2006/02/23

La citation élémentaire

Je me reprend à propos des Particules élémentaires. La fin du livre explique pourquoi Houellebecq a écrit une histoire aussi triste à propos de deux personnages minables.

L'humour ne sauve pas; l'humour ne sert en définitive à peu près à rien. On ne peut envisager les événements de la vie avec humour pendant des années, parfois de très longues années, dans certains cas on peut adopter une attitude humoristique pratiquement jusqu'à la fin; mais en définitive la vie vous brise le coeur. Quelles que soient les qualités de courage, de sang-froid et d'humour qu'on a pu développer tout au long de sa vie, on finit toujours par avoir le coeur brisé. Alors on s'arrête de rire. Au bout du compte, il n'y a plus que la solitude, le froid et le silence. Au bout du compte, il n'y a plus que la mort.

Team Canada B

Comme je l'avais malheureusement prévu, Team Canada s'est fait éliminer du tournoi olympique hier, par blanchissage en plus. L'équipe n'a pas marqué dans 11 des 12 dernières périodes jouées.

Étant donné la richesse du talent dans ce sport au pays et la controverse entourant l'alignement final de l'équipe aux Jeux, j'ai concocté un alignement alternatif, à l'aide du site officiel de la Ligue Nationale de Hockey.

Pensez-vous que mon équipe aurait fait mieux que 3 victoires, 3 défaites dans le tournoi? Je crois que oui. Ils auraient certainement été plus affamés.

Ailiers gauches
Alex Tanguay (COL)
Brendan Morrow (DAL)
Paul Kariya (NSH)
Martin Gélinas (CAL)

Centres
Eric Staal (CAR) - sur l'équipe de réserve de Team Canada A
Jason Spezza (OTT) - sur l'équipe de réserve de Team Canada A
Marc Savard (ATL)
Sydney Crosby (PIT)
Patrice Bergeron (BOS)
Patrick Marleau (SJ)

Ailiers droits
Justin Williams (CAR)
Steve Sullivan (NSH)
Pierre-Marc Bouchard (MIN)
Jonathan Cheechoo (SJ)

Défenseurs
Dion Phaneuf (CAL)
Brad Stuart (BOS)
Marc-André Bergeron (EDM)
Philippe Boucher (DAL)
Mike Van Ryn (FLA)
Nolan Baumgartner (VAN)
Patrice Brisebois (COL)***

Gardiens
Emmanuel Fernandez (MIN)
Manny Lagace (DET)
Jean-Sébastien Giguère (ANA)

ps Pat Brisebois, c'est un peu un clin d'oeil aux partisans de la Sainte-Flanelle car je ne pense pas que le MENTAL soit assez fort pour la pression des Olympiques chez le sympathique Pat. Sauf qu'il n'en demeure pas moins que ce type de défenseur peut être très utile en compétition internationale puiqu'il est efficace sur le jeu de transition, c'est-à-dire sur la relance de l'attaque.

2006/02/22

Team Canada out?

À moins d'une heure du début du match de quart de finale du tournoi olympique de hockey masculin, j'espère me tromper (par devoir patriotique) mais je crois que la marche du Canada vers une deuxième médaille d'or consécutive s'arrêtera malheusement cet après-midi.
Les Russes semblent trop sur une lancée (4 victoire contre 1 seule défaite en ronde préliminaire avec un différentiel de 23-11) alors que notre équipe est encore à la cruciale étape des ajustements (différentiel but pour/but contre de 15-9).
Dans le but, la Russie peut compter sur Evgeni Nabokov, le gardien étoile des Sharks de San Jose, qui affiche 2 blanchissages dans le tournoi et un pourcentage d'arrêt de .968. Quand on pense que l'équipe canadienne a été blanchie dans 8 des 9 dernières périodes jouées, il y a de quoi s'inquiéter.

Chirac sur le boulevard Hamel?

