2006/03/14

Dans la course aux séries

Ce matin dans La Presse, les manchettes et les columnists sont très critiques envers Jean Charest et son gouvernement: La cascade des bavures alimente la grogne des députés (D.Lessard), Mont-Orford: la tension monte(H.De Granpré), Les "six travaux" des libéraux demeurent incomplets (T.Chouinard). Ajoutons à cela la grogne générale dans le réseau des CPE, les hausses de tarifs de la SAAQ et la frustration budgétaire des maires défusionnés, la coupe du gouvernement du Québec est pleine et elle commence même à déborder.

Mais qu'est-ce qui se passe? Où est le problème? Comment un gouvernement peut-il se tirer autant dans le pied et avec autant de régularité dans tous ses projets?

Alain Dubuc n'en revient pas de cette "propension du gouvernement Charest à se mettre les pieds dans les plats et à provoquer de toutes pièces des crises politiques. André Pratte quand à lui croit que les gens ne croient pas le gouvernement Charest: "Et cela n'est pas dû qu'à la qualité des opposants. C'est dû, dans cette affaire comme dans d'autres, à l'incapacité de ce gouvernement de bien mener les dossiers délicats.''

Qui pouvons-nous pointer du doigt dans tout cela? Quel est le dénominateur commun de toutes ces mauvaises exécutions, peu importe le titulaire du ministère? Est-ce que le capitaine de la barque a une responsabilité générale? Est-ce que Jean Charest est encore l'homme de la situation?

J'hésitais avant de pointer de façon indélébile Jean Charest mais il faut constater, à l'instar de M.Pratte, qu'il y a des gens au gouvernement qui font les choses mieux que d'autres. Avez-vous vu une tempête de boucliers (comme dirait Jean Perron) suite à l'annonce de la réponse du gouvernement au jugement Chaoulli? Avez-vous vu la semaine dernière de la panique, de l'improvisation et de l'indécision dans l'annonce du plan québécois pour lutter contre la grippe aviaire? Et si on remonte plus loin, malgré les tergiversations, est-ce que le choix finalement final (excusez le pléonasme) de l'hôpital St-Luc comme emplacement du CHUM a été depuis remis en question?

Quel est le dénominateur commun à toutes ces décisions et annonces délicates? Philippe Couillard, un ministre qui est préparé, qui sait de quoi il parle, et qui ne pousse pas la prudence jusqu'à l'indécision. Et qui aurait, selon les rumeurs, des ambitions, ce qui pousserait le bureau du premier ministre à le surveiller étroitement, sans toutefois être capable de l'atteler.

Selon moi, il reste six mois à Jean Charest pour remonter la pente dans l'opinion publique. Pour faire un analogie sportive en pleine course aux séries dans la LNH, les libéraux ne peuvent se contenter de jouer pour .500, ils doivent aligner les victoires d'ici les prochaines élections, question d'être within reach, une fois la campagne en cours. Si à l'automne, les perspectives demeurent très négatives, je pense que les militants libéraux devront mettre de la pression sur Charest, leur coach.

Et les députés dont les postes seront en jeu d'ici le printemps 2008? Afin de sauver les meubles sans déménager, ils seront peut-être tentés d'arrêter de jouer pour Charest. À moins que cela ne soit déjà commencé?

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