2006/01/06

Ici la gauche québécoise, encore une fois


J'ai regardé hier la première de Ici Louis-José Houde à la SRC et bien que les extraits choisis sont plutôt géniaux dans son ensemble, j'ai été plutôt déçu par le segment politique. Quand les humoristes attaqueront-ils l'un de leurs, c'est-à-dire un péquiste, bloquiste, syndicaliste ou gauchiste? (Ok, ok, Jean-René Dufort ne s'est pas censuré l'an dernier avec Serge ''The Thumb'' Ménard mais je pense qu'il ne pouvait pas laisser passer l'occasion)
Je sais que je suis fatiguant mais est-ce que LJH ne pourrait pas laisser tomber la voie facile de temps en temps. Comparer René Lévesque et Jean Charest, c'est trop simple. D'abord, autres temps , autres moeurs. En 1969, il était possible pour les politiciens de fumer et parler de mini-jupes à la télé. Et la comparaison est malhonnête, Jean Charest n'est pas le politicien complètement terne que les extraits choisis montrent. Quiconque l'a vu durant la campagne référendaire de 1995 dirait le contraire. Évidemment, ce n'est pas bien vu en 2006 de défendre le Canada alors on ne peut montrer un Jean Charest allumé. On compare René Lévesque dans un discours historique et Jean Charest dans une conférence de presse à la suite d'une défaite épuisante certes mais très banale. Si on avait voulu réellement jouer le jeu des comparaisons, j'aurais pris André Boisclair, le contraste aurait été plus fort entre le père fondateur et son héritier. Moins drôle peut-être mais plus honnête.

Taper sur la laideur de Jean Chrétien? Comme il l'a si bien dit, cette joke-là a dix ans. Nous avons aussi vu un orateur du Crédit Social qui perd son dentier. LJH ajoute intelligemment cette fois que cet acte a dû disqualifier automatiquement ce politicien pour tous les postes électifs au Québec (mais pas dans son parti visiblement). Personne ne pourrait sérieusement voter pour une personne qui échappe son dentier sur un podium.
J'aurais poussé la chose plus loin. J'aurais fait une comparaison avec Robert Stanfield, leader conservateur des années '70, qui avait été pris en train de manger une banane à la télé. C'était l'une des premières images que les électeurs canadiens avait de lui car il était un candidat plutôt inconnu nationalement qui ne devait pas gagner le leadership conservateur. Banana Bob n'a jamais vraiment pu se débarrasser de cet image et il a perdu trois élections de suite face à Trudeau. Une autre photo de Stanfield a aussi circulé et elle montrait le leader conservateur échapper bêtement un ballon de football. Même si d'autres photos le montrait en train de l'attraper, c'est la photo du fumble qui a fait le tour des médias.
Le Canada et par le fait même le Québec venaient alors d'entrer dans un ère de politique spectacle où nous sommes malheureusement toujours.

Aucun commentaire: