2006/03/09

Biographies, bipartisme, biosphère

Décidément, je suis parti sur les trios de B. Ça doit être parce que je suis en manque d'un trio Big Mac.

Biosphère
"Corridor protégé dans l'axe Sutton-mont Orford: Québec a repris l'idée d'un groupe écologiste", titrait La Presse hier matin. Ils vont être contents, je me suis dit en avalant une gorgée de mon café. Mal m'en pris. Et bien non. Messieurs et mesdames ne sont pas contents. L'organisme en question, Corridor appalachien, déplore la ''récupération'' politique d'une idée qu'il pousse avec vigueur depuis 5 ans.
Je peux comprendre que ces gens soient fâchés parce que le ministre ne les a pas invités, pas plus que les autres groupes écologistes d'ailleurs, mais de là à faire toute une esclandre avec une chose qui est somme toute positive pour leur mouvement.
C'est la première fois que je vois une telle chose, un groupe d'intérêt qui se plaint de voir une de leurs idées adoptée presque intégralement par un gouvernement. Je me demande des fois si l'objectif premier des groupes écologistes est de chiâler plutôt que défendre l'environnement et promouvoir la conservation.

Biographies
On apprenait hier l'ex-Premier ministre du Canada, Jean Chrétien préparait une biograhie qui devrait sortir en 2007. The way it works, en devrait être le titre selon les rumeurs dans les médias, C'est comme ça que ça marche, que voulez-vous en traduction française.
Je blague bien entendu. Et je ne me casse pas trop la tête en plus, reprenant la line de plusieurs imitateurs et humoristes.
J'applaudis le geste de M.Chrétien, en autant que sa biographie ne soit pas seulement un règlement de compte, mais un ouvrage étoffé qui nous dévoilera plusieurs secrets de cette époque charnière du Canada et par le fait même, du Québec. Et aussi pour l'histoire avec un grand H, au delà du parcours du personnage qu'est devenu Jean Chrétien au cours des ans. Il ne faut pas oublier que M.Chrétien a commencé à faire de la politique alors que Duplessis était encore vivant.
Présentement, je suis dans mon deuxième stint de lecture de la biographie de Bill Clinton et je trouve cela très intéressant. Au Québec et au Canada, la tradition pour les hommes et les femmes politiques d'écrire leurs mémoires n'est pas tout à fait implantée. À moins que je me trompe, je ne crois pas que Lucien Bouchard, Jacques Parizeau, Bernard Landry, Brian Mulroney, pour ne citer que ceux-là, n'aient rédigé leurs mémoires.
Aux États-Unis, tous les présidents, rédigent leurs mémoires, souvent assistés d'un nègre évidemment. Même Reagan l'a fait, un acteur pourtant. Pour une nation, un peuple, une collectivité, je crois que cela est très important de pouvoir compter sur des témoignages de première main. Comme dit le vieil adage, l'Histoire est condamnée à se répéter.

Bipartisme
J'applaudis la nomination de l'ex-ministre péquiste Denis Vaugeois pour l'examination du processus d'appel d'offres qui a conduit la SODEC à donner le feu vert au festival de cinéma promoté, comme dirait Régis Lévesque, par Spectra. Sans vouloir donner dans le prêchi-prêcha encore une fois, je pense que le Québec gagne lorsque les différents partis politiques construisent des ponts entre eux. La ministre libérale de la Culture aurait bien pu nommer un libéral pour cette tâche, mais l'impact de l'enquête n'aurait pas été le même. Prenez l'exemple de la commission sur le déséquilibre fiscal. L'ancien gouvernement péquiste avait nommé à sa tête l'ex et futur ministre libéral Yves Séguin, redevenu simple citoyen depuis. Personne ne conteste les données de cette commission parce qu'elle est entre autres bipartisane.
La même chose se produit lorsqu'un ancien premier ministre est mis à contribution. Quand Lucien Bouchard propose des solutions pour la Cité du Havre à Montréal, on a l'impression que les propositions sont solides. Et si Stephen Harper nommait Paul Martin pour une mission spéciale du Canada à l'ONU par exemple, on aurait l'impression encore une fois que le Premier ministre a plus à coeur l'intérêt de son pays, plutôt que l'intérêt de son parti.
Aux États-Unis, ces ponts bipartisans sont présents partout dans le système politique et pas seulement lors des moments où la transition du pouvoir demande de la collaboration. On voit régulièrement tous les ex-présidents encore en vie sur une même tribune. Et qui a fait la promotion de l'aide humanitaire suite à l'ouragan Katrina? Bill Clinton et son prédédesseur, Georges Bush père, qui s'étaient pourtant affrontés lors d'une campagne électorale!
Les Amaricains, eux-autres ils l'ont l'affaire! Je déconne mais pourquoi ne pas développer au Québec un sens plus profond de l'État, au détriment trop souvent des intérêts bassement partisans?

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