brume dans mes lunettes, t'as fait de moé un animal. Fais-moi sauter dans ta piscine Citadelle, Michelle-ma-belle. Ce sont des mots qui vont bien ensemble, dans un Québec souverain. Seul sur le sable, les yeux du coeur. Je suis plus sensible à la publicité. Cochez oui, cochez non. Incognito. Unisons-nous, gens du pays. C'est l'temps d'une dinde.

Pour un instant, j'ai oublié mon oncle Hector qui est revenu d'Acapulco. J'ai pensé à toi, et même un peu plus, j'ai rêvé d'une journée d'Amérique. Pied-de-poule. Quand les hommes vivront d'amour, il n'y aura plus de blondes, ni de poissons. Bye-Bye mon cowboy! Sauvez mon âme car le rouge est une couleur passion. J't'aime comme un fou, ouindi-ouindi, ouindi-ouindi-ouin-ouin, mais les tiennes où sont-elles? Ma blonde m'aime, lavez-lavez the Box. I want to pogne. L'impoésie, c'est zéro. Merci Félix!

Questions sans réponses

Vous ne le savez peut-être pas mais j'ai un bac en sciences politiques de l'Université Laval. Durant les cours, pendant que certains étudiants -qui sont devenus par la suite journalistes de Radio-Canada- prenaient beaucoup de notes et posaient des questions beaucoup plus portées sur l'étalement de leur propre savoir que sur la quête ultime d'un réponse véritable, je griffonnais des niaiseries avec mes collègues du fond de la classe.
À la fin de notre parcours académique, toutes ces pensées ont été colligées dans une chemise sous le nom d'Annales...(trop grivois pour être écrit ici). J'ai rebaptisé le recueil, Annales Anarchiques.

Voici un texte écrit un mercredi après-midi, à la fin des années '80 (c'est plus in que le début des années '90):

Comment Madame X ne s'aperçoit-elle pas qu'elle est plate à mort?

Combien d'eau boit-elle dans une année?

Sait-elle qu'elle dut des ''ehhhhh'' à chaque groupe de 2 mots?

Sait-elle que 80% , et même plus, des étudiants la méprisent?

Sait-elle que je me paie sa tête à chaque cours?

A-t-elle des actions dans un journal quelconque?

Lit-elle Châtelaine?

Connait-elle la franc-maçonnerie?

Sait-elle que l'on nage dans l'abstrait?

Pourquoi enseigne-t-elle?

Comment est-elle arrivée à ce poste prestigieux?

Pourquoi tout le monde a le goût de crisser son camp pendant le cours?

Pourquoi fait-elle des ateliers de discussion dans le cours?

Je la haïs.

La télé de force

''-Vous puez le dogme rassis! Vous flattez des consciences contentes de jésuites gras sous vos airs casseurs et de défonceurs! Vous croyez ce que vous dites comme si vous étiez inspirés par l'Esprit-Saint! Vous me faites marrer! Curés! Curés! Curés! Tout ce que me donne vos sermons, c'est l'envie de faire le contraire! Votre paradis rempli d'intellectuels engagés, de lécheurs d'intellectuels engagés, de Chinois tous habillés pareil, de forcenés de la pollution, je veux pas y aller, je crèverais d'ennui. Vos saints me dégoûtent tellement de votre bien qu'ils me donnent envie de faire votre mal! Dites-moi ce qu'il faut faire pour être damné par les petits cons pontifiants de votre espèce...que je le fasse...tout de suite.'' (p.198-199)
-Réjean Ducharme, L'Hiver de force, Gallimard, Paris, 1973

Je ne sais pas où l'auteur a pu trouvé l'inspiration pour un tel fiel. En 1973, Tout le monde en parle n'existait pas pourtant...

2005/11/26

L'heure de vérité sonne...pour qui?

Jeudi dernier, Stephen Harper affirmait aux Communes que l'heure de vérité des Libéraux approchait et que bientôt, les Canadiens les jeteraient dehors pour leur rôle dans le scandale des commandites.

L'heure de vérité approche certainement. Mais elle approche pas nécessairement pour Paul Martin mais plutôt pour le chef de l'Opposition. À regarder le dernier sondage publié ce matin, 39-29 pour le PLC, une copie presque conforme du dernier scrutin de juin 2003, je m'inquièterais si j'étais Stephen Harper.

Sauf que le chef du PC a accès à beaucoup plus d'information que moi et je suis convaincu que les sondages internes de son parti lui montre une éclaircie et une tendance lourde qui pourrait mener à un gouvernement conservateur, probablement minoritaire. Sans cela, je doute que Harper se soit empressé à pousser le gouvernement vers une défaite en Chambre, ce qui déclenchera lundi des élections pour la mi-janvier.

Si j'avais le choix, je crois que j'aimerais mieux être dans les souliers de Harper plutôt que dans les souliers de Martin. Ce dernier traîne un bagage beaucoup plus lourd (les commandites) et l'alternance du pouvoir va bien finir par le rattraper. Si Martin gagne, les Libéraux seront au pouvoir pour 2 ans ou peut-être même 4 ans, ce qui porterait règne à 16 ans de pouvoir. Est-ce que les Libéraux méritent une telle confiance?

Tout dépendra de la qualité de la campagne qui sera mené par les Conservateurs. Leur chef n'a pas droit à l'erreur, la campagne doit être sans faille et il doit marteler à peu près le même message: la corruption, la corruption, la corruption, sans nécessairement s'empêtrer dans son propre programme. Et espérer que les gens vont surtout penser aux commandites lors du vote.

Parlant de programme, ce qui complique les choses justement, c'est que le PLC se présente presque comme le parti de la droite. Avec des baisses d'impôts de 38 millions consenties aux contribuables et certains assouplissements à la taxe sur le capital pour les entreprises, il serait difficile de faire mieux pour le PC, sans être étiquettés comme le parti des riches.

Au Québec, est-ce que le PC pourrait se tailler une place entre le PLC et le BQ? Le combat s'annonce plutôt difficile, surtout aprês avoir aperçu les premiers signes de la stratégie d'Harper: votez contre la corruption du PLC et contre la séparation des Bloquistes, votez pour nous.

You got it all wrong Stephen. Il ne faut absolument pas braquer les gens face à leurs choix passés mais les assurer de leurs choix futurs. Est-ce qu'on peut s'entendre pour dire que le plein de vote par les Conservateurs doit être fait du côté des électeurs bloquistes? Alors il ne faut pas dénigrer la souveraineté et associer le mouvement au terme péjoratif ''séparation'' car il y a parmi les électeurs bloquistes des fédéralistes modérés qui n'accepteraient pas de se faire dire qu'ils font des mauvais choix depuis 1993.

Le message du PC au Québec devrait être: vous voulez punir les Libéraux, nous respectons votre choix de voter pour le Bloc, ce parti a défendu vos intérêts dans le passé mais donnez-nous une chance de battre les Libéraux, d'ajouter des députés à l'équipe du Parti Conservateur. Le message doit être positif, rassembleur, il doit presque exorter les Québécois à voter pour le PC, même si cela se fait au détriment de leur message pancanadien. Car le PLC ne manquera pas de rappeler au électeurs des autres provinces qu'Harper tend la main aux séparatistes. Mais le chef du PC soit demeurer digne et pédagogue, c'est-à-dire expliquer que les Québécois ne sont pas tous séparatistes etc.

Cinq, dix ou douze députés conservateurs au Québec serait une éclatante victoire pour le PC. Cette voie est à mon avis la meilleure à suivre pour les Québécois qui veulent que leurs vrais intérêts soient défendus.

2005/11/25

le cinéma québécois

J'ai finalement regardé C.R.A.Z.Y. , de Jean-Marc Vallée. Je m'attendais à beaucoup de ce film, étant donné les excellentes critiques. J'ai été un peu déçu.

Ce n'est pas que c'est un mauvais film, au contraire. L'interprétation est juste, le scénario est convaincant, les dialogues sont aussi percutants. Il y a de plus un peu de surnaturel dans le film, ce qui me rappelle les romans de Gabriel Garcia Marquez.

Il y a potentiellement dans ce film un thème qui a été beaucoup exploité dernièrement, la relation père-fils que tous les jeunes adultes mâles vivent à un moment ou à une autre de leur vie. Cela aurait à mon avis constitué un excellent point central dans le scénario.
Malheureusement , c'est l'ambivalence sexuelle de Zachary qui domine. Et ce n'est pas vrai que l'homosexualité est devenue tellement mainstream qu'elle touche tout le monde au même degré. Moi, je ne me suis identifié aucunement au personnage principal tout au long de ce coming-out qui ne finit plus. On aurait pu faire le même film à propos de la vie de l'aîné, du cadet obèse, du sportif ou du nerd. Mais on dirait qu'on a choisi de montrer les hétéros de la famille comme des stéréotypes débiles alors que le seul homosexuel est digne de raconter son histoire. Moi, j'ai été réticent à embarquer là-dedans. Ce n'est pas que je suis homophobe mais la critique n'a pas reflété cet aspect qui est selon moi omniprésent dans le film. Il n'y a de plus aucune légèreté dans le traitement du sujet. C'est sérieux et grave et ambigü du début à la fin.