Dans les journaux d'hier, il était question des nombreux voyages en avion effectués par les ministres québécois. Et dans les journaux de ce matin, il est notamment question des dépenses encourues par les ministres et particulièrement notre Premier ministre lorsqu'ils effectuent des voyages à l'étranger.
Dans la mire du journaliste du Soleil de Québec, la ministre des Affaires Municipales et des Régions, ainsi que député de Bonaventure-Îles-de-la-Madeleine, Nathalie Normandeau. Parmi les faits saillants, la ministre aurait effectué 20 voyages en avion en 32 jours à l'été 2004. Jean Charest est aussi visé par l'article alors qu'il a entre autres facturé 4625$ pour deux nuit à Washington.
À mon avis, ces articles de journaux sont certainement vendeurs mais sont au fond très démagogiques. Pas besoin de reprendre tous les arguments de Alain Dubuc ce matin qui se porte à la défense des ministres mais j'aimerais ajouter deux points.
D'abord, il faudrait comparer. Est-ce que les voyages effectués par Mme Normandeau sont excessifs par rapport aux anciens titulaires de ces portefeuilles et par rapport aux autres députés qui ont représenté cette région? Mme Normandeau ne peut tout de même pas s'occuper des Affaires Municipales, donc principalement de Montréal, être à l'Assemblée Nationale, s'occuper de son ministère à Québec, être aussi présent dans sa circonscription et être mère de famille en même temps!
Si elle était mère de famille, pourquoi a-t-elle accepté de faire de la politique? Et je retourne la question: pourquoi la classe moyenne laisserait-elle donc la place aux baby-boomers, aux retraités, aux fonctionnaires en congé sans solde et aux étudiants pour nous représenter à Québec et à Ottawa? Pour représenter les gens ordinaires, il faut que les gens ordinaires aient le goût et les moyens de faire de la politique.
C'est la raison à la base du salaire des députés. Au début de notre système parlementaire, les députés n'étaient pas payés. Bravo, diront les plus ''éclairés'' mais attention, les conséquences directes de cette façon de faire étaient que les députés à cette époque n'étaient que des gens indépendants de fortune, qui pouvaient se permettre de ne pas travailler. Les gens qui surveillent démesurément les politiciens et qui déchirent leur chemise aux moindres écarts seraient les mêmes gens qui seraient montés aux barricades si Vincent Lacroix devenait député dans leur patelin.
Pour ce qui est de Jean Charest, c'est quoi l'affaire? Notre Premier ministre devrait habiter dans des hôtels miteux pour faire plus ''peuple''? Nous, fiers Québécois, voudrions que celui qui nous représente dans les plus grandes capitales du monde arrive à des réunions dans un complet fripé? Nous ne vivons pas dans une république de bananes à ce que je sache et notre Premier ministre, qu'on l'aime ou non, mérite les meilleurs égards quand il voyage pour nous représenter.
Au fait, imaginez-vous Jacques Chirac au chic motel Maxim sur le boulevard Hamel à Québec, dans un lit en forme de coeur, buvant du Baby Duck à la bouteille, écoutant l'excellent polar Les infirmières en chaleur?

2006/02/21

Le Québec de Kyoto, prise 2

Je suis le suppôt de Power Corporation. I want to pogne. À lire la chronique de Claude Picher dans La Presse de ce matin. Il chiffre les engagements possibles du Canada par rapport à Kyoto. Le litre d'essence à 4$, coûts d'adaptation à Kyoto de 40 milliards, 450000 emplois en jeu (selon l'Association canadienne des manufacturiers et exportateurs, qui a tout intérêt à faire peur). Ou au mieux, 16 milliards et 200000 emplois selon l'ancien ministre fédéral de l'Environnement, David Anderson.

2006/02/20

Chronique ce-que


Ce que je lis:
Les Particules élémentaires (Michel Houellebecq): intéressant pour la vision historique de la société française mais je ne vois pas où est tout l'intérêt pour cet auteur. J'ai déjà lu mieux, en tout ausi vulgaire. Et la couverture du livre de poche, mes amis, on y voit Houllebeq fumer un cigarette. Sans commentaire.
Teacher Man (Frank McCourt): j'ai aimé les deux premiers livres de McCourt (Angela's Ashes et 'Tis) mais celui-ci sent le réchauffé. J'en ai un peu marre de l'archétype de l'Irlandais paumé sans confiance en soi.
L'homme à l'envers (Fred Vargas): Comme tous les Vargas, très bon.
Les Québécois au volant c'est mortel (Richard Bergeron): L'auteur de ce livre est le chef du parti politique municipal Projet-Montréal et conseiller municipal dans la métropole. Il a été impliqué dans une controverse la semaine dernière alors qu'il a été congédié de son poste à l'Agence métropolitaine de transport. C'est drôle de parler de ce livre aujourd'hui alors que le maire de Montréal Gérald Tremblay est à Paris et nous parle ce matin du tramway. J'ai aimé ce livre car il trace un portrait détaillé et global de la culture automobile au Québec, bien que les solutions proposées soient évidemment plus difficiles à appliquer. C'est une bonne lecture.
Les Chiens de Riga (Henning Mankell) : C'est un bon polar nordique mais un peu inférieur à Vargas et même Pelletier. Je vais cependant lire d'autres livres de cet auteur.

