2006/02/16

Le privé débarque! le privé débarque! Alerte! Alerte!

Regardez le titre de La Presse ce matin: QUÉBEC LIMITERA LA PLACE DU SECTEUR PRIVÉ EN SANTÉ. Ce sont MM. Couillard et Charest qui seront contents. Toutes ces tergiversations pour un tel titre positif pour le gouvernement libéral à Québec. QUÉBEC OUVRE LA PLACE AU SECTEUR PRIVÉ EN SANTÉ aurait été plus désastreux. C'est pourtant la manchette d'aujourd'hui! Et voilà pour mon lead!

Cette différence de sémantique est fondamentale pour le PLQ mais ne règle en rien à mon avis les problèmes du système de santé au Québec. Il s'agit d'un échappatoire pour ne pas se rendre à l'évidence: pour sauver à long terme la capacité financière du gouvernement du Québec, il faut s'ouvrir au privé pour les soins de santé au Québec. Soit pour le financement, soit par la prestation de services.

L'annonce de ce matin pourrait cependant être un pas dans la bonne direction, si l'ouverture de ces cliniques spécialisées affiliées peut dédramatiser le débat au Québec et permettre un regard neuf sur la présence du privé dans la santé. Cependant, je me demande si le ministre Couillard est sincère dans la démarche actuelle, s'il souhaite vraiment que ce nouveau système fonctionne pour les opérations du genou, de la hanche et des cataractes, ou s'il ne souhaite pas secrètement que tout échoue pour se rabattre sur un système de santé dogmatique et un financement strictement public.

Si on se fie aux informations dans La Presse, tout semble indiquer que le système sera loin d'être aussi flexible que le privé le commanderait. On parle de ''délais d'attentes maximums'', de ''garanties de soin'' ou d'établissement ''privés conventionnés'', tous des termes très business n'est-ce pas? Plus bureaucratique que ça, tu meurs!

Ajoutons à cela que les médecins qui décideront de travailler pour le privé devront sortir de la RAMQ. On doit souhaiter au ministère de la Santé que le système ne fonctionne pas, sinon il aura exode des médecins les plus talentueux vers le privé. Voilà un autre écueil pour ce dernier.

En bout de ligne, nous verrons dans les prochains jours les réactions du milieu mais nous ne mesurerons l'ampleur des changements proposés que dans quelques mois, ou même quelques années. Une garantie de prudence ou d'échec?

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