L'autre aspect qui m'a dérangé de ce film, et ces propos ont été repris par Nathalie Petrowski il y a quelques mois, concerne l'absence de références historiques québécoises. Bien sûr, la trame sonore est rafraîchissante sauf qu'elle est plutôt banale si on compare aux trames sonores de films américains qui nous font découvrir des petits bijoux musicaux oubliés (ex. High Fidelity ou Fear and Loathing in Las Vegas). Changes de Bowie, c'est bon mais quand même assez commercial.

Évidemment, quand on écrit un scénario, on a deux choix. Ou bien on fait un film universel, culturellement anonyme, ou bien on fait un film particulier, fixé dans un cadre culturel ou social précis. Les meilleurs scénarios sont souvent ceux qui combinent l'un et l'autre. Par exemple, Les Invasions Barbares traite d'un thème universel, la mort, dans un enrobage culturel québécois, à la limite universitaire. Le scénario fait donc une sorte de boucle.

Dans C.R.A.Z.Y., on a décidé de faire dans l'universel, sans toucher vraiment à la culture québécoise. Il y a bien ici et là des signaux et des indices qui font que l'action se déroule au Québec, mais si on avait remplacé un sigle du PQ par un bouton Carter for President, l'action aurait pu aussi bien se dérouler à Chicago qu'à Montréal. Au fait, est-ce bien à Montréal que ça se déroule?

En conclusion, C.R.A.Z.Y. demeure un bon film mais je ne crois qu'il mérite toutes les bonnes critiques qu'il a reçu depuis le début et certainement pas une nomination aux Oscars.

Le Polyiste en vrac

Silence sur Nathalie dans ce blogue? Hum. Je ne sais pas pour qui prendre position. Prendre pour la bonne compagnie privée Quebecor, qui dénonce et verse tout son fiel sur les pédophiles et crottés de tout acabit? Ou prendre pour le méchant radio public Radio-Canada qui finance les activités de la seconde génération du Crotté suprême, devenant ainsi coupables par association d'un crime odieux? Quand je vous écrivais à propos de la guerre des réseaux...
Et quand je vous dit que trois jours avant la publication de Briser le silence, il y avait déjà à la bibliothèque du coin 18 personnes sur la liste d'attente pour les trois exemplaires. Ousse qu'on s'en va?
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Conrad Black veut sa citoyenneté canadienne? Ce qui était un embarras pour lui il y a quatre ans pourrait maintenant l'empêcher de faire 80 ans de prison aux États-Unis? Quoi, Lord Black de Crossharbour veut maintenant nous faire honneur de partager la même citoyenneté que nous, les mangeux de beignes, buveux de piquette et passeux de publisac? Vous savez, quand on fait face à une justice qui a des dents et qui ne ferme pas les yeux sur les crimes commis par des cols blancs, même une république de bananes comme le Canada a des bons côtés. Ce qui est drôle, c'est que les deux acteurs principaux du drame passé, Lord Black et M.Chrétien, vivent à peu près leur déchéance en même temps. Quel que soit les résultats de leurs démêlés avec la justice, les temps sont durs dans la cellule de l'opinion publique.
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La campagne de publicité de Toblerone, dont les messages télévisés: Ne peuvent-elles pas être plus à double-sens ou bien c'est moi qui voit des double-sens partout?
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''Pompidou, Baudoin, Trudeau sont corrects. Ils ne veulent rien changer; ils sont contents que nous restons épais comme nous sommes. Ils nous laissent jouer tranquille dans notre coin pourvu que nous les laissions jouer tranquilles dans le leur. Plus ces gens-là n'ont pas d'idées, plus on les aime.'' Vous pensez que cette citation provient du Devoir ou de l'Aut' Journal? Détrompez-vous, c'est à la page 16 de L'hiver de force, par Réjean Ducharme en 1973. Si l'auteur, à travers la voix de ses personnages, trouve que Trudeau n'a pas d'idées, que dire de Martin, Charest, Boisclair, Duceppe et la plupart des politiciens contemporains?

U2 setlist 22 novembre (Madison Square Garden, NY)

City of Blinding Lights
Vertigo
Elevation
Electric Co.
I Still Haven’t Found
Beautiful Day
Original of the Species
Sometimes You Can’t Make It On Your Own
Love and Peace or Else
Sunday Bloody Sunday
Bullet The Blue Sky
Miss Sarajevo
Pride in the Name of Love
Where the Streets have no Name
One
Until the End of the World
Mysterious Ways
With or Without You

Stuck in a Moment
Instant Karma

2005/11/20

Apocalypse Now

Francis Ford Coppola
y'é fucké raide, man.

2005/11/19

Top 10 des meilleurs albums de U2

je l'avoue, j'ai toujours aimé U2 et j'aimerais comparer mon palmarès avec le vôtre:

1) All That You Can't Leave Behind
2) The Joshua Tree (les trois premières chansons sont des classiques)
3) Zooropa (j'adore certaines pièces dont Stay et The Wanderer avec Johnny Cash)
4) Rattle and Hum (il y a des pièces très fortes sur cet album: Helter Skelter, God part II, Love Rescue Me)
5) The Unforgettable Fire (Bad, la pièce titre The Unforgettable Fire)
6) Achtung Baby (bien qu'excellent et innovateur à l'époque, on dirait que le son de cet album vieillit mal, comme un CD d'Oasis par exemple)
7) 8) Boy, War, October, Under a Blood Red Sky (albums que je ne possède pas et que je connais moins, je sais, je ne suis pas un vrai fan)
9) How To Dismantle An Atomic Bomb (très déçu de cet album, pas assez rock à mon goût)
10) Pop (album de fin de contrat on dirait)

U2 setlist 18 novembre (Philips Arena, Atlanta)

18.11.2005

City of Blinding Lights
Vertigo
Elevation
Beautiful Day
Still Haven’t Found What I'm Looking For
Mysterious Ways
Original of the Species
Sometimes You Can’t Make It On Your Own
Love and Peace or Else
Sunday Bloody Sunday
Bullet The Blue Sky
Miss Sarajevo
Pride in the Name of Love
Where the Streets Have No Name
One
Until the End of the World
The Fly
With or Without You

rappel:
Stuck in a Moment
Yahweh
All Because of You
40

je trépigne d'impatience même si nos billets sont derrière la scène grâce à mon frère-l'organisateur.

2005/11/18

L'insoutenable pesanteur du PQ

Mesdames et messieurs, are you ready to rumbllllllllllllleeeeeeeeeeeeeeeeee?
Dans le coin droit, l'aspirant au titre, il a du style, il est jeune, il est articulé, il est tribun, il est en pleine possession de ses moyens, il est le chef du PQ, André Boisclair!
Dans le coin gauche, ils sont vieux, ils portent des hush puppies, ils fument la pipe, ils enseignent au cégep, ils ont toujours les mots ''nation'' et ''traître'' dans la bouche, ils sont l'âme et la conscience du PQ, les Purs et Durs de l'Indépendance!
Le combat commence et dès le début de la cloche, l'aspirant au titre tente d'attirer son adversaire dans le coin avec la feinte du programme mais les PDI s'exquivent. Ceux-ci se glissent sur les cordes afin de trouver une angle par laquelle ils attaqueront le nouveau chef. Un jab de la loi 101? Un uppercut de la dette? Un crochet du référendum? Les deux adversaires continuent de s'étudier. Boisclair tente de repousser les attaques. Les PDIs tente une combinaison vote de confiance-question référendaire et atteignent solidement l'aspirant, qui s'écroule. Les champions se retirent dans leur coin, l'extrême-gauche pendant le compte.

Je plaisante évidemment. L'arrivée d'André Boisclair se fera certainement en douceur. Ses conseillers vont tout faire pour ne pas défaire l'image du Sauveur, surtout avec le temps de fêtes qui approche. Mais le scénario présenté pourrait se réaliser si le nouveau chef n'impose pas son pragmatisme au sein d'un parti réputé pour être difficile avec ses chefs.
Je ne peux comprendre que des péquistes puissent en toute conscience huer Lucien Bouchard. C'est l'arrivée de Bouchard à la tête du Oui au milieu de la campagne référendaire de 1995 qui a fait que le Oui a obtenu 49%. Une défaite par 20 points comme en 1980 aurait rendu impossible la tenue d'un troisième référendum, quoiqu'en disent les dénigreurs de Bouchard. Où serait le PQ sans le Rêve de l'indépendance?
Nous avons une culture politique assez particulière au Québec. Jamais Bill Clinton n'aurait été hué à une convention démocrate, ni Jimmy Carter, pas plus que George Bush père à une convention républicaine. Les ''vrais'' partisans, pour employer une métaphore sportive, adorent les joueurs de leur équipe et reconnaissent les efforts des leurs, malgré leurs défauts et leurs échecs. Nous au Québec, on aime les politiciens jetables. Regardez-bien la trajectoire de Boisclair dans les prochaines années.
Le ministre fédéral Pierre Pettigrew, dans une envolée aussi échevelée qu'écervelée, a traité cette semaine les chefs du PQ de losers (Et John Turner? Et son ancien boss Claude Ryan?). À mon avis, les vrais losers, ce sont les péquistes qui ont hué Lucien Bouchard et Pierre-Marc Johnson.

2005/11/17

Un mode de scrutin défavorable au PQ?