Ce que j'écoute: si j'avais de l'argent, je m'achèterais le dernier Malajube pour voir ce que ça donne, tout ça mis ensemble, parce que pour l'instant, je ne suis pas sûr que je suis emballé par la critique dythrambique. Salut Joe! serait aussi un bon choix. J'aime particulièrement la reprise de Pierre Lapointe, Dans les yeux d'Émilie. La bande sonore de The Life Aquatic of Steve Zissous est aussi très agréable, ainsi que le film. On y retrouve des versions portugaises de plusieurs chansons de David Bowie, interprétées par Seu Jorge: Life on Mars, Rebel, Rebel et Queen Bitch. Les versions originales sont excellentes aussi.

Ce que j'ai vu: Je reviendrai sur Six Feet Under, que nous avons dévoré durant les Fêtes mais nous sommes engagé dans une course autour du club vidéo pour rattraper le temps perdu, côté film:

(avant, le pointage de La Presse/DVD et après, le mien)
****Tim Burton's Corpse Bride #### Effectivement très bon, peut-être un peu macabre pour de jeunes enfants mais l'image sort vraiment de l'ordinaire des dessins animés.
***Oliver Twist (pas fini) zzzzzzzzzzzzzzz
**1/2 The Legend of Zorro ### Un bon divertissement sauf que j'ai vu arrivé les punchs cinq minutes avant l'action. Et la fin, le méchant qui s'écrase dans le mur sur le bout de la locomotive, ça faisait True Lies un peu. Et j'aurais gagé ma chemise que le frère avait reçu la balle dans le médaillon, comme dans à peu près trois autres films.
**1/2 Familia ##1/2 Un film québécois qui a le mérite d'être contemporain et nous montrer Passe-Montagne dans un rôle de composition.
****The Constant Gardener ### Belles images mais je m'attendais à plus.
***1/2 Cinderella Man #### Très bon film mais évidemment, un peu Rocky sur les bords. Renée Zellwinger est vraiment une jolie femme.
***1/2 Serenity ### Quand on voit un film de sci-fi sans effets spéciaux spectaculaires, on dirait que nous ne sommes plus habitués. Sauf que j'ai justement aimé cet aspect humain, réel. C'est ce qui a manqué à la trilogie prequel de Star Wars, un peu d'humain, de Hans Solo, de contrebande, de courage et par le fait même, de dialogues réels entre acteurs réels, sans le fond d'écran bleu pour enrichir visuellement les décors.
**1/2 Wedding Crashers ###1/2 J'ai vraiment ri pendant cette comédie. La scène où sont mis bout-à-bout tous les mariages de leur été et où Vaughn et Wilson chantent comme des cons est très loufoque. Et que dire de la scène où Vaughn se fait tirer une volée de plomb dans le derrière par un compagnon de chasse? Est-ce que Dick Cheney s'est esclaffé en regardant le film?
****Broken Flowers ## Non vraiment, celle-là je ne la comprend pas. Ces petits films indie sont souvent bons parce qu'ils ont quelque chose de spécial. Ce film n'a rien, sinon des vedettes, un mauvais casting pour le personnage principal et un rythme extrêmement lent. Le personnage de Bill Murray est peut-être dépressif mais on ne peut absolument pas croire que cet homme est un don juan. Il ne sait pas parler aux femmes, (en fait, sait-il parler tout court?) et il est laid comme le cul d'un singe gratté à deux mains. Et la fin. La fin. Pouvons-nous appeler ça une fin?
**The Island ###1/2 Contrairement aux critiques, j'ai été surpris. C'est un bon film d'action, quoique qu'il comprend un peu trop de poursuite de chars, comme c'est le cas dans 99.9% des films d'action américain. Ce qui le différencie d'une grande production, c'est qu'on nous explique tout dans le film, sans se fier à notre intelligence. Le scénariste aurait dû modeler l'histoire un peu à la manière de The Village, The Others ou The Sixth Sense pour nous faire découvrir à la fin que les personnages de Scarlett Johansson et de Ewan MacGregor sont des clones.

ce que je consulte : Le Blogue de polyscopique , j'étais probablement le seul au monde à ne pas connaître Wikipédia , pour la prochaine folie planétaire, le site de la FIFA , MC Turgeon , Pichfork et pour les blazons de grandes familles italiennes.

D’azzurro, all’uomo selvatico con la clava d’oro!

