2006/01/20

Cher Claude

Non mais, il est à ce demander si un seul joueur écoutait ce que disait Claude Julien lorsque celui-ci était toujours l'entraîneur du Canadien de Montréal.

Le gars se fait abandonner par ses joueurs qui travaillent comme des fainéants sur le long des bandes, qui patinent comme s'ils portaient leur sac de golf sur le dos et qui décident en bloc de plus faire les ''petites choses'' pour gagner.

Depuis trois matchs, les choses sont revenues comme elle devraient. Le beau Mike se pavane dans l'enclave, Alexei retrouve sa touche magique et José laisse le papillon trop rapide pour sa position de gardien numéro#1.

Je n'ai pas de misère à croire que les joueurs n'écoutaient plus et ne respectaient plus Claude Julien parce que Claude Julien ne se respecte pas lui-même. Comment un entraîneur peut-il se faire congédier et être aussi zen envers ses anciens joueurs et patrons? Comment peut-il faire une conférence de presse à l'endroit où il a été congédié, c'est-à-dire le Centre Bell?

Claude Julien veut revenir dans la LNH et il ne veut pas faire de vagues pour ne pas brûler de ponts. Justement, les directeurs-généraux cherchent quelquefois plus que des entraîneurs, ils veulent des coachs. Vous saisissez la différence? Alain Vigneault est un entraîneur, Bob Hartley est un coach. Il y a tout un monde entre les deux. La même chose s'applique dans d'autres sports professionnels. Pas besoin de vous dire dans quelle catégorie se trouvent Don Matthews ou Felipe Alou.

Un entraîneur est un patron qui en connait plus que ses joueurs au niveau de la technique tandis qu'un coach se fout de la technique, il veut des résultats. Il ne perd pas son temps à analyser des films pendant des heures. Pas de dentelle non plus avec les journalistes. Bill Parcells, coach émérite de la NFL a déjà traité de ''fille'' un de ses receveurs de passe. On est loin des inepties de Claude Julien pour expliquer la présence de Mike Ribeiro dans les estrades.

Au hockey, contrairement au football, il faut alterner entre les coachs et les entraîneurs. Quand une équipe va mal et qu'elle est dirigé par un entraîneur qui insiste sur les petite choses justement, il faut quelqu'un qui va botter des culs et faire bouger les choses, quitte à piétiner quelques égos en cours de route. Mais quand une équipe subit pendant trois ans cette médecine, il arrive souvent que les égos deviennent habitués aux sautes d'humeur et au chantage émotif du coach et que collectivement, l'équipe ne réponde plus. Il est alors temps de mettre un bon petit entraîneur qui va replacer l'équipe sur la voie de l'organisation, du travail technique individuel et d'un système de jeu logique et structuré.

Regardez le Canadien: Bob Gainey a remplacé Claude Julien qui a remplacé Michel Therrien qui a remplacé Alain Vigneault qui a remplacé Mario Tremblay qui a remplacé Jacques Demers qui a remplacé Pat Burns qui a remplacé Jean Perron.

Ma théorie se suit parfaitement sauf peut-être dans le cas de Jacques Demers qui n'a jamais été reconnu commme un grand tacticien mais plutôt comme un motivateur capable d'aller chercher ce qu'il y a de mieux dans chacun de ses joueurs. Est-ce que vous remarquez que les ex-coachs du CH connaissent plus de succès dans la LNH que ses ex-entraîneurs?

Alors bonne chance Claude dans ta recherche d'emploi. Mais si je peux te donner un conseil d'un chômeur à un autre: avant d'envoyer ton CV à la trentaine d'équipes de la LNH, envoie-le donc à Victoriaville ou à Shawinigan. Tu sauveras du temps même si avec ton contrat de 2 ans, tu n'as pas vraiment besoin de surveiller le prix des timbres.

ps je n'ai malheureusement pas de conseils de chômeur à donner à Jean Lapierre...

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