2005/11/18

L'insoutenable pesanteur du PQ

Mesdames et messieurs, are you ready to rumbllllllllllllleeeeeeeeeeeeeeeeee?
Dans le coin droit, l'aspirant au titre, il a du style, il est jeune, il est articulé, il est tribun, il est en pleine possession de ses moyens, il est le chef du PQ, André Boisclair!
Dans le coin gauche, ils sont vieux, ils portent des hush puppies, ils fument la pipe, ils enseignent au cégep, ils ont toujours les mots ''nation'' et ''traître'' dans la bouche, ils sont l'âme et la conscience du PQ, les Purs et Durs de l'Indépendance!
Le combat commence et dès le début de la cloche, l'aspirant au titre tente d'attirer son adversaire dans le coin avec la feinte du programme mais les PDI s'exquivent. Ceux-ci se glissent sur les cordes afin de trouver une angle par laquelle ils attaqueront le nouveau chef. Un jab de la loi 101? Un uppercut de la dette? Un crochet du référendum? Les deux adversaires continuent de s'étudier. Boisclair tente de repousser les attaques. Les PDIs tente une combinaison vote de confiance-question référendaire et atteignent solidement l'aspirant, qui s'écroule. Les champions se retirent dans leur coin, l'extrême-gauche pendant le compte.

Je plaisante évidemment. L'arrivée d'André Boisclair se fera certainement en douceur. Ses conseillers vont tout faire pour ne pas défaire l'image du Sauveur, surtout avec le temps de fêtes qui approche. Mais le scénario présenté pourrait se réaliser si le nouveau chef n'impose pas son pragmatisme au sein d'un parti réputé pour être difficile avec ses chefs.
Je ne peux comprendre que des péquistes puissent en toute conscience huer Lucien Bouchard. C'est l'arrivée de Bouchard à la tête du Oui au milieu de la campagne référendaire de 1995 qui a fait que le Oui a obtenu 49%. Une défaite par 20 points comme en 1980 aurait rendu impossible la tenue d'un troisième référendum, quoiqu'en disent les dénigreurs de Bouchard. Où serait le PQ sans le Rêve de l'indépendance?
Nous avons une culture politique assez particulière au Québec. Jamais Bill Clinton n'aurait été hué à une convention démocrate, ni Jimmy Carter, pas plus que George Bush père à une convention républicaine. Les ''vrais'' partisans, pour employer une métaphore sportive, adorent les joueurs de leur équipe et reconnaissent les efforts des leurs, malgré leurs défauts et leurs échecs. Nous au Québec, on aime les politiciens jetables. Regardez-bien la trajectoire de Boisclair dans les prochaines années.
Le ministre fédéral Pierre Pettigrew, dans une envolée aussi échevelée qu'écervelée, a traité cette semaine les chefs du PQ de losers (Et John Turner? Et son ancien boss Claude Ryan?). À mon avis, les vrais losers, ce sont les péquistes qui ont hué Lucien Bouchard et Pierre-Marc Johnson.

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