2006/02/16

Le Québec de Kyoto

Alors qu'un mini-dossier de deux pages est présenté aujourd'hui dans La Presse, je me pose de plus en plus de questions à propos du protocole de Kyoto et de son application au Canada.

Comme j'écrivais dans un chronique précédente, pour plusieurs électeurs, le protocole est un concept flou mais les objectifs sont très précis. Le Canada doit abaisser ses émissions de gaz à effet de serre de 6% en bas de son niveau de 1990. Si cet objectif est atteint, ce sera au prix de nombreux changements, puisque que depuis, les émissions ont augmenté de 24%. La combinaison de ces deux chiffres exige donc des réductions de 30.2% par rapport au niveau actuel. Et cela doit se faire d'ici 2012.

Je crois que les électeurs devraient comprendre l'ampleur de la tâche qui les attend.

-Comment allons-nous atteindre l'objectif fixé? (on ne sait pas)
-Quelles sont les mesures concrètes proposées par le gouvernement fédéral? (on ne sait pas)
-Est-ce que des mesures incitatives, communautaires, de proximité seront suffisantes? (certainement pas, la bicyclette c'est bon pour la santé mais quand l'usine du coin crache du CO2 à pleines cheminées...)
-Est-ce que le gouvernement fédéral ne devra-t-il par à un moment donné introduire des mesures plus contraignantes pour les plus grands émetteurs de GES, c'est-à-dire les entreprises qui oeuvrent dans le transport, les mines, l'extraction et la transformation du pétrole? (c'est ce qu'on veut éviter à tout prix, et pas seulement en Alberta)
-Est-ce que ces éventuelles mesures vont faire baisser la compétitivité des entreprises canadiennes face aux entreprises américaines non-soumises au protocole? (peut-être, ce qui n'est pas une perspective rose)

Face à toutes ces questions, je peux comprendre Stephen Harper de ne pas appuyer le protocole de Kyoto. Au-delà des conséquences économiques qui pourraient être lourdes pour l'Alberta qui, qu'on le veuille ou non, s'affirme de plus en plus comme le moteur économique du Canada, Harper voit que les objectifs de Kyoto sont irréalistes pour le Canada. Pas besoin d'être un spécialiste pour prévoir que nous n'atteindrons pas notre objectifs en 5 ans. Pas dans un pays qui est dépendant du chauffage à cause de l'hiver, du transport à cause de la géographie et du secteur manufacturier à cause de nos matières premières. L'idée de Harper, c'est d'arriver avec notre propre échéancier. Sauf qu'il faudra arriver avec un plan, des idées, des mesures et ce, dans un délai raisonnable, sinon le Canada se retrouvera la risée de la communauté internationale.

Dans le même ordre d'idée, on apprend que les Québécis appuie massivement Kyoto à 89% Le sondage a été commandité par Greenpeace. Qui peut être contre la vertu? Qui peut être POUR la pollution? J'aimerais bien voir les questions et j'aimerais aussi demander aux ''sondés'' s'ils sont prêts à payer leur essence plus chère ou à voir leurs impôts augmenter pour soutenir le transport en commun, tout ça dans la perspective d'appuyer Kyoto?

Et si nous sommes d'ardents défenseurs de Kyoto au Québec, comment se fait-il que le gouvernement québécois n'ait pas de plan d'action en matière de lutte contre les changements climatiques? Le ministre de l'Environnement a beau se défendre sur le dos du gouvernement fédéral mais cette lutte peut se faire sans l'aide de personne. Pourquoi attendre après les autres? Si l'objectif de Kyoto est noble et est partagé par la majorité de la population, pourquoi ne pas agir maintenant? Comment se fait-il que le PQ n'avait pas de plan? Le protocole a été négocié en 1990, ça fait 16 ans et toujours pas de plan!

Mais je vois un peu la stratégie du gouvernement québécois. Puisque les Québécois sont les moins grands émetteurs de GES du Canada, pourquoi serions-nous contraints par des mesures visant à abaisser l'émission des GES des autres? Il faut arriver à une entente qui sera profitable pour nous dans le marché énergétique nord-américain. Du genre, si on réussit à baisser notre émissions de GES, elles pourraient compter en double puisque nous sommes déjà à un niveau très bas, et être compensés financièrement en ce sens. On essaie donc à Québec de monnayer les efforts de lutte dans le cadre du plan fédéral. Pour des gens qui ont supposément l'environnement et Kyoto à coeur, je crois que c'est un peu hypocrite.

Le privé débarque! le privé débarque! Alerte! Alerte!

