La gauche québécoise est très alarmiste à ce sujet et elle ressort encore une fois les épouvantails de la shed, avec des termes comme privé, deux vitesses, système parallèle, santé pour les riches et les pauvres. Le débat n'aura pas encore lieu. Tout est blanc et tout est noir. Tout le monde est riche ou pauvre. Tout le monde est lucide ou solidaire.
Qu'est-ce qu'il y aurait de mal à introduire un peu de privé dans système de santé? La France le fait, l'Angleterre aussi, les pays scandinaves aussi. Pourquoi au Québec, une telle chose ne serait pas possible? Si quelqu'un veut reporter l'achat de la Subaru de ses rêves pour se faire opérer au genou, pourquoi pas? Surtout un tel le système apporte de l'argent neuf dans le système public.
Loin d'être un invention du Grand Satan capitaliste, le privé ne veut pas seulement dire profits et inégalités mais aussi efficacité (dans son ensemble), compétition, choix, maximisation des ressources, justice. Nous y reviendrons.
Il y a plusieurs manières d'introduire dés éléments de privé dans notre système de santé. Le gouvernement pourrait abandonner une partie de son rôle de fournisseur de services. Pour un opération de routine au genou par exemple, le gouvernement pourrait fixer un paiement de 1200$ à un fournisseur privé de service, en sachant qu'il lui en coûte 2000$ pour la même opération dans le public. Ces chiffres sont fictifs, je ne suis pas médecin et je n'ai aucune idée des coûts. Sauf qu'on assisterait rapidement à l'apparition de cliniques privées pour profiter de cette ''subvention''. D'une part, le gouvernement pourrait sauver 800$ par acte et déengorgerait par le fait même les listes d'attente. Les hôpitaux publics pourraient aussi louer les salles d'opération qui ne sont pas en fonction 24h sur 24h parce que les coûts rattachés sont trop élevés.
Par contre, il aurait lieu de fixer certaines balises dans ce décloisonnement du système de santé québécois. Justement, les médecins ne devraient pas à choisir leur camp et la loi devrait justement les obliger à oeuvrer une partie de leur temps dans le système public. Si 120 orthopédistes décidaient actuellement de quitter le système public pour oeuvrer dans le privé (sur 293) dans une sorte de ruée vers l'or, je crois que dans les faits, cela créerait effectivement une situation de déséquilibre néfaste au système public. Par contre, la main invisible du marché ferait prendre conscience à beaucoup d'entre eux que le Québec n'a pas assez de personnes prêtes à payer pour se faire soigner pour faire vivre tous ces spécialistes privés. Plusieurs réintègreraient probablement le confort du système public au bout de quelques années. Il est donc important de fixer des règles afin s'assurer la protection du système de santé québécois mais en même temps de permettre une certaine flexibilité nécessaire à la compétition.
Par contre, les usagers devraient choisir leur camp. Vous vous présentez dans un clinique privée pour votre genou et qu'il vous faut un radiographie, un plâtre, de la physiothérapie spécialisée? N'attendez-vous pas à ce que le système public prenne le relais gratuitement. Vous voulez payer? Vous payez jusqu'à la fin. Une telle séparation empècheraient les médecins en pratique privée de déléguer les cas peu payants en milieu de parcours.
Une exception par contre, la pédiatrie et les soins pour enfants devraient demeurer gratuits jusqu'à 18 ans. À quoi bon dépenser des millions dans des garderies et des congés parentaux si un accident ou une maladie annule les bienfaits de ces programmes sociaux?
Le système de santé a besoin d'argent et les gouvernements (le déséquilibre fiscal, c'est un autre débat) ne peuvent en donner plus. Il faut aller chercher les fonds où ils sont, c'est-à-dire dans les poches des usagers. De plus en plus de baby-boomers prendront leur retraite dans les 15 prochaines années et je ne crois pas que ceux-ci, assis sur des fonds de retraite bien garnis, mettent de côté la pétanque pendant 6 mois s'ils ont besoin de se faire opérer à une hanche. L'histoire nous dit que ce qu'un baby-boomer veut, Dieu le veut et vite. La masse dictera encore une fois les priorités du gouvernement. Mais cette fois-ci, c'est toute la population québécoise qui tirera profit d'un sauvetage in extremis du système de santé public québécois.
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