Mardi soir dernier, entre deux téléromans, le match Canadien-Panthers et un film de guerre à TQS, le PQ a finalement choisi son nouveau chef. Nous sommes loin des longues fins de semaines et des interminables dimanches des congrès politiques d'autrefois. Conciliation travail-famille j'imagine. Il reste que le timing d'une telle annonce, un mardi soir, ça fait poche, ça fait cheap. Pas aussi cheap que le Bachelor mais quand même...
Mais les irréductibles péquistes me diraient que mardi soir coïncidait avec le 29 anniversaire de la prise du pouvoir par le PQ en 1976. Justement, ce n'était pas le 30e anniversaire, c'était juste le 29e, ce qui justifiait amplement le fait de déplacer l'événement à un weekend rapproché.
Bien que j'étais assez jeune, je me souviens relativement bien du congrès de 1983 où Brian Mulroney a été élu chef du Parti progressiste-conservateur. La situation était semblable à celle du PQ, le chef Joe Clark avait reçu précédemment un vote de confiance de 66.9%. Il jugea alors ce pourcentage était insuffisant et décevant et il déclencha aussitôt une course au leadership dans laquelle il serait candidat afin de faire taire ses détracteurs, idée que Bernard Landry a contemplé pendant presque tout l'été pour finalement refuser d'entrer dans la course à l'automne. Plus ça change, plus c'est pareil, à quelques différences près.
D'abord le PQ a choisi pour des raisons d'image et d'argent de privilégier un mode de scrutin téléphonique où tous les membres du parti pourraient voter. Plus besoin de délégués, ni de congrès, tout le monde vote par téléphone et c'est très démocratique. Ce l'est tellement en fait que semble-t-il que même les bébés, les plantes et chihuahuas pouvaient aussi le faire. Même si on raconte que les organisateurs de Mulroey avaient déjà nolisé un autobus remplis de robineux du Old Brewerie Mission pour paqueter une convention locale mais je me demande si le vote d'une plante aurait été possible à la salle des Chevaliers de Colomb du coin?
Tout le monde semble estomaqué par l'ampleur de la victoire d'André Boisclair alors qu'il a été élu au premier tour avec une majorité de 54%. Il faut se calmer. C'est bien mais c'est seulement 4% au dessus du seuil de la majorité simple et surtout, c'est 22% de moins que le pourcentage de satisfaction exprimé par les délégués à Bernard Landry lors du fatidique vote de confiance du printemps dernier.
Faisons un parallèle avec la situation de Mulroney en 1983. Comme le PQ, le PC est un parti historiquement divisé. Mulroney l'a emporté après 4 tours de scrutin avec 54% des voix des délégués. Semblable à Boisclair? Pas du tout. Tout au long du déroulement du vote, Mulroney a réussi à récolter les appuis formels de 3 candidats mineurs, dont Michael Wilson, qui deviendra plus tard son ministre des Finances. Il obtiendra ultimement aussi l'appui de la majorité des délégués de John Crosby, qui termina troisième au troisième tour et qui se désista. À l'aide d'un mode de scrutin favorable au jeu des alliances, Mulroney s'est donc retrouvé à la tête du PC divisé mais certainement moins divisé que le PQ actuellement.
M.Boisclair est arrivé à ce pourcentage en un tour est excellent pour lui et son organisation. Sauf que malgré toutes les courbettes et invitations adressées à ses adversaires, M.Boisclair arrive à la tête d'un parti plus divisé que jamais par cette course. Le nouveau chef a-t-il vraiment besoin de Bernard, Legendre, Marois et compagnie? Pas vraiment, il a remporté la course sans et malgré eux. Mais vous savez ce que les Anglais disent, keep your friends close but your enemies closer, je suis certain que M.Boisclair sait qu'il doit garder tous des adversaires près de lui, même les potentiels Brutus. Est-ce que Pauline Marois peut être nommée à un poste plus important que celui qu'elle détient actuellement dans le cabinet fantôme de l'opposition, soit critique en matière d'éducation?
My point is : le PQ aurait dû garder un mode de scrutin traditionnel avec élection des délégués dans les comtés et un congrès tenu lors d'une fin de semaine où il pourrait y avoir les discours des aspirants le vendredi, une soirée d'adieu au chef le samedi (et certainement quelques huées tant qu'à y être) et finalement le vote le dimanche, juste à temps pour Star Académie!

2005/11/16

le shake'n bake irakien

N'est-ce pas plutôt ironique de retrouver aujourd'hui les États-Unis dans une controverse concernant des armes chimiques, eux qui sont entrés en guerre en Irak justement pour retrouver ce type d'arme dans l'arsenal de Saddam Hussein?
En effet, la télévision d'état italienne affirme dans un reportage que le phosphore blanc, un type de métal qui ressemble à de la cire et qui est extrêmement inflammable lorsqu'exposé à l'oxygène, a été utilisé comme arme contre les rebelles irakiens de Fallujah, causant plusieurs dommages parmi les populations civiles de la région.
La réponse américaine était toute prête, le phosphore blanc n'est pas considéré comme une arme chimique mais comme un arme conventionnelle reconnue qui est principalement utilisée pour créer un écran de fumée afin de protéger les troupes américaines de l'ennemi. Il est utilisé en combinaison avec d'autres munitions et est dispersé à l'aide de mortiers principalement.
Le problème est que selon l'ONU, cet arme est interdite selon la Convention sur certaines armes conventionnelles de 1980 mais ce document n'a jamais été signé par les États-Unis mais ceux-ci ont signé un traité ultérieur sur les armes chimiques de 1997 qui interdit l'utilisation de substances qui peuvent tuer ou incommoder les populations combattantes ou civiles. Donc en gros, on peut utiliser le WP dans une bataille, en autant qu'il ne soit pas utilisé directement sur des cibles humaines.
Or dans le cas de Fallujah, il semble que cette arme ait été justement utilisée contre des cibles humaines, comme une munition efficace et polyvalente. On parle même d'une arme psychologique utilisée dans certains cas pour démoraliser l'adversaire à la fin des combats.
Vous allez me dire que cette transgression est une pâle copie de l'utilisation du gaz moutarde par Saddam Hussein sur les populations kurdes et vous avez certainement raison sauf que cela en dit long sur l'état d'esprit des troupes de la mini-coalition. Peu importe les moyens, la victoire à tout prix. Un peu comme le personnage du général dégénéré interprété par Robert Duvall dans Apocalypse Now: ''humm, I love the smell of Napalm in the morning''.
Vous savez le terme utilisé par les soldats américains lorsqu'ils utilisent cette munition? Le shake'n bake. Hello la banalisation. Ça donne le goût de s'enfiler un poulet à l'irakienne n'est-ce pas?

2005/11/11

Le Grand Satan

''Les médecins devront choisir leur camp, affirme une spécialiste'' titre La Presse ce matin. Le gouvernement québécois doit se plier au jugement de la Cour Suprême sur l'affaire Chaoulli, qui ordonne aux gouvernements de permettre aux compagnies d'assurance privées de couvrir les soins prodigués par des médecins qui se sont exclus de la RAMQ.

La gauche québécoise est très alarmiste à ce sujet et elle ressort encore une fois les épouvantails de la shed, avec des termes comme privé, deux vitesses, système parallèle, santé pour les riches et les pauvres. Le débat n'aura pas encore lieu. Tout est blanc et tout est noir. Tout le monde est riche ou pauvre. Tout le monde est lucide ou solidaire.

Qu'est-ce qu'il y aurait de mal à introduire un peu de privé dans système de santé? La France le fait, l'Angleterre aussi, les pays scandinaves aussi. Pourquoi au Québec, une telle chose ne serait pas possible? Si quelqu'un veut reporter l'achat de la Subaru de ses rêves pour se faire opérer au genou, pourquoi pas? Surtout un tel le système apporte de l'argent neuf dans le système public.

Loin d'être un invention du Grand Satan capitaliste, le privé ne veut pas seulement dire profits et inégalités mais aussi efficacité (dans son ensemble), compétition, choix, maximisation des ressources, justice. Nous y reviendrons.

Il y a plusieurs manières d'introduire dés éléments de privé dans notre système de santé. Le gouvernement pourrait abandonner une partie de son rôle de fournisseur de services. Pour un opération de routine au genou par exemple, le gouvernement pourrait fixer un paiement de 1200$ à un fournisseur privé de service, en sachant qu'il lui en coûte 2000$ pour la même opération dans le public. Ces chiffres sont fictifs, je ne suis pas médecin et je n'ai aucune idée des coûts. Sauf qu'on assisterait rapidement à l'apparition de cliniques privées pour profiter de cette ''subvention''. D'une part, le gouvernement pourrait sauver 800$ par acte et déengorgerait par le fait même les listes d'attente. Les hôpitaux publics pourraient aussi louer les salles d'opération qui ne sont pas en fonction 24h sur 24h parce que les coûts rattachés sont trop élevés.

Par contre, il aurait lieu de fixer certaines balises dans ce décloisonnement du système de santé québécois. Justement, les médecins ne devraient pas à choisir leur camp et la loi devrait justement les obliger à oeuvrer une partie de leur temps dans le système public. Si 120 orthopédistes décidaient actuellement de quitter le système public pour oeuvrer dans le privé (sur 293) dans une sorte de ruée vers l'or, je crois que dans les faits, cela créerait effectivement une situation de déséquilibre néfaste au système public. Par contre, la main invisible du marché ferait prendre conscience à beaucoup d'entre eux que le Québec n'a pas assez de personnes prêtes à payer pour se faire soigner pour faire vivre tous ces spécialistes privés. Plusieurs réintègreraient probablement le confort du système public au bout de quelques années. Il est donc important de fixer des règles afin s'assurer la protection du système de santé québécois mais en même temps de permettre une certaine flexibilité nécessaire à la compétition.