Regardez le titre de La Presse ce matin: QUÉBEC LIMITERA LA PLACE DU SECTEUR PRIVÉ EN SANTÉ. Ce sont MM. Couillard et Charest qui seront contents. Toutes ces tergiversations pour un tel titre positif pour le gouvernement libéral à Québec. QUÉBEC OUVRE LA PLACE AU SECTEUR PRIVÉ EN SANTÉ aurait été plus désastreux. C'est pourtant la manchette d'aujourd'hui! Et voilà pour mon lead!

Cette différence de sémantique est fondamentale pour le PLQ mais ne règle en rien à mon avis les problèmes du système de santé au Québec. Il s'agit d'un échappatoire pour ne pas se rendre à l'évidence: pour sauver à long terme la capacité financière du gouvernement du Québec, il faut s'ouvrir au privé pour les soins de santé au Québec. Soit pour le financement, soit par la prestation de services.

L'annonce de ce matin pourrait cependant être un pas dans la bonne direction, si l'ouverture de ces cliniques spécialisées affiliées peut dédramatiser le débat au Québec et permettre un regard neuf sur la présence du privé dans la santé. Cependant, je me demande si le ministre Couillard est sincère dans la démarche actuelle, s'il souhaite vraiment que ce nouveau système fonctionne pour les opérations du genou, de la hanche et des cataractes, ou s'il ne souhaite pas secrètement que tout échoue pour se rabattre sur un système de santé dogmatique et un financement strictement public.

Si on se fie aux informations dans La Presse, tout semble indiquer que le système sera loin d'être aussi flexible que le privé le commanderait. On parle de ''délais d'attentes maximums'', de ''garanties de soin'' ou d'établissement ''privés conventionnés'', tous des termes très business n'est-ce pas? Plus bureaucratique que ça, tu meurs!

Ajoutons à cela que les médecins qui décideront de travailler pour le privé devront sortir de la RAMQ. On doit souhaiter au ministère de la Santé que le système ne fonctionne pas, sinon il aura exode des médecins les plus talentueux vers le privé. Voilà un autre écueil pour ce dernier.

En bout de ligne, nous verrons dans les prochains jours les réactions du milieu mais nous ne mesurerons l'ampleur des changements proposés que dans quelques mois, ou même quelques années. Une garantie de prudence ou d'échec?

Santé: une autre consultation?

Jean Charest et Philippe Couillard ont dévoilé ce matin leur réponse au jugement Chaoulli. Mais on apprenait hier que le ministre Couillard se préparait à lancer une autre consultation sur le financement de la santé. Comme citoyens et comme contribuables, on doit se demander ce que cette nouvelle commission nous apprendra de plus que les commissions et rapports Clair, Ménard, Romanow, si ce n'est que le gouvernement aimerait mieux consacrer 100% de ses dépenses à la santé afin d'éviter une réelle ouverture à un financement autre que public, ou à des prestations médicales exécutées dans des cliniques privées légales. Ironie, quand tu me tiens.

N'empêche qu'il est temps d'arrêter de consulter et de proposer des solutions concrètes. Bravo à M.Couillard pour avoir, semble-t-il, régler pour tout de suite le problème des urgences. Attaquons-nous maintenant aux listes d'attente, à la croissance des coûts, à l'hébergement de longue durée, à la sous-capitalisation des équipements, au manque d'omnipraticiens dans la région métropolitaine et de spécialistes en région etc. Tous ces problèmes ont été étudiés et les pistes de solution sont là. Il ne reste qu'à les appliquer. Mais pour les appliquer, il faut prendre des décisions, quitte à se tromper et rectifier le tir en cour de route. La pire chose qui peut arriver à ce moment-ci, c'est une enième consultation qui nous empêche de faire les vrais choix et repousse aux calendres grecques l'établissement de solutions durables.

C'est drôle, quand on parle du Casino et de Loto-Québec, le gouvernement est drôlement plus rapide pour agir.

p.s. dans ce cas-ci, il y a un exception. Quand vient le temps d'aller chercher de l'argent dans les poches des joueurs, Loto-Québec est rapide. Mais quand vient le temps de retirer les machines vidéopokers du voisinage, on prend plus son temps.

