2006/01/30

I am from Sorel too

À voir Normand L'amoursla semaine dernière à Tout le monde en parle, je suis un peu gêné d'affirmer provenir du même endroit que lui, en même temps que la réincarnation joyeuse de Pierre Marcotte, Éric Salvail.

I am conservative too
C'est drôle, la gauche québécoise tourne souvent en dérision la droite canadienne pour son insistence à durcir le fonctionnement de la justice en vue de punir plus fortement les criminels. Est-ce qu'il y avait quelqu'un la semaine dernière à TLMEP pour défendre le meurtrier de Julie Boisvenu? Pour suggérer une peine moins sévère, pour parler de réhabilitation, de détention préventive, de peine avec sursis, de libération conditionnelle? Personne et avec raison, parce que c'est indéfendable.

Sauf que pendant ce temps-là, à Il va y avoir du sport à Télé-Québec, le débat faisait rage autour de la question ''Faut-il être plus sévère envers les criminels?''.

Et du côté du ''non'', le célèbre avocat Julius Grey, qui défendait notre façon actuelle de faire: pourquoi, disait-il, ouvrir des prisons alors qu'on ferme des écoles et des hôpitaux? M.Grey, à moins que je me trompe, ne doit pas vivre avec des problèmes de criminalité lorsqu'il embarque dans sa limousine le matin et le soir pour se déplacer de Westmount à son bureau du centre-ville.

Sa compagne d'opinion était une criminologue de l'Université de Montréal. Évidemment pour elle, il faut à tout prix éviter la prison, sauf dans le cas de criminels dangereux pour qui cette alternative était la seule viable. Je peux comprendre que la plupart des études s'accordent pour dire que des peines d'emprisonnement plus longues ne diminuent pas la criminalité.

La fonction première du criminologue est d'étudier le crime, pas de le combattre. Et à force de trop l'étudier, on ne le combat pas assez. Les gens qui sont contre le durcissement des peines sont ceux qui bénificient le plus personnellement de toutes ces détours administratifs pour ne pas imposer de peines plus sévères: les avocats, les criminologues, les experts appelés en cour, les travailleurs sociaux. Et qu'il ne faut peut-être pas emprisonner tout le monde, sauf que dans la plupart des cas, il ne s'agit plus d'avoir une vision utilitariste de la justice, mais une vision pure. Est-ce que c'est juste pour leurs victimes de libérer des criminels au sixième de leur peine parce que les prisons sont pleines?

À mon humble avis, non. Si les prisons sont pleines et que le système est débordé, qu'on construise des prisons et qu'on engage des policiers, des juges et des procureurs. Si l'État du Québec, avec un budget de 55 milliards, ne peut pas le faire, qui va le faire? SNC-Lavalin? La fonction première de l'État est d'empêcher ses citoyens de s'entretuer, ce que nous ferions qu'il n'avait pas un Leviathan hobbésien au-dessus de nous pour assurer notre sécurité. Qui peut assurer cette fonction essentielle, sinon le gouvernement?

En conclusion, mon opinion est simple. La gauche est hypocrite, spécialement la gauche québécoise qui se toise dans ses habits nationalistes trop grands pour elle. Combattre le crime c'est nul, c'est dépassé mais quand le crime a un nom, on se cache derrière la victime.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Il semble que vous soyez un expert dans ce domaine, vos remarques sont tres interessantes, merci.

- Daniel