Par contre, les usagers devraient choisir leur camp. Vous vous présentez dans un clinique privée pour votre genou et qu'il vous faut un radiographie, un plâtre, de la physiothérapie spécialisée? N'attendez-vous pas à ce que le système public prenne le relais gratuitement. Vous voulez payer? Vous payez jusqu'à la fin. Une telle séparation empècheraient les médecins en pratique privée de déléguer les cas peu payants en milieu de parcours.

Une exception par contre, la pédiatrie et les soins pour enfants devraient demeurer gratuits jusqu'à 18 ans. À quoi bon dépenser des millions dans des garderies et des congés parentaux si un accident ou une maladie annule les bienfaits de ces programmes sociaux?

Le système de santé a besoin d'argent et les gouvernements (le déséquilibre fiscal, c'est un autre débat) ne peuvent en donner plus. Il faut aller chercher les fonds où ils sont, c'est-à-dire dans les poches des usagers. De plus en plus de baby-boomers prendront leur retraite dans les 15 prochaines années et je ne crois pas que ceux-ci, assis sur des fonds de retraite bien garnis, mettent de côté la pétanque pendant 6 mois s'ils ont besoin de se faire opérer à une hanche. L'histoire nous dit que ce qu'un baby-boomer veut, Dieu le veut et vite. La masse dictera encore une fois les priorités du gouvernement. Mais cette fois-ci, c'est toute la population québécoise qui tirera profit d'un sauvetage in extremis du système de santé public québécois.

2005/11/10

Chronique ce-que

Ce que je lis: Je suis un peu gêné de ce que je lis présentement. C'est mon petit côté Chicken broth for the soul. Je suis en train de lire ''Ils ont osé!: 40 exploits incroyables'' qui parle de courage et d'audace. C'est un-peu-pas-mal bonbon mais ça se lit bien et étant donné que ce sont 40 chapitres séparés, je peux sauter ce qui est moins intéressant. D'habitude c'est le contraire non, on saute que ce qui est intéressant? De plus, c'est un livre de la bibliotèque. Est-ce que je suis en train de me justifier? Je vais me taper Houellebecq ou Les Mémoires d'Hadrien après, en guise de mortification pour me purifier de mes péchés.
Parlant de cilice mortificatif, j'avais auparavant traversé diagonalement''Les secrets du code Da Vinci'' de Dan Burstein, une collection de textes journalistiques et d'articles scientifiques (quelquefois pseudo-scientifique) ayant pour objet d'analyser le best-seller The Da Vinci Code de Dan Brown. C'est quand même assez intéressant et ça donne le goût d'aller fureter sur le Web à la recherche de pistes. By the way, avez-vous vu la bande-annonce du film?
Je me suis envoyé aussi Le Parfum de Patrick Süskind. C'est tout un roman. Une histoire moyenâgeuse où se mêlent alchimie, religion, géographie et histoire et un roman policier à la fois. Alors que l'histoire débute lentement, la fin inattendue déboule comme un crescendo. Durant la lecture de certains passages, on respire l'histoire de Grenouille, le personnage principal qui nous est à la fois répugnant et sympatique.
Juste auparavant, j'ai terminé sur les chapeaux de roues Until I Find You de John Irving. Un se ses meilleurs romans. Et un roman à relire car la fin explique le début.
Alors, Houellebecq ou Yourcenar? Bof, la purification attendra, je m'enfile un bon Vargas avant de continuer ma quête du St-Graal littéraire...

Ce que j'écoute: C'est assez hétéroclite depuis mon dernier Si j'avais un IPOD, ça changerait ma vie. Comment oublier Emmenez-moi de Aznavour quand on a vu C.R.A.Z.Y.? Quelques chansons de la bande sonore de Slap Shot, Get right back where we started from de Maxim Nightingale ou You make me feel like dancing de Leo Sayers. Par contre, incapable de trouver A little bit south of Saskatoon. Et avec le film Podium: Cette année-là et Alexandrie, Alexandra de l'ineffable Claude François. Évidemment, Ma Préférence de Julien Clerc aussi. Non mais ne vous inquiètez pas, le polyiste n'est pas complètement devenu quétaine: Z de My Morning Jacket dont les excellentes Wordless Chorus, It Beats for you et Gideon. Et je redécouvre Neil Young avec trois excellents albums: Prairie Wind, Mirror Ball (acheté) et Sleeps with Angels (acheté).

Ce que j'ai vu: Kingdom of Heaven (##1/2): dans la foulée du Code Da Vinci sauf que des batailles sans ogres ou gobelins, ça devient moins intéressant. Dans la lignée de Jarhead (pas vu), le bon vieux
Full Metal Jacket de Kubrick (####1/2). Transposez l'Irak sur le Vietnam, changer the suck par the shithole et ce film est encore d'actualité. Je ne me souvenais pas de tout ce que le sergent disait aux recrues dans la deuxième scène du film sauf que c'est tellement épouvantable que c'est presque comique.
Plus léger, le film français Podium(###) à propos de l'histoire d'un sosie professionnel du chanteur populaire Claude François. J'ai bien aimé. Ma blonde aussi, elle a pleuré deux fois.
Finalement, dans la catégorie World beat, The Motorcycle Diaries (###1/2). C'est l'épopée (fictive?) de deux médecins, dont Ernesto Guevara, célèbre icône révolutionnaire (publicitaire?) qui mêne les protagonistes aux quatre coins de l'Amérique Latine. Évidemment, le Che ne reste pas insensible aux inégalités entre les pauvres et les très riches, les hispanophones et les indigènes. Je ne regarderai plus mon chandail du Che de la même façon.

Ce que je consulte: Woxy.com, the future of rock, Danbrown.com, l'auteur de The Da Vinci Code,

2005/11/04

La guillotine est prête

À quand remonte la dernière fois où nous avons vu un politicien aussi populaire qu'André Boisclair en ce moment? Il ne faut pas tellement remonter si loin. En 1998, Jean Charest était plébicité à la chefferie du PLQ et il triomphait à 70% de popularité dans les sondages. Résultat étonnant quelques mois plus tard: il était écrasé par Saint-Lucien aux élections générales cet année-là alors que les électeurs respectaient la logique d'alternance au pouvoir et redonnait un deuxième mandat à l'équipe péquiste. En politique, six mois c'est une éternité affirment en choeur tous les commentateurs.

Est-ce que c'est ce qui attend André Boisclair? Je gagerais ma chemise que oui. Sauf que contrairement à M.Charest, qui était et qui est toujours à la tête d'un parti historiquement docile, M.Boisclair devra se méfier des couteaux qui sont toujours bien effilés au PQ. Il ne survivra certainement pas à une défaite électorale. Trop de prétendants, quelques belle-mères et un Gilles Duceppe libéré de sa promesse d'être à la tête du Bloc aux prochaines élections fédérales.

Même si le PLQ patauge dans les bas-fonds de l'opinion publique dans les sondages, son adversaire présumé André Boisclair patauge lui dans les méandres de son passé nébuleux. Cela semble inquiéter plus ses adversaires dans la course au leadership du PQ que la population en général qui est curieusement en majorité derrière lui. Avec raison à mon avis.

Les libéraux, étrangement silencieux face à la course au leadership de leurs adversaires, attendent probablement que André Boisclair soit solidement en selle pour le désarçonner. Je ne suis pas certain que l'épisode de la coke soit le seul squelette du placard de M.Boisclair. Si j'étais un militant indépendantiste, j'aurais peur que ce soit plutôt la pointe de l'iceberg.

D'ailleurs, les rumeurs courent à Québec sur le fait que sur toutes les cartes de membres vendues par l'équipe Boisclair, plusieurs ont été achetées par des libéraux afin de s'assurer que le jeune page grimpe sur le trône.

C'est ce qui trotte maintenant dans la tête des militants péquistes qui se retrouvent devant un dilemne: on risque avec André ou pas?

Ce qui est aussi compliqué dans cette situation, c'est que la course ne se terminera pas par un congrès au leadership. Dans une course normale, les candidats travailleraient avec leurs délégués. Les candidats marginaux pourraient se rallier aux candidats majeurs au deuxième tour et une dynamique de fond de type AB (anybody but...) pourrait se dessiner à la suite d'alliances pour bloquer la route à Boisclair et faire passer un candidat plus rassembleur comme Richard Legendre.

Sauf qu'un bien triste spectacle est à prévoir, loin du thrill normal des congrès à la direction des partis. Un probable couronnement est à prévoir. Le roi est mort, vive le roi. La guillotine est prête.