2006/02/14

Les bourbiers

Dans La Presse de ce matin, il y avait un article, à mon avis quelque peu alarmiste sur les relations entre le Parti conservateur à Ottawa et sur le PLQ à Québec. Dans le dernier paragraphe de l'article, la journaliste interviewait le politologue Guy Lachapelle à ce propos. Voici ce que M.Lachapelle a entre autre dit:

''La lune de miel entre les deux partis est déjà terminée.''
Aucune décision n'a encore été prise par rapport aux dossiers majeurs (déséquilibre fiscal, garderies, TPS, UNESCO), aucune négociation n'a encore été entreprise entre les deux ordres de gouvernement et M.Lachapelle affirme déjà que le torchon brûle entre Charest et Harper. Je pense qu'il faut attendre à tout le moins justement à des décisions arrêtées avant de sonner le glas du fédéralisme renouvelé à la sauce conservatrice.

''La décision de Harper de mettre fin aux ententes concernant le programme national de garderies pour les remplacer par des allocations risque de heurter le Québec.''
Il m'apparaît évident que les modifications au programme ''national'' de garderies (ce programme n'existe présentement qu'au Québec) vont heurter beaucoup plus les haut-fonctionnaires et les gens du réseau des garderies au Québec que les gens ordinaires qui pourraient utiliser le 1200$ par année pour payer les frais de garde justement pour ceux qui utilisent le système et aider les autres d'un manière concrète. La gauche québécoise ne voit pas non plus d'un bon oeil cette proposition puisque d'abord, les chèques proviendraient du gouvernement fédéral et que de plus, l'argent ne passerait pas par les dédales administratives de notre cher gouvernement québécois. En ce sens, LE Québec n'existe pas ici. Il n'y a que plusieurs Québec: le gouvernement, notre élite du Plateau Mont-Royal, les gens ordinaires, les députés conservateurs fédéraux.

(à propos du déséquilibre fiscal et de la place du Québec à l'Unesco) ''On a eu tellement de promesses depuis 30 ans. Finalement, on est encore dans le même bourbier''
Est-ce que quelqu'un pourrait m'expliquer ce que la présence du Québec à l'UNESCO représente dans la vie de tous les jours du Québécois moyen? Bien que je sois parfaitement en accord avec les objectifs du gouvernement du Québec d'être présent à cette table internationale puisque notre gouvernement représente une minorité culturelle en Amérique du Nord, il reste que le supposé sur-place des trente dernières années est un enjeu négligeable. Un bourbier? Sortez de Concordia M.Lachapelle, allez-donc à Port-au-Prince voir ce que c'est qu'un vrai bourbier.

J'oubliais

À propos de la démagogie écologiste, une solution serait possible. Pourquoi ne pas créer un échange entre les travailleurs du bois de la Côte-Nord et les cols bleus de Montréal? Tout le monde y trouverait son compte, sauf peut-être les patrons des compagnies forestières. Les cols bleus auraient une forêt pour se cacher de l'hélicoptère de TVA, les arbres seraient coupés en moins grande quantité et les nids-de-poule seraient bouchés à une vitesse telle que les travailleurs forestiers pourraient aller se reposer chez Parée, tout en battant de vitesse ceux de Gatineau.
Qui vote pour? Richard?

2006/02/09

La démagogie écologique

Les coupes à blanc font toujours des ravages au Québec, apprenons-nous ce matin à la page A-7 de La Presse. Je suis tout de suite allé à la fenêtre pour voir si l'érable en avant de chez moi était toujours debout. Je blague, ce n'est pas un érable mais un poteau. Encore une blague, mais je suis en feu ce matin!

Sérieusement, je commence à lire l'article qui nous affirme que de 1990 à 2001, 1542 kilomètres carrés ont été rasés, soit plus de trois fois la superficie de l'île de Montréal et 5 milliard de fois la superficie du visage de Ben Rothliesberger, quart-arrière gagnant du Super Bowl, qui s'est fait raser en direct par David Letterman. Un autre blague mais vraiment, il faut que je lâche le café.

D'abord, est-ce que le ''font toujours'' est approprié dans le titre de l'article? Sans vouloir sous-estimer le problème, il faut avouer que l'étude a été mené il y a cinq ans.

Deuxièmement, l'article nous apprend aussi que malgré la désolation lunaire des territoires exploités, cela ne représente que 5% de la superficie étudiée, soit un demi-millions de kilomètre carrés. 1542 divisé par 500000 = 0.002904 x 100 = 0.3084%. Nous sommes loin de 5% il me semble.

À ce rythme, c'est-à-dire 132 kilomètre carrés, il faudra aux compagnies forestières 3787 ans pour raser complètement le territoire étudié. M.Emerson peut retourner dans son parti d'origine, faire un tour au NPD, déménager au Québec pour faire partie du Bloc et revenir au Parti conservateur dirigé par le petit-fils de Lucien Bouchard et le dépôt préliminaire de l'étude de pré-faisabilité concernant le protection de la forêt exploitable au Québec ne sera pas encore envisagé.

