2006/02/22

Chirac sur le boulevard Hamel?

Dans les journaux d'hier, il était question des nombreux voyages en avion effectués par les ministres québécois. Et dans les journaux de ce matin, il est notamment question des dépenses encourues par les ministres et particulièrement notre Premier ministre lorsqu'ils effectuent des voyages à l'étranger.
Dans la mire du journaliste du Soleil de Québec, la ministre des Affaires Municipales et des Régions, ainsi que député de Bonaventure-Îles-de-la-Madeleine, Nathalie Normandeau. Parmi les faits saillants, la ministre aurait effectué 20 voyages en avion en 32 jours à l'été 2004. Jean Charest est aussi visé par l'article alors qu'il a entre autres facturé 4625$ pour deux nuit à Washington.
À mon avis, ces articles de journaux sont certainement vendeurs mais sont au fond très démagogiques. Pas besoin de reprendre tous les arguments de Alain Dubuc ce matin qui se porte à la défense des ministres mais j'aimerais ajouter deux points.
D'abord, il faudrait comparer. Est-ce que les voyages effectués par Mme Normandeau sont excessifs par rapport aux anciens titulaires de ces portefeuilles et par rapport aux autres députés qui ont représenté cette région? Mme Normandeau ne peut tout de même pas s'occuper des Affaires Municipales, donc principalement de Montréal, être à l'Assemblée Nationale, s'occuper de son ministère à Québec, être aussi présent dans sa circonscription et être mère de famille en même temps!
Si elle était mère de famille, pourquoi a-t-elle accepté de faire de la politique? Et je retourne la question: pourquoi la classe moyenne laisserait-elle donc la place aux baby-boomers, aux retraités, aux fonctionnaires en congé sans solde et aux étudiants pour nous représenter à Québec et à Ottawa? Pour représenter les gens ordinaires, il faut que les gens ordinaires aient le goût et les moyens de faire de la politique.
C'est la raison à la base du salaire des députés. Au début de notre système parlementaire, les députés n'étaient pas payés. Bravo, diront les plus ''éclairés'' mais attention, les conséquences directes de cette façon de faire étaient que les députés à cette époque n'étaient que des gens indépendants de fortune, qui pouvaient se permettre de ne pas travailler. Les gens qui surveillent démesurément les politiciens et qui déchirent leur chemise aux moindres écarts seraient les mêmes gens qui seraient montés aux barricades si Vincent Lacroix devenait député dans leur patelin.
Pour ce qui est de Jean Charest, c'est quoi l'affaire? Notre Premier ministre devrait habiter dans des hôtels miteux pour faire plus ''peuple''? Nous, fiers Québécois, voudrions que celui qui nous représente dans les plus grandes capitales du monde arrive à des réunions dans un complet fripé? Nous ne vivons pas dans une république de bananes à ce que je sache et notre Premier ministre, qu'on l'aime ou non, mérite les meilleurs égards quand il voyage pour nous représenter.
Au fait, imaginez-vous Jacques Chirac au chic motel Maxim sur le boulevard Hamel à Québec, dans un lit en forme de coeur, buvant du Baby Duck à la bouteille, écoutant l'excellent polar Les infirmières en chaleur?

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