2005/10/27

Le blogueur en vrac

Lettre lue ce matin dans La Presse: ''Et dans un mois? Parlera-t-on encore de l'événement Pour un Québec lucide dans un mois?''. Ma réponse à ce perspicace lecteur? Parlons-nous de la DPJ encore aujourd'hui?
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Thomas Mulcair qualifie Stéphane Dion de ''méprisant''. Jean Lapierre traite Benoît Pelletier de ''péquiste''. J'aimerais bien qu'on m'explique pourquoi les fédéraux font la vie dure aux provinciaux. De la petite politique probablement. Depuis que le parti de PM2 a survécu aux Communes et qu'il se dirige peut-être vers un gouvernement majoritaire, il me semble que ses ministres québécois se font plus combatifs.
Erreur. Ils ne semblent pas comprendre que ''libéral'' est une marque au même titre que Tide, Colgate ou Gérald Tremblay. Ce qu'ils font reflète sur les provinciaux et vice-versa. Et quand il y a de la chicane, les effets négatifs sont doubles.
On dirait de plus que les dossiers avancent mieux au Québec quand c'est bleu à Ottawa et rouge à Québec ou le contraire. Dans ces cas-là, chaque côté peut ainsi affirmer qu'il a tenu tête à l'autre, qu'il a été cherché ce qu'il fallait pour son côté.
Prenez l'exemple du budget québécois qui été déposé un après-midi ce printemps. Paul Martin a décidé qu'il s'adressait à la nation ce soir-là pour parler des commandites. Pas la veille, pas le lendemain, la journée même du dépôt du budget. Qu'est-ce qui était à la une des journaux le lendemain? Les commandites évidemment. Et au lieu d'avoir un gouvernement provincial qui fait parler de lui de manière positive (ou neutre à tout le moins), les électeurs entendent parler des frasques du scandale des commandites de la bouche de Paul Martin. Aucun discernement dans l'agenda du Premier Ministre, aucune communication avec Québec. On se serait attendu à une telle chose de la part d'adversaires politiques ne pensez-vous pas? Après ''méprisant'' et ''péquiste::, pourquoi pas''mangeur de hotdog''?
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David Dingwall et blanchi dans la même phrase? Ce qui me fait tiquer royalement, ce n'est pas que les contribuables n'aient pas finalement payé pour le fameux paquet de gomme à 1.29$ mais sur le fait, qui demeure malgré les vérifications externes, que M.Dingwall a fait la demande pour se le faire rembourser. À 240000$ par année (4615$ par semaine) et 12% de bonus annuel, je pense que M.Dingwall est en mesure de s'acheter un paquet de gomme par jour sans qu'il perde le sommeil à la fin de chaque mois. Et après les politiciens se plaignent de leur cote auprès du public...
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Fly sur la protection de la loi sur la faillite. J'avais prévu le coup grâce à une méthode d'observation simple développée habilement par mon père. Depuis qu'il est à la retraite, une des activités préférées de celui-ci est de sillonner les rues commerciales de son patelin et compter le nombre d'autos dans le stationnement des commerces. Il avait ainsi prévu sans le vouloir la fermeture du restaurant Nickel's (3 chars un jeudi midi). J'applique depuis longtemps cette méthode moi-aussi, surtout quand je passe près des Promenades Saint-Bruno où le magasin Fly est situé. Six autos le vendredi soir dans un magasin de meubles et d'accessoires de décoration à bas prix, ce n'est certainement pas un gage de succès. Des chandelles, il faut en vendre en ta pour rentabiliser le seul investissement sur le bâtiment. Et quand votre concurrent se nomme IKEA en plus...
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Versons maintenant quelques larmes sur les travailleurs d'Imperial Tobacco de Guelph et d'Aylmer qui perdront leur emploi à partir de 2007. Au-delà des drames humains individuels qui se vivent dans les deux usines, on peut se consoler sur le fait que ces 650 travailleurs ont pu bénéficier ces dernières années d'un salaire moyen annuel de 84000$. Vous avez bien lu.
Allo le syndicat? La Terre appelle. Ne pensez-vous pas que vous en demandiez un peu trop lors des négociations? Quand on pense que les nouveaux employés mexicains vont probablement gagner 84¢ de l'heure...
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Richard Legendre veut faire de l'activité physique un mode de vie. Bonne idée. Mais avant de se lancer dans des crédits d'impôts pour l'abonnement à un centre de conditionnement physique (pourquoi pas pour ceux qui pratiquent le hockey ou le badminton aussi?) ou à augmenter les heures d'éducation physique au primaire, commençons par consolider les acquis que nous avons déjà en place. Seulement dans la municipalité où j'habite, il y aurait beaucoup à faire pour améliorer les infrastructures: la glace de l'aréna est mauvaise, le terrain de balle-molle et de football ne spnt pas drainés, la piscine publique extérieure a besoin de rénovation, l'herbe des terrains de soccer de la polyvalente n'est coupée que 2 ou 3 fois par été, le club de gymnastique aurait besoin d'un local permanent, l'école de danse aussi. Les besoins existent mais pas l'argent. J'ajouterais aussi que le manque de bénévoles est probablement le problème le plus important tous sports confondus. À quand un crédit d'impôt pour les entraîneurs ou une légère rémunération? Avant de se lancer dans un nouveau programme où la gestion de ce programme coûtera plus cher que les bénéfices que cela pourrait rapporter, investissons à la place dans du concret et dans du communautaire, non dans ces centres de conditionnement individuels et privés.

l'or bleu

J'ai été très surpris ce matin d'apprendre qu'au Québec, l'eau captée à des fins commerciales n'était pas soumise à un système de redevances comme l'exploitation des autres ressources naturelles. Pardon?

La nouvelle a été annoncée hier: la banque d'affaires américaine Morgan Stanley s'apprête à mettre la main sur l'usine d'embouteillage Eaux Vives Harricanna près d'Amos en Abitibi pour le coût de 18 millions. Cette eau, puisée dans une source réputée pour sa pureté, sera embouteillée et principalement acheminée en Chine où l'on prévoit que 5 millions de caisses seraient expédiées lors des 5 prochaines années.

Est-ce que je comprend bien? Non seulement les Chinois nous prennent-ils astucieusement nos emplois mais maintenant ils nous prennent aussi la seule ressource naturelle qui nous distingue du reste du monde, c'est-à-dire notre eau potable? Ils paient pour l'eau me direz-vous sauf que cet argent ne va pas dans nos poches mais dans celles de Morgan Stanley. Si le gouvernement du Québec ne met pas ses culottes et n'impose pas une redevance dans les prochaines années (il faut être indulgent quand même envers nos fonctionnaires), je crois que le terme ''vol'' serait plus approprié pour parler cet échange commercial.

Face à cette menace, certains candidats à la direction du PQ avancent que le gouvernement du Québec devrait nationaliser l'eau. Bonne idée sur papier mais en théorie, quelle eau? L'eau du fleuve? L'eau des municipalités? L'eau de source? L'eau de lacs, publics et privés? Beau débat public et juridique en perspective.

Pour ma part, je ne crois que le gouvernement n'a ni l'expertise, ni l'intérêt à créer un nouvelle société d'État dédiée à la ''possession'' de l'eau même si celle-ci pourrait ultimement s'avérer rentable. L'État québécois a tellement de missions aujourd'hui qu'il n'arrive plus à réaliser adéquatement ses missions essentielles: les routes, la police, les prisons, la justice.

Par contre, dans une perspective lucide, je verrais d'un très bon oeil l'imposition de redevances sur l'eau, en partenariat avec les municipalités.

Cet argent pourrait aller dans un fond de type ''héritage'', un peu comme en Alberta, au même titre que les profits d'Hydro-Québec ou la vente d'actifs québécois. L'objectif de ce fond serait la préservation financière des acquis du gouvernement dans une perspective à long terme. Par exemple, si le gouvernement décidait de vendre le Stade Olympique et certains de ces terrains aux alentours, l'argent irait alors dans ce fond et non dans les revenus généraux du gouvernement où ils seraient utilisés pour payer ''l'épicerie'', les dépenses normales de l'État québécois.

Évidemment, il faut agir vite. À ce sujet, une politique d'implantation de redevances sur l'eau serait à tout le moins la bienvenue avant la fin du présent mandat des Libéraux. Nous sommes prêts?

2005/10/21

Le bébé et l'eau bénite du bain

La semaine dernière, La Presse publiait une lettre ouverte d'un curé qui demandait à ses collègues (de moins en moins nombreux faut-il en convenir) de retrouver leur fierté dans une société où ils sont verbalementassiégés. ''Pédophiles, rétrogrades, obscurantistes'' étaient les termes utilisés par M.Majeau. Je pourrais moi-même ajouter à cette liste les épithètes ''déconnectés'', ''ultra-conservateurs'', ''homophobes'', ''anti-féministes'' sans vraiment me tromper.

Est-ce que ces termes sont justes et généralisés, encore pire, généralisants? Je ne suis pas sûr.

Dans une société où les livres les plus vendus sont des livres d'horoscopes, où le taux de suicide chez les jeunes hommes est le plus élevé dans le monde, où la société s'interroge fortement et constamment sur son rôle dans le développement et la protection des enfants, je trouve hypocrite que nos élites médiatiques aient un jugement aussi terrible sur, disons-le, ces hommes de valeur.

L'un des problèmes de notre patrie chérie selon moi, c'est que lors de la Révolution tranquille, nous avons jeté le bébé avec l'eau du bain. Le catholicisme, qui était omniprésent dans la vie quotidienne de tous les gens, a pris le bord. Pour être remplacé par quoi? Par le cynisme généralisé, l'athéisme, l'indivisualisme, la moquerie, l'humour érigé en dogme. Dehors la mainmise du clergé sur la vie sociale, familiale et économique du Québec. Mais en même temps, dehors les valeurs chrétiennes qui nous caractérisaient comme peuple: charité, engagement, discipline(?), respect, tolérance.