Je suis 100% d'accord avec l'idée qu'il faut protéger la forêt des coupes à blancs mais nous vivons malheureusement dans un monde économique capitaliste. Il faut du temps, des intérêts importants et divergeants sont en jeu, des milliers d'emploi en dépendent.

Le mouvement écologiste accuse souvent les grandes compagnies de faire de la propagande alors que dans certains cas, il ne font pas mieux. Deux mals ne font pas un bien, fût-il renouvelable n'est-ce pas?

Les Grands Lacs, Kyoto, Dubya et nous

Des deux nouvelles à caractère écologique sont dans les journaux ce matin (voir autre chronique), la plus sensationnelle était certainement celle concernant les Grands Lacs. On rapporte que les Grands Lacs sont menacés et que le Canada, bien plus que les États-Unis est responsable de leur dégradation. En effet, les usines canadiennes ont augmenté leurs rejets de 24% alors que leurs homologues américains ont diminué les leurs de 3%.

Le protocole de Kyoto a été un enjeu de la dernière campagne électorale fédérale pour plusieurs raisons à mon avis. Premièrement, c'est un enjeu qui a été présent dans toutes les provinces, puisque le réchauffement de la planète et les mesures qui seront un jour prises pour l'enrayer touchent tout le monde. Deuxièmement, parce que les partis politiques avaient plusieurs propositions à faire à ce sujet, souvent diamétralement opposées. Par contre, en troisième lieu, au-delà des propositions, des promesses et des enjeux, Kyoto est un concept flou pour la très grande majorité des électeurs.

Qui dit flou, dit imprécis et c'est malheureusement le dénominateur commun à toutes les propositions électorales des grands partis politiques. On peut être pour ou contre les objectifs fixés par Kyoto, mais comment appliquera-t-on concrétement une possible lutte aux gaz à effet de serre? Je suis convaincu que moins de 25% des électeurs sont au courant et ont des solutions viables à ce sujet et que 90% de leur solutions proposées ne touchent pas directement leur propre portefeuille.

Revenons aux Grands Lacs. C'est quand même ironique. Au Canada, on aime se faire croire que nous sommes meilleurs que les Américains, surtout pour l'écologie, la santé, la paix dans le monde etc. Et que Dubya est le Grand Satan dans à peu près tout ce qui touche les relations bilatérales entre les deux pays. Et on apprend que non seulement les Américains sont plus performants que nous pour diminuer la pollution atmosphérique des Grands Lacs, mais qu'en plus, ils réussissent à baisser leurs rejets alors que nous les augmentons considérablement.

Mais Dubya n'est pas responsable directement de ce résultat éclatant, je suis d'accord mais comment peut-il être toujours responsable directement de tout ce qui ne va pas sans jamais retirer les bénifices de ce qui va bien? Surtout que 4 des 7 États entourant les Grands Lacs ont un gouverneur républicain.

Voici qui expose toute l'hypocrisie des partis politiques qui récupèrent les revendications légitimes des mouvements écologistes et qui n'ont aucune résultat concret pour appuyer leurs dires. Je pense surtout aux Libéraux qui ont été au pouvoir lors des 13 dernières années.

Slow down Vic, we're almost there

Vic Toews (prononcez Tez) a vraiment hâte de commencer. En effet, le ministre fédéral de la Justice, nommé seulement lundi, a déjà fait la manchette deux fois en l'espace de trois jours. D'abord pour annoncer la hausse du consentement sexuel de 14 à 16 ans (gros problème urgent au Canada), puis ensuite pour annoncer l'annulation du régistre national des armes à feu et ce, sans nécessairement passer par le Parlement, un simple décret ministériel suffit selon lui. Est-ce que Slick Vic agi rapidement parce qu'il montrer aux gens qu'il est un ministre qui va droit devant ou bien est-ce que parce qu'il essaie de faire sa marque pour le peu de temps qu'il sera au pouvoir? Dans le deuxième cas, ce serait ce que les anglais disent, une self-fulfilling prophecy. Si Toews montre du muscle comme ça pendant une semaine, imaginez pendant les dix-huit mois que durent normalement un gouvernement minoritaire! Les anciens réformistes ont beau être contre l'activisme judiciaire des juges canadiens, la population canadienne est certainement contre l'hyper-activité d'un ministre de la Justice, qui tente de tout faire tout de suite et en même temps.
À ce sujet, j'ai aimé la réponse des principaux ministres concernés, Yvon Marcoux (Justice) et Jacques Dupuis (Sécurité publique), qui ont été évasifs au sujet du consentement sexuel, ce qui est à mon avis la bonne attitude à adopter pour un sujet controversé pour lequel le gouvernement du Québec n'a pas vraiment quelque chose à gagner. On ne peut pas en dire autant de Carole Théberge (Famille et Condition féminine) qui a contredit Jean Charest à ce sujet. Remaniement, vous avez dit?