La conséquence majeure de cette déresponsabilisation collective, c'est qu'on ne respecte plus rien. Quand des organisations de travailleurs tombent à bras raccourcis sur un Premier ministre qui utilise à mots couverts une injure à connotation féministe mais qui en même temps laissent dans leur congrès des humoristes faire des blagues à caractère sexuel sur la présidente du Conseil du Trésor, le Ministre des Finances du Québec et le président d'une des entreprises qui emploie le plus de travailleurs au Québec, il y a un problème de respect évident.

Mais c'est de l'humour il faut comprendre. Je ne ris pas. Quand on attaque aussi bassement ces gens, tous fédéralistes en passant, on m'attaque en tant que citoyen du Québec et ça n'a rien à voir avec la souveraineté. Le lendemain du Grand Jour, mon voisin sera toujours là même s'il ne partage pas la même opinion que moi (Falardeau as-tu compris?). Et Jean Charest est le Premier ministre de tous les Québécois, qu'on le veuille ou non. Tout comme Bernard Landry l'était avant lui. Et on remonte la liste. C'est une chose que ces stupides Américains ont compris, il faut respecter ceux qui nous représentent au-delà de ses défauts, au-delà de la partisanerie.

Mais je m'épifarde je crois. Le temps de l'humour grinçant mais respecteux des Cyniques est malheureusement révolu. Je ne suis pas sûr que les politiciens retrouveront un jour le respect qu'on leur doit. Ce n'est certainement pas avec le scandale des commandites et l'affaire Dingwall que leur blazon sera redoré. Mais comme dans le cas des curés, il est odieux de mettre tout le monde dans le même panier. C'est une question de valeur et une question de respect.

2005/10/17

Chérie, il y a un ours sous l'évier!

Dans une chronique passée, Pierre Foglia se demandait si les sports avait une âme, quel serait l'âme du hockey? Il se risque alors à écrire que '' le hockey a l'âme du plombier, (...) le hockey ne sera jamais un sport pour les lapins''. Il poursuit contre la racine slave de ce sport d'hiver: ''Les Russes ont beau le faire danser depuis le début des années '70, c'est toujours un ours qui danse''. Comme dans un cirque?

Parlant de cirque, vous avez certainement remarqué qu'il semble que les propriétaires de la LNH aient finalement décidé d'appuyer une application stricte et conservatrice des réglements. Fini le temps où un joueur de talent qui s'emparait de l'objet en zone neutre était arrimé à un autre joueur par l'entremise du bâton de celui-ci. C'est peut-être un cliché mais cela donne du jeu plus ouvert, plus offensif, et le spectateur est le grand gagnant de cette situation.

Est-ce que la LNH devrait poursuivre inlassablement cette quête de la vitesse absolue et de l'offensive tout azimut? Peut-être, mais une telle entreprise pourrait détruire justement l'équilibre délicat entre les divers éléments qui sont à la base du hockey. Le hockey est un sport spectaculaire où se mélangent vitesse et violence. Action et réaction. Créativité et intensité. Éliminer le plombier, c'est éliminer l'acharnement, le travail, l'échec-avant, la violence contrôlée, l'intimidation légale. Regarder un match des Étoiles à tous les soirs qui se termine 9-7, ce n'est pas nécessairement ce que le spectateur veut. Et je trouve ça déplorable que nos bien-pensants (lire journalistes) soient totalement obnibulés par le côté rapide du hockey, au détriment de son côté plus noir.

''Ours, plombier, slush, hiver, pesanteur'' sont les termes utilisés par Foglia. Avouons qu'en lisant cela, nous sommes plus près de Ryan Walter que d'Yvan Cournoyer mais je pense que le chroniqueur de La Presse marque un point important. Le plombier au hockey n'a aucun équivalent dans les autres sports. Bien-sûr, certains journalistes pourraient prétendre que joueurs de ligne offensive au football sont des guerriers dans l'ombre des vedettes de ce sport mais jamais un Uzooma Okeke (quel nom!) n'aura un impact aussi important pendant un match que Claude Lemieux ou Erik Cole durant les deux mois que durent les séries éliminatoires de la Coupe Stanley.

Au football, jamais personne n'a proposé d'éliminer le placage, le bloc ou l'obstruction, cela fait partie du jeu. Vous voyez les Steelers de Pittsburgh avec des flags sur les hanches? Le football, tout comme le hockey, est un sport de contact et doit le rester. Cela ne veut pas dire qu'il n'est pas possible d'apporter des ajustements si un côté de l'équation devient trop dominant. Ainsi dans la NFL, on a empêché ces dernières années les coups à la tête, l'obstruction envers les receveurs de passes au-delà de 5 verges.

La Ligue Nationale de Hockey a fait un pas de géant dans le rétablissement d'un équilibre entre les deux composantes de son sport. Équilibre ne signifie pas nécessairement un retour démesuré du balancier vers la vitesse, ce qui amènerait la disparition d'un espèce qui représente l'essence même du hockey, ses plombiers.

2005/10/08

Le bon von m'endort et le débat sur la SAQ me réveille encore

Le 5 octobre dernier, l'Institut Économique de Montréal publiait un cahier de recherche sur la justesse de la présence d'un monopole d'État dans le commerce d'alcool au Québec en 2005. En somme, ce think-tank de centre-droit affirme que ''ni les arguments théoriques, ni les performances économiques ne justifient le maintien du monopole actuel de la SAQ''.

Et le pseudo-débat s'est amorcé, pseudo car il n'y a pas eu d'échanges directs entre les participants, encore moins de recherche de consensus ou de nuances, les tenants et opposants de la privatisation se tenant à gauche et à droite du spectrum politique comme il se doit toujours dans notre Belle Province.

Naturellement, tous les columnists de La Presse se sont presque entendus pour applaudir la publication. Aucune note discordante dans leurs pages. La réponse des syndicats ne s'est pas fait attendre: Bernard Landry -oui, oui, LE Bernard Landry- est allé à RDI défendre le monopole de la SAQ. Une question d'équité entre les régions, affirme-t-il. Comme si à la suite d'une privatisation à grande échelle, les consommateurs de Gaspé ou de Chicoutimi n'étaient désormais plus rentables pour un acheteur potentiel...

Pour ma part, je me rangerais du côté des arguments logiques et économiques de la droite sur la question du maintien du monopole. Et ce, surtout depuis que je sais que contrairement à ce que M.Landry affirme, la structure de prix n'est pas du tout démocratique à la SAQ par rapport à nos voisins. Les grands vins des les m'as-tu-vu de Tous le monde en parle par exemple se vendent moins cher qu'ailleurs en Amérique du Nord tandis que la piquette vissée des ti-clins comme moi se vend régulièrement entre 10% et 25% plus cher.

Mais je reste quand même sceptique sur plusieurs points.

D'abord, quels éléments d'actifs seraient mis en vente par la SAQ? Quand on sait que la majeure partie des magasins de la SAQ ont été rénovés ou déplacés dans des nouvelles bâtisses, assisterions-nous ici à une vente de feu de magasins flambant neufs? À une dilapidation de notre trésor public à une horde de boutiquiers néo-bourgeois qui ne connaissent rien au vin mais tout à la business? Et quand on connait les ramifications du crime organisé dans de nombreuses entreprises légitimes (voir Zone libre), disons que la privatisation pourrait facilement se transformer en racket légal dans une époque où la prohibition est révolue.

Les opposants à la privatisation affirment que l'État n'a récolté en moyenne que 78% de la valeur comptable des magasins. Pourquoi? Les magasins ont été vendus mais sans la compétition a été ouverte à quiconque voulait faire le commerce de l'alcool. Est-ce qu'ici, afin de maximiser le prix de vente des succursales, les magasins seraient vendus un peu à la manière de franchises dont le territoire est protégé? Est-ce qu'il y aurait une meilleur compétition? Entre les commerces d'agglomérations différentes, peut-être mais à l'intérieur d'une même ville? Je pense plutôt que les consommateurs seraient perdants parce qu'on assisterait à une stagnation de l'offre lors de la transition de la SAQ vers un secteur privé fragmenté et à la création de monopoles privés.

Pourquoi? Étant donné les rénovations importantes sur certaines succursales, les plus riches acheteurs s'arracheraient d'abord les endroits les plus stratégiques et plus payants. Même si l'État permettait l'ouverture d'autres commerces d'alcool sur un territoire donné, personne ne se risquerait à investir dans un commerce où son concurrent est une ancienne société d'État dans un bâtisse neuve comme à Chambly par exemple. Plus de compétition? Plus d'acteurs économiques? De meilleurs prix? À long terme, peut-être. Lors de la privatisation albertaine, je ne suis pas sûr que le réseau était dans une forme aussi resplendissante que le réseau actuel de la SAQ. La compétition pouvait donc prendre sa place.

En bout de ligne, comme dit le vieil adage, le mieux est l'ennemi du bien. Ne pensez-vous pas que le gouvernement Charest, empêtré dans les négociations avec le secteur public, les PPP non-identifiés, ses promesses de baisses d'impôts non-tenues, déciderait dans un élan de folie d'aller privatiser la SAQ? Il aurait bien raison. Don't fix it if it ain't broken. Consacrons nos énergies à ce qui compte vraiment: la santé et puis la santé en plus de la santé...et quoi d'autre? ah oui la santé! Santé!

2005/10/07

Si j'avais un IPOD, ça changerait ma vie

Cette chronique pourrait vous revenir de temps en temps à propos de mes goûts musicaux. Il s'agit de pièces qui seraient certainement dans mon IPOD si j'en avais un et qui se retrouverait dans mon ordi à l'aide de I-Tunes. Loin de moi l'idée de vous inciter à écumer Internet et couillonner les multinationales de la musique...

Prairie Wedding___Mark Knoffler (ok, ok, elle dans le IPOD de Foglia aussi)
The Rose_Bette Midler (celle-là aussi)
Mr.Ambulance Driver____The Flaming Lips
Silhouette Serenade___Vendetta Red
Golf Coast Highway___Nancy Griffith
Hurt___Johnny Cash
Soul meets Body___Death Cab Cutie
Leader of the Band___Dan Fogelberg (Foglia, encore)
Next Lifetime___Erykah Badu (qui jouait dans The Cider House Rules)
Tourner___Daniel Bélanger
Bang Bang___Nancy Sinatra
Downtown Train___Tom Waits
Feeling Yourself Disintegrate___The Flaming Lips
You Give Love a Bad Name___Bon Jovi (quel plaisir coupable)
Allentown___Billy Joel
Living on a prayer____Bon Jovi (nostalgie quand tu me tiens...)
From Hanks to Hendrix____Neil Young
The Sound of Settling___Death Cab for Cutire
Remedy___The Black Crowes
Poncho & Lefty________Willie Nelson & Waylon Jennings
Changes_____David Bowie
Alcoholiday____Teenage Fanclub
There she goes again_____The La's
Dalia's gone_____Johnny Cash
Last Chance Texaco____Ricky Lee Jones
Good morning Captain___________Slint

2005/10/02

Paul et les Cowboys

Il y a deux semaines à Star Académie, Paul Martin recevait les participants au 24 Sussex et il a affirmé durant la conversation que son groupe préféré était Les Cowboys fringants. Vraiment? Vous êtes sûr M.Martin? Et vous pensez qu'on va vous croire?

J'imagine que le groupe préféré de Jean Charest est Loco Locass tant qu'à y être? Mais celle-là est trop facile. Et celui de Georges W.Bush, Ghostface Killa? J'ai entendu dernièrement que Bernard Landry trippait sur Anne Murray. Je blague bien-sûr. Tout comme notre Premier ministre certainement.

Mais qu'est-ce qui pousse un politicien de haut niveau, dont la principale activité est de répondre à des questions, à contourner la vérité de la sorte?

Pour les questions sérieuses, je pourrais comprendre que les politiciens patinent car comme dit le vieil adage, toute vérité n'est pas bonne à dire. Et les exemples fusent pour démontrer que les électeurs ne sont pas toujours prêts à entendre la vérité car celle-ci choque, fait mal.

Sauf que je ne comprend pas quel est cette propension des politiciens à ne pas répondre aux questions superficielles. Dans un magazine masculin, le candidat démocrate aux dernières élections présidentielles américaines John Kerry était incapable de dire s'il aimait mieux le hockey ou le basketball.

Selon moi, il y a deux explications possibles. Ou bien l'utilisation du mensonge et de la demi-vérité est une seconde nature pour les politiciens professionnels:

Michelle: Quelle blouse je devrais mettre, la rouge ou la bleue?

Jean: Humm...je ne sais pas, le rouge n'est pas très à la mode ces jours-ci mais c'est une couleur classique, spécialement pour une épluchette de blé d'inde. Par contre, le bleu est vraiment éclaté. Il représente une frange extrême de la mode actuelle. Sur le long terme cependant...

Michelle: ok Jean. je vais mettre mon chandail beige.

Ou bien ceci pourrait être un calcul mathématique très complexe: Si Kerry dit qu'il aime le hockey, il se mets à dos les amateurs de basketball et vice-versa. Par contre, s'il patine ou dribble, il attire les amateurs des deux sports...? Si Paul Martin affirme qu'il aime les Cowboys Fringants, il espère aller chercher quelques votes du côté de la gauche altermondialiste. Je doute fort que les goûts musicaux de PM2 réussissent à attirer un seul vote de ce côté.

Par contre, certaines matantes pourraient penser que Martin est un closet nationalist. Qu'on pourrait parodier Toune d'automne pour lui: ''Jure-moi donc qu't'es pas devenu souverainiste, mon beau cr...''

Au centre de l'électorat où se situe la majeure partie de la population, en même temps la moins informée et donc la plus malléable, cette tactique peu subtile pourrait donc réussir. Peut-être juste assez même pour sauver son ministre des Affaires Étrangères Pierre Pettigrew dans Ahunsic où il n'a gagné que par 77 voix.

Les paris sont ouverts: les politiciens sont-ils pathologiquement atteints ou tout simplement trop intelligents pour les journalistes et le public?

En pleine possession de mes moyens

Je me suis levé tôt, le soleil brille, les oiseaux chantent. Je suis en forme, je viens de me taper un 45 minutes de vaiselle intensive, je suis en pleine possession de mes moyens.

Excusez-moi mais je tenais absolument à écrire cette expression décidément contagieuse. La cellule souche du virus dormait depuis plusieurs années parmi les sportifs professionnels, particulièrement les entraîneurs-chef du Canadien qui sont passés à la tête des Olympiques de Hull / Gatineau. Elle était présente aussi chez les gardiens de but de tout acabit. Et les botteurs, les golfeurs et certainement les joueurs de bowling.

Mais depuis la déclaration d'André Boisclair qui a affirmé ne plus prendre de drogue et être en pleine possession de ses moyens, le virus s'est propagé à une vitesse vertigineuse. Louise Cousineau dans La Presse, LE candidat-poil de Star Académie ('' quand je l'ai entendu chanter, j'ai dit wow!, il en full possession de ses moyens'') et une autre chroniqueuse de La Presse dimanche qui rapporte les paroles d'une téléphoniste d'une ligne ouverte (''sauf les personnes qui ne sont pas en pleine possession de leurs moyens'').

Je vous l'affirme solonnellement, je suis moi-aussi en pleine possession de mes moyens et j'ai beaucoup d'expectations envers mon moi-même...

2005/09/29

La guerre des réseaux

Sur la forme, ce qui est d'abord surprenant dans ce que nous pouvons maintenant appeler ''l'affaire Mailloux'' (comme l'affaire Dreyfus en France !), c'est que l'apparition du Doc Mailloux ainsi que ses propos controversés lors de l'émission Tout le monde en parle ne font finalement la une des journaux seulement le jeudi alors que l'émission a été enregistrée une semaine avant et diffusée dimanche soir. La Presse sort l'artillerie lourde en première page, photo de l'''affaire'' à l'appui, avec des commentaires de Cousineau, Petrowski, Cassivi et Foglia! Il ne manquerait plus qu'un éditorial spécial de Roger D.Landry (n'est-il pas trop occupé à l'intérieur de Youppi ces jours-ci?) pour avoir une couverture digne de la mort d'un pape.

Sur le fond, c'est un peu moins drôle. La bataille du dimanche soir, épisode hebdomadaire de la guerre médiatique que se livre Québécor et Radio-Canada commence sérieusement à entacher la crédibilité de la télévision publique et par le fait même, à me taper sur les nerfs. Petrowski nous apprend que le cinéaste français Claude Lelouch est invité à TLMEP puis dés-invité 2 jours après pour des raisons nébuleuses. Pas assez vendeur, la chroniqueuse insinue. Au lieu de cet invité de marque, on nous amène un bouffon qui sévit à TQS, le deuxième en deux semaines après Gilles Proulx. Alors que ce dernier avait tout de même le mérite d'avoir fait l'actualité la semaine précédente, le Doc Mailloux n'avait aucunement d'affaire à l'émission. On apprend ensuite que Luck Mervil et Philippe Fehmiu seront à l'émission la semaine prochaine pour réagir aux propos du Doc. Comme écrivait Louise Cousineau la semaine dernière, Tout le monde en parle est devenu un téléroman qu'il ne faut pas manquer.

Un autre exemple de cette guerre? Hier soir aux Francs-tireurs, Patrick Lagacé, aussi journaliste au Journal de Montréal, interviewait la présentatrice/actrice/animatrice Isabelle Maréchal et passait les trois-quarts de l'entrevue à essayer de la coincer sur sa triple -quadruple?- personnalité professionnelle? TQ / Québécor qui plante TQS / SRC avec toute la gomme. Ajoutons à cela le congédiement de Dutrizac de Télé-Québec parce qu'il avait planté ses patrons du réseau public lors d'une apparition à TLMEP (encore!) et qui se retrouve maintenant à TQS pour le journal du midi. Revanche quand tu nous tiens!

Alors si je comprend bien, la convergence, c'est inviter des personnalités des autres réseaux pour les planter et inviter des personnalités du nôtre pour les licher ??? Si le Doc Mailloux tombe, c'est Tout le monde en parle qui va gagner le dimanche soir alors que le controversé personnage ne sera plus sur les ondes du gala de Loft Story à TQS. Si Isabelle Maréchal se fait congédier de TQS, c'est TVA qui sera probablement gagnant.