2006/02/07

Dogmatique, pragmatique, éthique ou politique?

Lorsque j'écoutais en direct hier à la SRC la nomination du Conseil des ministres, j'ai été évidemment surpris par l'entrée au pouvoir de Michael Fortier (qui, thank god, n'arbore plus cette barbe de trois jours) en tant que ministre des Travaux Publics mais j'ai été aussi renversé par la nomination de David Emerson, qui a été élu comme député libéral, comme ministre du Commerce extérieur. Je me suis tout de suite dit, ai-je bien compris? Un libéral au Conseil des ministres? Sommes-nous déjà si désespérés au PCC qu'il faut déjà un gouvernement de coalition ou pire, d'unité nationale?

Je n'irai pas jusqu'à dire que j'ai eu peur pendant une seconde que Jean Lapierre revienne aux Transports mais la traversée de Emerson de l'autre côté de la Chambre me laisse plus perplexe que la nomination d'un non-élu en charge du ministère qui a été au centre de toutes les tractations du scandales des commandites.

Dans un monde idéal , David Emerson pourrait rester député libéral et faire partie d'un gouvernement conservateur, comme c'est le cas dans plusieurs démocraties en Europe. Sauf que dans ces cas-là, il ne s'agit jamais d'adversaires politiques directs, dont les formations s'échange le pouvoir. Là-bas, il y a généralement un parti dominant à gauche, un parti dominant à droite et une kyrielle de petits partis politiques aux extrémités du spectre politique. Ce sont dans ces petits partis qu'on puise les ministres outsiders des gouvernement de coalition.

On aurait pu imaginer Jack Layton faire partie du gouvernement de Paul Martin. D'ailleurs, dans les années '70, Ed Broadbent, ancien chef du NPD, avait été invité par Pierre Trudeau à faire partie du gouvernement libéral mais Honest Ed avait exigé d'amener avec lui cinq ou six députés néo-démocrates. En bout de ligne, la manoeuvre n'avait pas fonctionné.

Sauf que dans la situation actuelle, cela ne serait pas possible, car dès que le Cabinet étudierait une proposition controversée, celle-ci se retrouverait à coup sûr chez les libéraux ou dans les médias, puisque le parti de Emerson serait le parti qui serait appelé à remplacer les Conservateurs si le gouvernement et qu'il y avait élection.

Comparons avec le cas de Belinda Stronach, qui est passé aux Libéraux douze mois après avoir été élue comme conservatrice et environ quatorze mois après sa course malheureuse à la direction du PCC. À la décharge de Mme Stronach, les raison majeures derrière sa défection étaient son incompatibilité idéologique avec les Conservateurs et le timing de sa défection, qui a sauvé le gouvernement Martin de la défaite. Mme Stronach affirma à l'époque que des élections menaçaient l'unité nationale puisque le PCC n'alignait avec le Bloc pour défaire le gouvernement et à cette époque, l'appui au Bloc frôlait le 50%.

David Emerson, contrairement à ce que son nom indique, n'est pas une star émergeante du Parti libéral national. La preuve est qu'il n'a jamais été nommé dans les listes de candidats possibles à la succession de Paul Martin dans les semaines précédentes. Il était cependant une recrue de choix pour Paul Martin en 2004 et une vedette locale à Vancouver. Sauf qu'à le voir et à l'entendre sur les tribunes durant la campagne, il avait l'air d'un fervent libéral. Faut-il croire maintenant qu'il était plus vancouvérois que libéral, si on se fie à ses raisons de virer sa veste?

Est-ce que Stephen Harper a pris la bonne décision en nommant David Emerson au Conseil de Ministres? Ce geste est très mal reçu des gens pour qui ont appuyé Harper pour des raisons d'éthique et d'imputabilité. Mais d'un point de vue pragmatique, la représentation au cabinet de la troisième ville en importance au pays a primé sur les considérations idéologiques. D'un point strictement politique finalement, n'est-ce pas de bonne guerre de rendre la monnaie de sa pièce à Paul Martin pour la défection de Belinda Stronach?

Hum, je viens d'entendre Peter Mackay. Sur le troisième point, il croit que j'ai raison.