Toutes ces manoeuvres sont bien excitantes pour les journalistes mais terriblement ennuyantes et inquiétantes pour nous les gens qui se divertissent et qui s'informent par la télé, la radio ou les journaux. Nous ne savons plus quel agenda caché il y a derrière les invités, les entrevues ou les sujets de reportage. Dans le Larousse 2004, manoeuvre et manipulation sont dans la même page...

2005/09/27

Chronique ce-que

Dans cette chronique, je vais essayer de vous faire connaître mes choix culturels ainsi que mes coups de coeur...et ensuite je me pars un magazine féminin.

Ce que je lis: Until I find you, de John Irving. Jusqu'à maintenant, c'est l'histoire d'un mère qui recherche le père de son fils de 4 ans qui s'est enfui dès la naissance de l'enfant poursuivant ses lubies (musique d'orgue et tatouages) dans les pays scandinaves. Je ne suis pas certain où tout ça va nous mener mais je connais bien l'auteur, ses livres sont généralement truffés de bizarreries et de personnages loufoques. J'aime bien sauf que c'est passablement volumineux (700 pages et plus).

Ce que j'ai vu: City of God de Fernando Meyrelles. C'est drôle car je ne déplace que très rarement au cinéma, je suis plutôt du genre banlieusard-pantouflard et je suis ainsi en retard d'un film sur la mode du moment. Meyrelles a fait l'actualité cinématographique dernièrement gràce à l'adaptation d'un roman de John LeCarré, La Constance du jardinier mais c'est en lisant les critiques plutôt bonnes de ce film que j'ai appris qu'il avait été directeur de City of God. Au club vidéo du coin, il y a un spécial 3 films réguliers, 3 jours, 5 dollars. J'ai été agréablement surpris par le rythme du film et l'histoire, vraiment, je crois qu'il faut louer si votre portugais n'est pas trop rouillé ...il y a des sous-titres en français (#### sur 5) .
L'auberge espagnole de Cedric Klaspich. Encore une fois, sur nos écrans arrivent Les Poupées Russes, la suite du film que j'ai regardé. C'est bien, il y des très belles images de Barcelone. Je ne sais pas si on pourrait faire un film aussi beau avec tout ce qu'il y a de beau à Montréal. Côté histoire, ça ressemble à un Chambre en ville européen, évidemment en plus intello. (###1/2).


Ce que j'écoute: Idlewind (###). Buck 65 (###1/2). The Coral (###). The Redwalls (####).

Ce que je consulte: All Movie Guide

2005/09/23

le 4 à 7 de Radio-Canada: la locomotive qui n'avance pas

Les habitudes télévisuelles du public de la SRC sont bousculées depuis le début de la rentrée au petit écran. Fini les émissions pour enfants à 16h, case-horaire hérité de Bobino. Fini les nouvelles à 6h, après plusieurs changements de formules et/ou animateurs. Place à des shows de chaise.

Pourquoi tout ce remue-ménage? La concurrence très forte de TVA et TQS dans cette plage horaire semblait agacer royalement les dirigeants de la SRC et ils croient que si un téléspectateur est accroché suffisamment pendant le souper, il va oublier la zappette sur le micro-ondes et ne changera pas de canal arrivé à 19h.

Ils décidèrent donc de transformer l'ancienne case-horaire hétéroclite en un exemple parfait de rockdétentisation des ondes.

La première émission a été directement inspirée de The View, émission matinale très populaire aux États-Unis. Trois jeunes femmes débattent de sujets chauds en compagnie de leurs invités, évidemment choisis pour leur sex-appeal auprès d'un public de matantes (vendredi: Normand Brathwaite, Denis Filiatrault, Ghyslain Tremblay et lundi: Bruno Pelletier). Le problème est que l'émission est animé par des jeunes femmes à une heure où les jeunes femmes justement sont encore au travail, dans leur auto, à la garderie ou pour les chanceuses, en train de faire les devoirs ou le souper. Mauvais timing. Et il faut avouer aussi que Anne-Marie Withenshaw, bien que talentueuse, ce n'est pas Barbara Walters, ni Christiane Charette d'ailleurs, qu'on a cavalièrement laissée aller de la Société d'État. Donc au lieu d'attirer des téléspectateurs, on les repousse à l'autre canal regarder un soap. Cela dit, je crois tout de même que cette émission, placée ailleurs (samedi après-midi?) pourrait avoir du succès.

Le téléjournal était traditionnellement casé à 18h et pour des raisons strictement mercantiles, on l'a déplacée à 17h afin de faire place au nouveau talk-show animée par la star de la SRC, Véronique Cloutier.

Là-dessus, je ne veux rien enlever à Véronique Cloutier car c'est une excellent animatrice dans son genre sauf qu'elle se retrouve face aux poids lourds de l'information sur les autres chaines. Le mieux qu'elle peut faire, c'est grappiller des parts de marché bien maigres par rapport à ce que son émission aurait pu rapporter, programmée à 21h ou bien simplement transformée en une émission hebdomadaire le vendredi soir par exemple.

Parenthèse: combien de fois pouvons-nous voir Normand Brathwaite dans un talk-show? Seulement dans le dernier mois, je l'ai vu à des kiwis et des hommes et à Tout le monde en parle et maintenant La Fosse aux Lionnes, en plus de CKOI à tous les matins. Non mais, il n'y a pas que son tour de taille qui soit en expansion, son exposure aussi. Je ne sais pas si le star system québécois peut supporter cet avalanche de confidences, opinions, secrets, portraits, ouvertures, discussions...

Mais en bout de ligne, toute cette situation pourrait être résumée par les questions suivantes: qui a demandé à Radio-Canada de devenir un TVA public? Qui exige de Radio-Canada que la station domine les cotes d'écoutes dans tous les créneaux horaires?

2005/09/22

André Boisclair et le PQ: comme une mauvaise publicité?

Lorsque je vois une mauvaise publicité à la télévision -un exemple facile me vient rapidement à l'esprit: Canadian Tire - je me dis tout le temps , non mais comment ont-ils pu laisser passer une tel merde? Et puis je me souviens de mes cours de cégep, je ne sais plus trop quelle matière, où on nous apprenait que les publicitaires créaient délibérément des mauvaises pubs parce que celles-ci restent plus longtemps dans la tête des gens.

C'est un peu à quoi la saga André Boisclair me fait penser. Avant ces ''révélations'' (de la part de qui, on s'en doute), la course au leadership du PQ n'allait nulle part dans les médias et depuis, c'est la folie furieuse. Ça ressemble à la stratégie tout azimuth Écho-vedettes / 7 jours / La Semaine, longtemps utilisée par les rusés imprésarios de nos vedettes d'ici et aussi d'ailleurs: parlez de moi en mal, parlez de moi en bien mais de grâce, parlez de moi!!!

Sans vouloir insinuer que tout ça n'est qu'un tour de passe-passe des hautes instances du PQ pour remettre en avant-scène leur course, il n'en demeure pas moins que les conséquences sont loin d'être aussi fâcheuses qu'elles en ont l'air à prime abord. Les gens au bureau parlent d'André Boisclair, de la politique en général, de la course au PQ, des responsabilités d'un ministre, de la ligne très mince entre vie privée et vie professionnelle.

Ce brassage d'opinions diverses ne peut qu'être favorable au PQ dans la mesure où le parti fera parler de lui dans le grand public, au lieu d'être relégué à la page 12 des principaux quotidiens, à part bien-sûr Le Devoir, qui ne compte généralement que 6 pages bien tassées et pour qui la stratégie référendaire immédiate est d'une importance capitale pour l'Avenir de la Nation.

2005/09/20

Gilles Proulx et Jeff Fillion: même combat?

Sans vouloir vraiment défendre Gilles Proulx sur les propos précis qu'il a tenu lors de son émission à TQS, je vois certaines similitudes entre la controverse qui l'entoure et celle qui a mis fin à la carrière radiophonique de Fillion tel qu'on la connaissait.
Bien que ni l'un, ni l'autre n'aime la comparaison, les deux animateurs avaient foncièrement les mêmes opinions et par la bande, les mêmes ennemis, c'est-à-dire les nombreux groupes d'intérêts de gauche comme les syndicats, les associations féministes, les regroupements contre la pauvreté, pour ne nommer que ceux-là. Ce sont ces groupes qui ont eu la tête de Fillion et qui vont avoir la tête de Proulx.
Pourquoi? Parce que les deux animateurs dérangent et véhiculent des idées et des valeurs contraires à l'ordre établi, à la rectitude politique, au sacro-saint modèle québécois. Sauf qu'en même temps, ils évoluent dans un environnement très bipolarisateur, pour reprendre le terme de Proulx, et très compétitif qui les force à repousser constamment les limites du bon goût et de la décence sur les ondes.
Leurs adversaires se servent ainsi de leur écarts de conduite pour éliminer ces messagers qui menacent leur position dominante dans le paysage médiatique québécois.
C'est bien dommage car je crois que la société québécoise a besoin pour avancer de débattre et de prendre en considération tous les points de vue. Mais la droite québécoise n'a malheureusement pas un porte-parole qui est à la fois populaire, poli, posé et intelligent.